janvier 16, 2025

Bons Baisers du Tueur – Lard du Crime

Titre Original : The Postcard Killings

De : Danis Tanovic

Avec Jeffrey Dean Morgan, Famke Janssen, Cush Jumbo, Joachim Krol

Année : 2020

Pays : Etats-Unis, Allemagne

Genre : Thriller

Résumé :

Un inspecteur de New York enquête sur une série de meurtres atroces touchant des couples européens. Le meurtrier envoie des cartes postales aléatoirement à des journalistes locaux, chacune annonçant le prochain crime.

Avis :

Parmi tous les nouveaux thrillers que l’on peut retrouver au cinéma ou sur les plateformes de streaming, de nombreux sont issus de la littérature policière. On retrouve ainsi de nombreux noms comme Stieg Larsson pour les Millenium, mais aussi Lee Child, Jo Nesbo ou encore James Patterson. Bons Baisers du Tueur (ou plutôt The Postcard Killings, le titre claque tout de même mieux en version original) est un roman de ce dernier auteur, et il est sorti directement sur Prime Video, sans avoir droit à une sortie en salle. Thriller où un tueur s’amuse avec ses victimes comme avec la police et les médias, on ne peut pas dire que l’on soit sur quelque chose d’inventif et de novateur. Bien au contraire, le film de Danis Tanovic emprunte à tous les films qu’il plagie, sans jamais en atteindre leur substantifique moelle.

Le début est assez chaotique. On suit un inspecteur américain qui se retrouve à Londres car sa fille a été tuée, ainsi que son gendre, et les deux cadavres ont été mis en scène, en plus d’être vidés de leur sang. Complètement détruit, il renoue avec son ex-femme pour les funérailles, et découvre que sa fille et son gendre ne sont pas les premières victimes, mais qu’un autre jeune couple a été découvert mort auparavant, avec une mise en scène semblable. De plus, il apprend que le tueur envoie des cartes postales des villes de ses prochains meurtres à des journalistes. Déterminé, il décide alors d’arrêter de s’apitoyer dans l’alcool et va s’acoquiner avec une journaliste plus verbeuse que les autres pour découvrir le meurtrier. Bref, le démarrage demeure assez pénible car on s’enferme dans les sempiternels atermoiements d’un père en détresse. C’est long et pas forcément judicieux.

« Tout cela est attendu, et le premier plot twist tombe à plat. »

En parallèle de ça, le film va suivre un jeune couple qui décide de traverser l’Europe au gré du hasard et d’un train. Ce couple tombe sur un type un peu trop collant, mais qui semble assez sympathique. Bien entendu, on se doute bien que ces gens vont se recoller avec l’enquête, et que le scénario veut à tout prix nous perdre dans les méandres d’une réflexion pas si fine que ça. En effet, le type rencontré dans le train est si froid et pourtant si collant, avec son physique de viking et ses tatouages artistiques, que tout porte à croire que c’est lui le tueur, et qu’il cherche un nouveau couple à séduire. Mais on ne sera pas dupe, et le film, dans son montage, va rapidement dévoiler son pot aux roses, sans une énorme surprise à la clé. Tout cela est attendu, et le premier plot twist tombe à plat.

Par la suite, il faut donc s’attendre à une sorte de course-poursuite, mais aussi à comprendre les enjeux du criminel. Pourquoi fait-il ça ? Quelles sont ses motivations ? etc… Et le film va largement pêcher là-dessus. En premier lieu parce que l’intrigue va se diviser en deux enquêtes parallèles, celle du père et de la journaliste, qui cherchent activement le tueur avant qu’il ne commette un nouvel acte, et celle de la mère, qui va découvrir de qui il s’agit et qui va alors essayer de comprendre les raisons des meurtres. Et ça bat grandement de l’aile. Du côté de la mère, on reste sur un aspect « Desperate Housewives » assez déplaisant et qui manque de mordant, tout comme ça manque d’intérêt. Et du côté du père, les suppositions sont souvent les bonnes, et on piétine pour rien, tombant alors dans un piège grossier.

« On est sur de la philosophie de comptoir, avec un peu de cracra incestueux. »

Quant aux raisons du tueur, on est sur de la philosophie de comptoir, avec un peu de cracra incestueux, où on évoque un père maltraitant, à la limite du nazisme, et qui a éduqué son enfant avec une autorité stricte et liberticide. Du déjà vu et revu, et d’un point de vue technique, le film n’apporte strictement rien à l’intrigue. Il n’y a pas d’ambiance. On a beau trainer de capitales européennes en capitales européennes, c’est triste. Il n’y a pas de travail autour de la photographie, qui est toujours terne. Et d’un point de vue mise en scène, on a la sensation d’être sur un téléfilm un peu luxueux, mais ça ne tire jamais plus loin. Même le casting, qui est porté par Jeffrey Dean Morgan et Famke Janssen, se contente du minimum et n’arrive pas à donner de véritables corps à ces personnages pourtant marqués par cette affaire.

Au final, Bons Baisers du Tueur est un thriller soporifique qui n’arrive jamais à marquer le spectateur, ni par sa mise en scène, ni par le jeu des acteurs, et encore moins par l’histoire. On sent que le réalisateur veut y injecter des éléments un peu glaçants, une ambiance morbide avec une révélation un peu sale, mais il n’y arrive jamais et reste trop en surface pour réellement nous perturber, ou même nous intriguer. Bref, il s’agit-là d’un film plutôt raté, même si on est loin d’un navet imbuvable.

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.