Titre Original: Surviving Evil
De : Terence Daw
Avec Billy Zane, Natalie Jackson Mendoza, Christina Cole, Joel Torre
Année : 2009
Pays : Angleterre, Afrique du Sud
Genre : Horreur
Résumé:
Un documentariste britannique débarque sur une île des Philippines avec son équipe pour y découvrir que de vicieuses créatures capables de changer de forme dévorent le sang de fœtus d’indigènes.
C’est alors qu’une des filles de l’équipe annonce qu’elle est enceinte…
Avis:
Il est très redondant dans le cinéma d’horreur de foutre un film dans le film (scream 3) ou alors un faux documentaire pour en faire un film qui fait peur (comme pour Rec ou détour mortel 2). De plus les émissions dans des milieux hostiles comme Koh-Lanta se démocratisent de plus en plus et il est donc assez logique que des cerveaux un peu tordus imaginent des peuplades d’autochtones se faire un plateau repas géant avec des candidats de ce genre d’émission. Dans ce film, il s’agit plutôt de l’émission (que je trouve débile) man vs wild ou un homme tente par tous les moyens de survivre dans la nature en se nourrissant exclusivement de tout ce que lui offre l’environnement dans lequel il évolue. On peut se demander si Evil Island va peser le pour et le contre de ce genre d’émission ou s’il s’agit juste d’un prétexte pour faire un film d’horreur? Je vais répondre de suite à cette question puisque ici, le film n’a pour but que de montrer des gens se faire buter par des monstres sanguinaires et au look plus que discutable.
C’est pas ma faute si ma mère a niqué un requin
Le scénario part d’une bonne intention. On va suivre une équipe de tournage sur une de ces nouvelles émissions survivalistes où un homme explique devant une caméra comment survivre dans une jungle. Ici, le territoire choisi est la Malaisie. On connaissait la Tasmanie avec Dying Breed, maintenant on a droit à la Malaisie avec une nouvelle race de monstres. Car oui, le tournage va tourner court quand une horde de monstres rouges polymorphes va attaquer l’équipe. On reste dans un survival pur et dur avec en scène une bande de joyeux drilles qui n’espèrent qu’une seule chose, s’enfuir au plus vite. Et si l’intention du départ était assez sympathique, le film tombe assez rapidement dans du conventionnel et on ne sera pas surpris une seule fois durant tout le métrage. C’est d’autant plus dommage que le film ne se sert du support caméra à l’épaule qui aurait pu être intéressant sur un film comme celui-ci, renforçant un côté réaliste et donc angoissant.
Ce qui a de plus déprimant dans ce film, c’est l’absence notoire d’ambiance digne de ce nom. Quand on veut faire un survival dans une jungle épaisse avec des bestioles pas sympathiques, il faut un tout petit peu d’ambiance moite et transpirante. Nous sommes en pleine jungle de Malaisie, il fait chaud, les esprits s’échauffent, les personnages transpirent, leurs vues se brouillent, ils ne savent plus si ce qu’ils voient est réel ou pas, l’apport d’une caméra à l’épaule renforcerait un climat stressant et réaliste. Mais bon, ça, ça sort de mon imagination, le réalisateur, Terence Daw n’a pas dû avoir la même envie que moi et il n’instaure que des relations superficielles entre les personnages basées principalement sur le sexe et l’argent. Du coup, on s’ennuie un petit peu devant ce métrage.
Ma! Si elle tenait ma bite comme elle tient son fusil, je serai très content, je lui danserai la cucaracha!
Les acteurs ne sont pas vraiment mauvais. La jaquette annonce deux acteurs qui ont déjà joué dans des films d’horreur mais on sait très bien que cela ne veut absolument rien dire. Il faut dire qu’en général les films d’horreur ne sont pas trop fournis en acteurs ayant obtenu un oscar. Nous avons ici Billy Zane, le méchant dans Titanic, qui joue le héros du métrage, le survivaliste ultime qui peut se nourrir d’insectes et d’arbres. Son jeu est normal mais son rôle n’est pas assez travaillé. Nous avons aussi Nathalie Mendoza vu dans The Descent, et elle ne sert à rien dans le film. Pour les autres acteurs, c’est assez plat, il n’y a pas de surjeu, pas de cris suraigus cassant les oreilles et on reste dans une normalité toute relative. Les bestioles sont assez effrayantes mais on ne les voit que trop peu.
Les effets gores ne sont très nombreux. Il y en a quelques-uns qui se veulent choquants comme le cadavre d’un bébé mutant mais cela reste déjà vu. Pour le reste, les meurtres sont basiques, bien souvent sans envergure et comme on ne se prend pas d’affection pour les protagonistes, on se fout un peu de leur sort. Il reste les maquillages très réussis des bestioles, mais le moment où des ailes leur poussent dans le dos reste un grand moment de nanar avec des images numériques plus que douteuses. Mais c’est vraiment tout ce qui ressort du film, quelque chose de plat, de vite fait et on nous sert une fin très moyenne qui veut étonner ou choquer mais qui finalement reste prévisible et assez débile. Le rythme du film souffre aussi car les bêtes n’attaquent que vers 50 minutes de palabres interminables sans une paire de nichons.
Mais attends, ce multi-pack, t’as qu’à le souscrire avec ta mère!
Au final, Evil Island est un film d’horreur basique, sans envergure et sans avoir la moindre envie de rivaliser avec des survival haut de gamme. Si les prestations des acteurs sont assez convaincantes, leurs personnages sont assez plats, tout comme le scénario et le déroulement basique de l’histoire. Dans le même genre, je lui préfère largement un Wilderness alors qu’il n’est pas exceptionnel aussi. Bref, un film moyen, avec des moyens très moyens et une histoire moyenne dotée d’une ambiance moins que moyenne. Un film aussitôt vu, aussitôt oublié.
Note: 07/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SdWag0ytiec[/youtube]
Par AqME