avril 19, 2024

The Walking Dead Saison 1 + 400 Days

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Résumé:

Le joueur y incarne un survivant au début de l’infection mystérieuse touchant l’humanité. Après sa rencontre avec la jeune Clémentine, il rejoint un petit groupe avec lequel il convient de nouer de solides relations.

Avis :

Le succès de The Walking Dead n’est plus à démentir. Avec ces comics fondateurs, sa série TV, ses romans, la franchise n’en finit plus d’amasser les produits dérivés. On a même eu droit à The walking monopoly survival edition et The walking dead risk ! Ce n’était donc qu’une question de temps pour que la saga et sa horde de morts-vivants grignotent quelques parts de marché dans le jeu vidéo. En général, ce genre de mariages ne fait pas bon ménage étant donné que l’on se situe clairement dans une démarche commerciale et non créative. Touchons le porte-monnaie des joueurs plutôt que les joueurs eux-mêmes. Avons-nous droit à l’exception qui confirme la règle ?

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Spécialisé dans le point and click (Tales of Monkey Island, Retour vers le futur…), Telltale games n’a pas toujours eu une réputation irréprochable et a connu quelques revers (Jurassic park : The game). Dans ces circonstances, on peut nourrir quelques craintes à transposer The Walking Dead sous forme de jeu d’aventures. Difficile de concevoir les multiples difficultés auxquelles se heurtent les développeurs avec un tel monument de la culture populaire et un genre qui possède un solide vivier d’inconditionnels. Aux diverses contraintes techniques, il faut tenir en haleine le joueur via un scénario riche, prenant et rythmé.

L’histoire se décompose comme une série télévisée (et non comme les morts-vivants). À savoir, cinq épisodes assimilés à cinq arcs narratifs principaux (ou parties) qui se destinent à générer un maximum de dynamisme et d’intérêts lors de la progression du récit. Celle-ci ne s’attache pas à retracer fidèlement les comics, mais s’en démarque sans toutefois dénaturer le matériau de base. Très proche d’un traitement cinématographique dans l’exposition des séquences, le scénario propose une variété d’action bienvenue où les situations alternent entre affrontements, fuites, tension et prévention. En somme, on nous offre un panel exhaustif de la survie en milieu « hostile », ainsi que les conséquences qui en découlent.

Celles-ci impliquent directement le joueur grâce à un récit qui s’adapte à ses décisions. En fonction de notre façon d’appréhender les événements, on bifurque dans une direction ou son opposé. Certes, l’idée n’est pas nouvelle. Contrairement à certaines productions où deux ou trois choix s’opéraient pour changer la fin d’autant de manières, The Walking Dead pousse le concept à son paroxysme avec une multitude de ramifications et de possibilités. Niveau gameplay, cela ajoute en tension pour se décider vite (l’on dispose d’un temps limité plus ou moins succinct) en fonction de l’urgence de la situation. De fait, un doute persiste pour savoir si l’on aurait pu faire différemment ou comment l’orientation de l’histoire aurait été influencée.

Chaque partie est rarement identique à une autre et offre une rejouabilité bienvenue compte tenu de la linéarité du genre. Pour finir les cinq épisodes, comptez entre dix et quinze heures de jeu. Tout dépend, si vous vous attardez à épuiser tous les sujets de conversation, explorer les moindres recoins. En revanche, n’espérez pas vous mesurer à des énigmes tordues et complexes. La progression ne souffre d’aucun temps mort et tend à simplifier la recherche d’objets et leur utilisation unique : des clefs, des outils pour réparer des moyens de transport hors d’usage, consolider les barricades d’un abri… À la limite, les seuls moments où vous buterez pourront être causés par un élément qui vous aurait échappé (généralement sur les côtés ou au-dessus de vos têtes). Dans l’ensemble, cet aspect reste très rudimentaire et ne propose qu’un challenge sans réel défi.

A contrario, cette pauvreté se pallie grâce au système de relations que l’on développe avec les différents survivants qui croisent notre chemin. Si des affinités se tissent plus ou moins naturellement, ce sera à vous de cultiver l’interaction avec l’un ou l’autre protagoniste. Personnages principaux qui, au demeurant, disposent d’une caractérisation poussée et soignée. Tout comme les comics, les zombies s’effacent progressivement au profit des rapports sociaux, des comportements qui découlent d’une situation d’urgence. Des êtres dissemblables, tantôt attachants, tantôt détestables, aux motivations évidentes, mais aux réactions difficilement saisissables, voire contradictoires. En un mot, le réalisme prévaut via un traitement rigoureux au point de se sentir un membre à part entière du groupe.

