septembre 26, 2025

Rise – Vampires en Carton

Titre Original : Rise : Blood Hunter

De : Sebastian Gutierrez

Avec Lucy Liu, Michael Chiklis, James D’Arcy, Carla Gugino

Année : 2007

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Une journaliste se réveille transformée en vampire dans une morgue. Elle se lance à la recherche du vampire responsable de son état pour se venger.

Avis :

Revisiter le mythe du vampire n’est pas une mince affaire. Il faut dire que les clichés vont bon train, et qu’il faut savoir quoi garder et quoi enlever pour continuer à être crédible. Certains embrassent carrément tous les poncifs du genre pour offrir un film gothique, et d’autres s’essayent à de la nouveauté afin de produire des longs-métrages qui lorgneront plus vers le divertissement de masse ou la science-fiction. Quoi qu’il en soit, le vampire reste une figure majeure du cinéma horrifique, et avec autant de films, il est difficile de s’extirper de la masse. C’est pourtant ce que va essayer de faire Sebastian Gutierrez en 2007 en écrivant et réalisant Rise. Thriller horrifique avec des vampires modernes (entendez par là qu’ils n’ont pas de canines et ne souffrent pas forcément du soleil), Rise fut un échec cuisant, et les années passant, cela ne s’arrange pas du tout…

L’histoire tient pourtant sur post-it. Ici, une jeune femme se réveille en tant que vampire, n’accepte pas son état et décide de se venger en retrouvant son bourreau avant de se donner la mort. Conscient que son histoire ne ferait pas long feu, Sebastian Gutierrez décide alors de raconter son histoire avec une narration éclatée, faisant d’incessants allers-retours vers le passé pour que l’on comprenne comment elle est devenue vampire, et pourquoi elle veut se venger. Le film devient rapidement un imbroglio pénible, qui veut nous faire peur avec son introduction, où elle piège un une jeune femme pour retirer des informations à un vieux vampire croulant. Si la mise en scène se veut sexy et sulfureuse, l’ennui arrivera tout de même très rapidement. Et la faute incombe à une mise en scène catastrophique, qui ne cherche jamais à faire du beau, et se contente du minima social.

« L’héroïne, jouée par Lucy Liu, est inintéressante au possible. »

C’est bien simple, le film est très impersonnel. La mise en scène est très fade, et il n’y a pas de travail autour de la lumière. D’ailleurs, le film se tourne aussi bien de jour comme de nuit, et franchement, on ne voit pas de différence. Sebastian Gutierrez semble complètement désintéressé par son projet, n’arrivant jamais à lui injecter une âme soit moderne, soit gothique, soit autre. De ce fait, Rise ne marque pas la rétine, et il n’impacte pas. Le choix aurait pu être plus « comics », mais ça ne l’est même pas, puisque l’histoire délaisse aussi l’action au profit d’un faux policier ennuyant, où une femme est en quête de son bourreau pour se venger. Elle fait donc des rencontres, discute, puis décide de figer un carreau d’arbalète dans le cœur des vampires. C’est très faible, et ça ne sert à rien.

Mais au-delà de la technique qui est aux fraises (et on passera sur les moments qui se veulent sulfureux om le montage fait des cuts toutes les deux secondes), il y a un gros problème d’écriture sur les personnages. L’héroïne, jouée par Lucy Liu, est inintéressante au possible. Il s’agit d’une journaliste qui a fourré son nez dans la mauvaise affaire, mais comme elle est mignonne, elle va faire l’objet d’une convoitise par le chef des vampires. C’est très léger, et le personnage n’est pas vraiment empathique, malgré tous les efforts déployés pour la rendre humaine. Le coup de téléphone à sa mère alors que l’héroïne est morte, ou encore ses galères avant d’être formée par des vampires gentils, rien n’est fluide, et on sent que tout est fait pour donner de l’épaisseur au personnage, mais de façon vaine et presque désespérée.

« une absence totale d’atmosphère »

Le pire dans tout ça reste le personnage campé par Michael Chiklis, un flic à la dérive suite au décès de sa fille, et qui est aussi sur la trace des vampires, sans savoir que ce sont des vampires. Le personnage est très peu présent à l’écran, il n’intervient que pour ses tourments, et retourne sa veste assez rapidement lorsqu’il retrouve une Lucy Liu affaiblie. Le duo ne fonctionne jamais, et le point d’orgue final est plus ridicule qu’autre chose. Il faut dire aussi que le méchant de l’histoire est d’une tristesse totale. On ne le voit que rarement, il fait intervenir ses sbires pour les sales besognes, et il demeure aussi charismatique qu’une huître. En tant que grand méchant vampirique, on a connu mieux. Et ce n’est pas ses acolytes qui relèveront le niveau, à l’image d’une Carla Gugino effacée, bien que toujours sexy.

Enfin, le dernier point qui fait mal, c’est que le film ne fait jamais peur, et n’inspire aucune crainte. Alors oui, quand on se fiche des personnages, et que le montage pue du cul, c’est compliqué de se sentir impliqué, mais il faut ajouter à cela une absence totale d’atmosphère, et un côté horrifique qui est laissé au rabais. Les vampires n’ont pas forcément de pouvoir, les effets gores sont inexistants et les scènes d’action sont mal montées. Sebastian Gutierrez ne sait pas comment se dépatouiller avec son histoire, ni même comment filmer de l’action. Tout est apathique au possible, tout est lourd, à l’image de cette intrigue qui n’a aucune finesse. Il est même compliqué de se dire qu’un tel film a pu sortir au cinéma, tant il lorgne vers les DTV bas de gamme, sinon grâce à son casting…

Au final, Rise est un mauvais de film de vampire, et un mauvais film tout court. Sebastian Gutierrez nous sert un long-métrage d’une fadeur extrême qui ne bénéficie d’aucune ambiance, avec un scénario cousu de fils blancs qui essaye de se faire complexe en éclatant sa narration via divers flashbacks. L’ensemble ne tient pas la route une seule seconde, nous perdant plus qu’autre chose, et n’arrivant jamais à nous convaincre de son héroïne, qui passe plus de temps à en prendre plein la gueule plutôt que de mettre des coups. Bref, si l’on excepte son casting assez étoffé et surprenant, Rise ne vaut pas tripette…

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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