De : Kaare Andrews
Avec Sean Astin, Currie Graham, Ryan Donowho, Brando Eaton
Année : 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Dans les Caraïbes, un bateau de croisière accoste près d’une île abandonnée… Un virus mortel fait alors son apparition et les plaisanciers sont contraints de trouver un moyen de survie avant que cet étrange maladie ne ronge leur chair et les extermine tous.
Avis :
On va finir par croire qu’Eli Roth, réalisateur à la réputation un peu bancale (beaucoup de monde le traite comme un branleur talentueux), est finalement un instigateur de saga horrifique. En effet, après un Hostel qui a marqué les esprits et un deuxième volet qui allait plus loin dans le gore, on a vu débouler dans les DTV un troisième volet d’une rare médiocrité. Mais Eli Roth s’est fait connaître du public dès son premier film, Cabin Fever, une histoire de virus qui dévore les chairs et qui se transmet par le sang. Relativement gore et teinté d’humour noir, le film connait un certain succès, à tel point qu’une suite verra le jour, sous la houlette de Ti West. Allant toujours vers le craspec, ce second volet se veut plus déjanté encore, le virus arpentant les couloirs d’un bahut. Et comme par hasard, c’est en DTV qu’un troisième opus voit le jour, sauf qu’il s’agit-là d’une préquelle. Alors le film est-il aussi médiocre que Hostel Chapitre 3 ?
Je crois que ton biactol était périmé…
Pour la petite histoire, tout commence durant le générique de début. Avec des scènes au ralenti, on voit des gens en combinaison qui explorent des taudis avec plein de morts et récupèrent un homme qui semble immunisé contre le virus. Il est alors le patient zéro et sera séquestré dans un laboratoire en République Dominicaine. En parallèle, on va suivre un jeune homme qui part fêter son enterrement de vie de garçon avec son frère, son meilleur pote et sa meilleure copine qui s’avère être son ex et la compagne de son frère, sur une île déserte. Mais lorsque le frère et sa copine se baigne, ils trouvent des poissons morts de partout et les deux vont vite avoir des problèmes de peau. Les deux qui ne sont pas encore infectés vont explorer l’île pour trouver de quoi les aider. Le pitch de base est très simple et on va avoir deux histoires qui vont se regrouper pour ne former qu’un tout sur la fin. Cette méthode possède un avantage certain, elle évite l’ennui. Plutôt que d’avoir une heure de film à attendre que les choses se passent, on a des petits bouts de présentation des personnages, puis des petits bouts d’expérimentation gore assez sympathiques.
Kaare Andrews qui est derrière la caméra est assez frais dans le métier. Il faut dire qu’il ne possède qu’une réalisation de long dans sa carrière, Altitude, qui se révèle être un agréable petit film d’épouvante et il signe aussi un segment très intéressant dans ABC of Death. Malgré un budget restreint, il arrive à fournir un travail plus que correct avec Cabin Fever 3. Si certains passages sont ratés à cause d’une lumière horrible, on reste dans le haut du panier des DTV d’aujourd’hui et on peut dire que le réalisateur a un certain talent. D’autant plus qu’il ne lésine pas sur le gore, adage de tout Cabin Fever. Alors c’est souvent dégueulasse, mais ces petites incursions dans le sanglant font du bien et sont utilisées avec parcimonie. Certes, il y a aura de la décomposition, de l’arrachage de membres, et d’autres coups indescriptibles, mais tout cela n’est pas outrancier et ne part pas dans un délire burlesque qui aurait plutôt desservi le film. D’autant plus que ces passages gores sont plutôt bien foutus et ils sont parfois drôles comme le combat de nana sur la fin, vraiment sale ou encore lorsque le type essaye de tirer au flingue avec son bras en décomposition.
On appréciera aussi le traitement des personnages. Si les débiles sont bien présents et répondent à des clichés bien précis, on ne pourra que les prendre en affection. La raison est simple, c’est qu’ils sont tous plus ou moins sympas et prennent soin les uns des autres. En fait, ils sont très humains et même le gars bodybuildé reste gentil et attentionné. On évite ainsi la caricature des personnages chair à canon. Le héros, qui ne semble pas très charismatique au début, va se révéler sur la fin du film et l’acteur semble habité par son personnage. On pourra aussi noter la présence, trop rare, de Sean Astin, Sam Gamegie dans Le Seigneur des Anneaux, dans un rôle à contre-emploi qu’il exploite à merveille. On ressent de suite de l’empathie pour lui et c’est un personnage clé de l’intrigue.
Alors bien évidemment, le film possède des défauts. La présentation des personnages est parfois un peu longue et téléphonée, tout comme le début des hostilités avec des hommes presque morts. On pourra aussi regretter une caméra parfois tremblotante, notamment lors des scènes de courses et avec les lumières torches rendant le tout illisible. On peut aussi trouver que le film manque d’ambiance et ne fait pas assez peur. On râlera aussi sur la fin, qui reste prévisible malgré un twist final inattendu, mais tous ces petits défauts ne sont pas grand-chose en comparaison du plaisir coupable que l’on éprouve.
Tu le veux mon poing dans ta gueule ?
Au final, Cabin Fever 3 Patient Zero est un film assez intéressant et un pur produit de divertissement gore. Bien sûr, il ne possède rien de bien nouveau et peut paraître débile à bon nombre de gens, mais sur un plan technique et rythmique, il est relativement bon. Et rares sont les DTV de cette qualité en ce moment. Sans être exempt de défauts, le film tient la route avec des acteurs assez bons et un gore bien senti. Une jolie surprise.
Note : 13/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QGZ1-NqZpxE[/youtube]
Par AqME