avril 27, 2024

Ikigami Préavis de Mort

Ikigami

Résumé :

Dans un Japon dystopique, mené sous une dictature, chaque enfant reçoit dès son entrée à l’école primaire un vaccin. Parmi ces enfants, un sur mille reçoit un vaccin différent des autres car il contient une micro-capsule indétectable qui est capable de donner la mort à une date et heure précise. Le but de cette action est de donner conscience aux adultes de la valeur de la vie. Entre leurs 18 et 24 ans, ce vaccin se met en route à la date programmée et ils reçoivent de la part d’un fonctionnaire l’ikigami, leur préavis de mort qui les informe qu’il ne leur reste plus que 24 heures avant de mourir pour la nation.

Kengo Fujimoto est le héros de cette histoire. Fonctionnaire travaillant pour la prospérité nationale, son rôle est de distribuer l’Ikigami et d’assurer le suivi du dossier. Si chaque chapitre se concentre sur ce que fera l’adulte désigné durant ses dernières 24 heures, une partie se déporte sur les réflexions et les doutes qu’il aura, au risque d’être la cible d’enquêtes internes.

Avis :

Motorô Mase auteur du célèbre manga HEADS (4tomes) nous signe ici un thriller d’anticipation sociale terrifiant de réalisme ! L’univers est assez familiers, celui que nous pouvons vivre au quotidien mais sous une autre question, que pourrait-on faire de ses dernières 24 heures ?

L’histoire se déroule dans ce qui semble être un futur très proche, dans lequel une « loi pour la sauvegarde de la prospérité nationale » énonce qu’à son entrée à l’école primaire, chacun doit se faire vacciner contre diverses maladies. Mais en plus du vaccin, 1 seringue sur 1000 contient également des nano-machines qui causeront inévitablement la mort de celui à qui elles ont été injectées lorsqu’il aura entre 18 et 24 ans. En compensation, la famille recevra une pension, ce qui n’effacera évidemment pas son chagrin.

Fujimoto a choisi le poste de livreur d’ikigami au sein des services municipaux. Son devoir est de prévenir les malheureux condamnés par la loi de Prospérité qu’il ne leur reste que 24 heures à vivre. Et les réactions sont très variées. Certains vont chercher à se venger de ceux qui leur ont pourri la vie. Mais l’État a prévu ce cas de figure et si un condamné effectue des actes illégaux, c’est sa famille qui devra payer le prix et en premier lieu, lui est retiré l’indemnité des victimes de la loi. D’autres vont tenter de donner le meilleur d’eux-mêmes dans un dernier acte. Deux histoires pour ce premier tome, deux personnalités mais une seule fin…

ikigami 2

Motoro Mase nous décrit une population morne, ayant accepté de voir une partie de sa jeunesse mourir pour un idéal de société. Sous prétexte de baisser le taux de criminalité, des innocents meurent pour l’exemple, pour rappeler que la vie doit être vécue comme un don et non un banal cadeau. Mase crée un univers dictatorial où ceux qui veulent se rebeller sont éliminés. Ainsi les éléments séditieux sont tués purement et simplement. Population totalement amorphe car voyant de très loin les conséquences de la loi et à l’opposé Fujimoto qui découvre les ficelles de la loi, les conséquences de ces piqures et l’abnégation de la population. .
Il a passé le cap des 24 ans et, de par son métier, est amené à cotoyer assez bien de familles désespérées par l’annonce de la mort d’un de leurs proches, si bien qu’il en arrive à se demander si cette loi est réellement bénéfique pour la société. De plus, il avoue ne jamais avoir pensé à la valeur de la vie en 25 ans d’existence. Mais la moindre action ou parole à l’encontre de ce système étant sanctionnée par une injection de ces fameuses capsules mortelles, il continue à exercer sa fonction bien sagement.

Mase nous raconte alors comment les condamnés à mourir vivent leurs dernière 24h. De la vengeance aveugle de Yosuke aux derniers instants de gloire de Torio, à chacun sa méthode pour passer ses dernières heures.

ikigami 3

Ikigami” est un petit bijou d’anticipation, accompagné de superbes dessins, mettant parfaitement en valeur les vies gâchées des morts en sursis. Voici donc un seinen à ne pas manquer, que ce soit pour les histoires des destinataires des ikigami, que pour l’évolution de notre livreur de mauvaises nouvelles. (série finie en 10 tomes)

Note : 18/20

 Par Mickey

 

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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