par 
De : Brian Klugman et Lee Sternthal
Avec Bradley Cooper, Zoe Saldana, Denns Quaid, Olivia Wilde
Année: 2012
Pays: Etats-Unis
Genre: Drame, Romance
Résumé :
Raconter des histoires : c’est le métier de Clayton Hammond. A l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage, ce célèbre romancier donne une lecture publique. Rory Jansen, le protagoniste principal du roman, est un aspirant écrivain qui vient de s’installer à New York avec son amie Dora. Lors de leur lune de miel à Paris, Dora lui offre une ancienne malle. Rory y trouve un manuscrit oublié, le tape sur son ordinateur et après quelques mois décide de l’envoyer, en son propre nom, à un éditeur. Le livre est publié et devient un immense succès. Rory va bientôt rencontrer le véritable auteur de ce nouveau grand roman américain…
Avis :
Difficile de faire un film qui retranscrit le syndrome de la page blanche ou l’usurpation de textes dans le monde de la littérature. Il faut dire que faire des films sur la littérature sans tomber dans quelque chose de chiant est ardu. Si l’on regarde bien, peu de films se sont penchés sur le sujet et si certains métrages abordent la littérature, c’est souvent avec un côté enfantin ou pré-adolescent (Cœur d’Encre par exemple). The Words s’articule avec une mise en abîmes assez intelligente et propose presque trois films en un. Ce qui va s’avérer être une bonne idée de narration reflète tout de même un film assez longuet et très bavard qui aura du mal à accrocher le spectateur sur la durée. Retour sur un film discret, beau, mais parfois trop lénifiant.
Vilain nègre !
Le film démarre avec un auteur à succès qui lit un extrait de son dernier livre à un public passionné. Cette histoire va être filmée comme un autre film, une autre tranche de vie. Dans cette histoire, Rory est un auteur en quête de première publication et de succès. Alors que les refus se succèdent, il trouve dans une serviette que lui a offerte sa femme, un manuscrit avec une belle histoire. Il décide de la recopier et la fait passer à un agent qui décide de l’éditée. Le succès sera au rendez-vous, mais Rory va être confronté à son vrai auteur et à sa propre conscience. C’est alors que lorsque le vieil homme lui raconte son histoire et l’histoire qui aboutit à l’écriture du manuscrit, on tombe dans le troisième film. Si tout cela semble complexe, le film arrive à faire la part des choses et on ne sera jamais perdu. Tout est parfaitement ciselé pour que l’on ne se perde pas. Le mise en abîmes est très intelligente car elle va poser trois questions existentielles dans la vie d’un auteur et cela de manière très intelligente.
La première phase consiste à voir l’autodestruction de l’auteur en quête de succès. Admirablement bien joué par Bradley Cooper, on va voir un auteur qui se perd et qui va finalement se vendre pour atteindre la reconnaissance. Seulement, il va devoir se confronter à sa propre conscience et gérer les conflits internes suite à cette œuvre qui n’est pas la sienne. Si cela peut paraître chiant de prime abord, ce n’est pas le cas, car l’histoire tourne autour de son amour puis de la destruction qu’apporte les doutes sur sa légitimité en tant qu’auteur à succès. On ressent le mal qui ronge l’écrivain, que ce soit dans les refus de manuscrits ou dans son illégalité et c’est relativement intelligent.
La deuxième phase est plus historique et raconte la vraie vie de l’auteur original du manuscrit d’origine. C’est un vieil homme qui raconte son adolescence et sa vie de jeune adulte à Paris en tant que marines. Jeremy Irons est impérial dans le rôle du vieux monsieur et il demeure très touchant. Cette phase, plus historique et vraiment dramatique, s’appuie sur le vécu de l’écrivain, sur ce dont il a besoin pour écrire une bonne histoire. On va donc voir des étapes importantes de la vie du héros, comme son avidité dans la lecture pour se nourrir des mots, sa vie amoureuse avec la sublime Nora Arnezeder, puis la naissance de son enfant. Bien entendu, un drame va survenir, et ce sera l’élément déclencheur de l’écriture, montrant le besoin de déverser sa colère, sa haine et son désespoir sur le papier. Il s’agit de la partie la plus dure et surement la plus intéressante.
Enfin, la troisième phase, et certainement la moins intéressante, consiste à confronter un auteur à sa vision des choses et de la bousculer dans certains non-sens de son histoire. On y voit Olivia Wilde affronter Dennis Quaid dans un duel de parlottes assez pénible. On y voit l’aspect difficile pour un auteur de finir un roman, de finir une tranche de vie avec des fans qui en veulent toujours plus. Il s’agit là de la partie la plus pénible de l’histoire, celle qui ne sert pas à grand-chose et qui apporte une conclusion assez lourde sur tout le métrage. Mais c’est surtout qu’au bout du compte, on ne sait pas sur quel pied danser. Le film est long, très généreux en dialogues et situations pas forcément importantes et le spectateur aura tendance à décrocher assez vite pour un résultat finalement assez décevant, car il n’y aura aucun élément de réponse et aucun retour en arrière possible.
Un film qui respire le bonheur, sauf pour la petite fille…
Au final, The Words n’est pas un mauvais film, mais il n’est pas excellent pour autant. Ne décollant jamais, le film est plein de longueurs qui font que l’attention du spectateur est fluctuante. Alors certes, l’histoire est jolie et touchante, mais à aucun moment on se sent concerné par ce qu’il se passe. Il en reste un joli film presque trop superficiel que même les apprentis écrivains hésiteront à apprécier. Reste la mise en abîme qui est bien foutue.
Note : 12/20
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Par AqME
