avril 26, 2024

Banshee Saison 4

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D’Après une Idée de : Jonathan Tropper et David Schickler

Avec Antony Starr, Ivana Milicevic, Ulrich Thomsen, Frankie Faison

Pays: Etats-Unis

Genre : Thriller

Nombre d’Episodes : 8

Résumé :

Banshee, une petite ville des Etats-Unis en territoire Amish, en Pennsylvanie, est quelque peu perturbée par un nouvel arrivant énigmatique, expert en arts martiaux, qui se fait passer pour le remplaçant du shérif récemment assassiné. Il a bien l’intention de faire régner la loi, mais à sa manière, concoctant des plans qui ne servent que son intérêt…

Avis :

Il est toujours délicat de conclure une série. D’autant lorsque celle-ci se trimballe depuis plusieurs années un bagage de fans inéluctables et une réputation de l’une des meilleures séries du moment. Car Banshee c’est tout ça et bien plus. Si certains la trouvent vulgaire et improbable, il n’en demeure pas moins que Banshee fait partie de ces séries qui osent, qui ont du culot, qui n’hésite pas à aller de l’avant dans la violence et le sexe pour aborder des notions aussi vastes que l’amour, le racisme, l’amour de l’argent et la corruption du pouvoir. Des thèmes génériques qui trouvent un sens dans cette série qui pourtant partait sans trop d’enjeux sulfureux et sans une grosse promotion derrière. Et depuis quatre ans, Banshee a fait son petit chemin, a connu un succès conséquent et c’est avec tristesse et brio qu’elle tire sa révérence dans une quatrième saison écourtée de deux épisodes, afin de ne pas remplir de vide une saison bien remplie, un poil simplette, mais qui clôture de façon logique ce qui aura été comme l’une des plus emblématiques des années 2010.

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Prenant sa source en Pennsylvanie, Banshee est le lieu idéal pour aborder les notions de racisme et de ségrégation. Outre la présence des amishs dans les vertes contrées de cet état, Banshee sera aussi le théâtre d’idéaux nazis qui prendront une place assez importante dans cette saison. Ce sera l’occasion d’approfondir un petit peu plus le personnage de Bunker, nazi repenti, qui voit son frère sombrer dans une folie meurtrière afin de redresser un clan qui n’en mérite pas tant. En filigrane, cette saison sera l’occasion d’un duel fratricide entre un frère qui revient à la raison (Matthew Rauch absolument bouleversant dans le rôle de Bunker, qui laisse son côté badass pour être plus touchant) et un autre qui perd les pédales, devenant un dangereux psychopathe xénophobes. Légère plongée dans les clans nazis et leur façon de voir les choses, Banshee a le bon goût d’aller jusqu’au bout de son concept et de laisser libre cours à une violence exacerbée dans un carcan nihiliste et sans avenir.

Mais dans sa plus grosse partie, cette quatrième saison sera surtout l’occasion de parler des rapports entre le héros, en perte de contrôle total depuis l’enlèvement de son meilleur ami, et son ennemi juré, devenu maire de la ville et régnant avec une main de fer. Sans être totalement opposés, les deux personnages vont se mener une guerre des nerfs où chacun mène sa barque se reliant en un point commun, qui sera desservi dans le tout dernier épisode. Ainsi, sur fond de satanisme et de tueur en série névrosé, le héros part dans les tréfonds de l’âme humaine pour trouver une paix intérieure, une rédemption, lui permettant de repartir sur des bases plus sereines. A contrario, le grand méchant de toujours, Proctor, va suivre un chemin de croix blindé d’embûches, dont une femme vigilante qui va essayer de mettre fin à son trafic. Ainsi, les rôles sont inversés et cette ultime saison va avoir l’intelligence de ne pas faire de redite avec le reste de la saga, n’installant pas de nouvelles intrigues à tiroirs et préférant se concentrer sur l’évolution des principaux protagonistes.

D’ailleurs, les nouveaux personnages qui arrivent dans la série repartent assez vite et ce ne sera pas le charme fugace de l’agent Cruz qui fera sourciller le spectateur. Ceci dit, il s’agit tout de même d’une saison plus sombre, plus mélancolique, car il y a très peu de scène de sexe et même la violence en devient réduite à son maximum, sans en faire des caisses et devenant de ce fait plus crédible et plus prégnante. On ressent une chape lourde sur Banshee, une certaine tristesse qui s’accumule au sentiment de dire adieu à des personnages auxquels on s’était attachés. On y ressent aussi un fon très politique qui démontre toute la corruption qui règne autour d’une simple ville, mais faisant intervenir des sénateurs. Là aussi, sans en faire des caisses, la série pointe du doigt la facilité d’influencer la police ou les forces politiques, tout en maintenant une espèce de terreur par la provocation, l’intimidation ou d’autres méthodes plus radicales. Et finalement, quand on accumule tous les thèmes brassés dans la série, on se rend compte que Banshee, c’est plus qu’un simple divertissement à base de castagne, de nichons et de sang, c’est un pamphlet contre le racisme, la corruption et la drogue déguisé en relâchement badass.

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Au final, cette ultime saison de Banshee demeure bien trop courte et les adieux sont difficiles à avalés. Non pas parce que cette quatrième saison est mauvaise, bien au contraire, mais parce qu’elle a l’intelligence de ne pas en faire trop et de conclure de manière simple et finalement attendue une série qui aura marqué son temps. C’est relativement rare de trouver une série qui clôture avec brio son aventure, mais Banshee fait partie de celle qui font les choses bien, qui vont jusqu’au bout et qui finalement nous laisse avec un souvenir impérissable d’une aventure rondement menée. Un chef d’œuvre ? On n’en est pas loin.

Note : 18/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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