Accords & Désaccords

Titre Original : Sweet and Lowdown

De : Woody Allen

Avec Sean Penn, Anthony LaPaglia, Samantha Morton, Uma Thurman

Année: 2000

Pays: Etats-Unis

Genre : Comédie Dramatique

Résumé :

Emmet Ray est, comme il le prétend, « le plus grand guitariste de jazz au monde… apres Django Reinhardt ». Maquereau à ses heures perdues pour arrondir ses fins de mois, misogyne et égocentrique, Emmet est malgré tout un génie. Il vit pour sa musique et détruit tout ce qui peut l’éloigner de son art. Emmet Ray ne vécut son heure de gloire que durant une courte période et ne resta connu que par les aficionados du genre. Woody Allen rend, à travers ce film, hommage à la musique qu’il aime tant, celle du jazz.

Avis :

Après voir passé difficilement les années 90, du moins le début, je retrouve peu à peu le cinéma de Woody Allen que je connaissais et que j’aimais. Après un petit relâchement, avec « Celebrity« , Woody était de retour avec cette belle farce.

J’aime le cinéma de Woody Allen et dans ma conquête de sa filmographie, je me suis attardé sur « Accord et désaccords » le premier film du célèbre cinéaste new-yorkais des années 2000. Et Woody Allen commence sympathiquement ce nouveau siècle avec un petit film musical charmant. Pas mon préféré du réalisateur, mais j’ai bien apprécié et je me suis amusé devant.

Etats-Unis, les années 30, Woody Allen nous invite à découvrir un personnage hors du commun. Cet homme, c’est Emmet Ray, guitariste hors pair, autoproclamé deuxième meilleur guitariste au monde, juste après Django Reinhardt qu’il vénère par-dessus tout. Maquereau à ses heures perdues, artiste capricieux, un poil porté sur la boisson, homme à femmes, Emmet Ray vivait comme bon lui semblait et ne vouait qu’une seul et unique amour, la musique et le jazz.

Après avoir quitté les années 90 et le siècle dernier avec « Celebrity« , son film en noir et blanc, le plus connu des cinéastes new-yorkais attaque ce nouveau siècle avec musicalité puisqu’il nous invite à suivre le parcours atypique d’un jazzman excentrique des années 30. Portrait inventé d’un artiste, Woody Allen réalise un film qui sonne comme une déclaration d’amour à cette musique qu’il aime tant, le jazz.

Emmet Ray est un musicien dont je n’avais jamais entendu parler et après avoir vu ce film, je n’avais qu’une envie, me procurer un album du jazzman pour pouvoir écouter ces accords de guitare qui m’ont tant plu et après quelques petites recherches sur le net, surprise complètement inattendu. Woody Allen s’est joué de moi et je découvre que ce portrait filmé un peu comme un documentaire n’est qu’imaginaire et que le fameux jazzman n’a jamais existé et qu’il sort tout droit de l’imaginaire du réalisateur. Une surprise de taille qui me fait aimer d’autant plus le film, car je me suis complètement fait avoir et j’ai cru à un biopic.

« Accords & Désaccords« , ce premier cru des années 2000 du réalisateur, est donc un faux documentaire convaincant. Le film va nous entraîner entre fausses interviews de professionnels du jazz, de Woody Allen lui-même, et des moments filmés et imaginés de la vie et des aventures d’Emmet Ray du temps de son « vivant ». Le réalisateur construit donc un film aussi réaliste qu’il est amusant. Le scénario est bien fichu car le réalisateur s’amuse à mettre en images ce que les professionnels et autres historiens du jazz nous racontent, ce qui donne cette sensation que l’homme dont on va tant parler pendant 1h30 a existé. Le film nous entraîne donc en plein cœur des années 30, que le réalisateur a bien reconstitué. L’intrigue nous présente ce personnage aussi excentrique qu’attachant. Le scénario est drôle, léger, c’est amusant, « Accords & désaccords » nous vide l’esprit. Le réalisateur cherche à nous amuser et il y arrive. Le film se regarde agréablement et plus on avance et plus on a envie de savoir ce que la vie et le destin peuvent bien encore réserver à notre jazzman préféré.

L’ambiance du film est très bien, la bande originale est tout simplement incroyable. Accompagné par les accords de guitare signés Emmet Ray (Howard Alden en réalité) c’est un plaisir pour les oreilles. Ce qui est terrible, c’est que quand je découvrais le film et cette BO, c’est pile dans le style musical de Woody Allen et plus je l’écoutais et plus je me disais qu’il ne pouvait y avoir que Woody Allen pour faire un biopic sur cet homme. Oui, je me suis complètement fait avoir avec ce film et j’ai adoré ça.

Comme toujours chez Woody Allen, c’est un casting cinq étoiles qui passe devant sa caméra. C’est l’immense Sean Penn qui se glisse dans la peau du musicien et pas besoin de vous dire que l’acteur est impeccable dans la peau d’Emmet. L’acteur est si convaincant que j’ai bien cru que c’était lui qui jouait de la guitare. La trop rare Samantha Morton joue ici une des conquêtes du musicien et l’actrice est bien dans un rôle muet. Elle nous transmet tout ce qu’elle peut ressentir grâce à sa gestuelle et son regard. On trouve une belle Uma Thurman dans un rôle diablement sexy et un Anthony LaPaglia dans un rôle que j’ai trouvé drôle dans son cliché. Ensuite, on pourra aussi voir Woody Allen dans son propre rôle qui est interviewé sur le musicien et il ne fait aucun doute que le réalisateur est plus que fan d’Emmet Ray, c’est même lui qui m’a le plus convaincu de son existence. Il en parle avec tant de passion de ce mec, c’est génial.

Woody Allen entre donc très bien dans les années 2000. Son « Accords & Désaccords » est un joli moment Allenien. C’est un bon moment de cinéma, puis franchement, j’ai adoré me faire avoir ! Un faux docu fiction à découvrir donc.

Note : 15/20

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Par Cinéted