Cette charge émotionnelle est véhiculée principalement par les survivants, mais se retrouve également dans des détails de l’environnement : une cassette vidéo, un dessin d’enfants sur la porte d’un réfrigérateur, le cadavre d’un chien enterré… Tout est agencé de manière à toucher sans sombrer dans le larmoyant, notamment lors de la perte d’un proche ou une séparation inopinée. À cela s’ajoute une bande-son discrète parfaitement dans le ton qui s’oublie facilement et se révèle néanmoins indissociable des images. On saluera la qualité du doublage qui a fait preuve d’un travail époustouflant avec une gamme d’intonations aussi variée que la palette de sentiments humains le permet.

En ce qui concerne l’aspect purement technique, le graphisme jouit d’un rendu en cel-shading cohérent et approprié pour l’adaptation d’un comics. Bien entendu, on laisse de côté les petites bulles ou les onomatopées qui auraient ôté toute crédibilité, mais ce choix contente les configurations de tous horizons tout en vieillissant très bien. Néanmoins, l’on constatera une certaine perfectibilité au niveau des animations, surtout pour les mouvements. Trop raides ou minimalistes, elles éprouvent facilement leur limite lorsque l’on joue avec les frontières du terrain, notamment cette fâcheuse tendance à avoir l’impression de glisser sur le sol.

Si The Walking Dead se démarque par son atmosphère et son scénario, son gameplay reste aisé à prendre en main, mais l’ensemble aurait gagné en fluidité en déplaçant le personnage grâce au clic gauche de la souris et non avec le clavier. Étant donné l’utilisation sommaire des objets, il n’existe aucune gestion d’inventaire et l’emploi des QTE devient vite redondant malgré une nécessité justifiée via les différentes situations qui se présenteront. Nous sommes en présence d’un point and click assez classique qui n’hésite toutefois pas à sortir des sentiers battus afin de ne pas relâcher l’attention du joueur.

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Au final, cette première saison de The Walking Dead se révèle une surprise plus qu’agréable, bluffante même. Là où l’on aurait pu craindre une adaptation en demi-teinte, l’histoire se montre rapidement immersive et passionnante. On retiendra une mise en scène nerveuse et énergique qui dynamise un récit équilibré et soigné dans les interactions et l’évolution des personnages. Il s’en dégage une atmosphère lourde et angoissante où la charge émotionnelle se retrouve malmenée lorsque la survie entre en compte. Malgré des errances techniques que l’on reléguera au statut de détails, The Walking Dead vu par Telltale games se dévoile tout en nuance et s’attarde à (dé)composer un portrait réaliste et déliquescent de l’humanité dans un monde déliquescent. Comme quoi, il suffit d’une bonne histoire et de personnages marquants pour donner vie à un excellent jeu. Subtil et sans concession.

Note : 18/20

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400 days : En marge d’une première saison réussie, Telltale games nous offre un épisode spécial qui nous propose de découvrir cinq nouveaux survivants, histoire de nous faire patienter en attendant la suite. Car, 400 days dispose d’un intérêt minime puisqu’il ne constitue pas une évolution, mais le prolongement du plaisir que les cinq précédents épisodes procuraient. En effet, le gameplay reste sensiblement identique, même si l’on remarquera quelques trouvailles anecdotiques. L’on pestera surtout contre sa durée de vie : à peine 1 h 30 pour faire le tour du jeu. Étant donné que l’histoire se divise en cinq parties (cinq points de vue), il est très difficile de s’attacher aux personnages. Bien que décrit avec soin, l’on découvre à peine des caractères et des destinées tourmentées. En somme, on ne fait que gratter la surface.

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Des récits succincts et néanmoins percutants qui ne révèlent pas tous leurs secrets. On retrouve bien sûr les choix qui orientent la tournure des événements, mais ceux-ci n’ont que peu de conséquences sur un dénouement légèrement frustrant. Absence de réponses et raccourcis abrupts laissent un goût d’inachevé. Chaque protagoniste aurait gagné à faire l’objet d’un épisode à part entière pour poursuivre l’aventure et ainsi saisir pleinement toutes les implications que cela comporte. Au final, il faut considérer 400 days comme un épisode bonus appréciable à parcourir malgré une durée de vie anémique, même en explorant toutes les possibilités offertes. En espérant retrouver ces nouveaux personnages dans la saison 2 pour un développement plus élaboré…

Note : 13/20

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Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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