avril 19, 2024

The Darkness – Motorheart

Avis :

Parfois, le succès toque à votre porte de façon incongrue, et cela dès le premier morceau sorti. C’est un peu le cas de The Darkness, groupe anglais qui fut propulsé sur le devant de la scène en 2003 avec le single I Believe in a Thing Called Love. Depuis près de vingt ans maintenant, le groupe est passé par bien des stades, de la cure de désintoxication du chanteur au changement de nom (Stone Gods), du départ du bassiste et de la venue d’un nouveau batteur, qui n’est autre que le fiston du batteur de Queen. Bref, l’histoire de The Darkness est riche et démontre toute sa pugnacité pour rester vivant et continuer à sortir des albums. Et si certains trouvent que le groupe se délite à chaque nouveau skeud, d’autres apprécient leur côté Rock Glam, et ce n’est pas avec Motorheart qu’ils vont réconcilier tout le monde.

Pourtant, le début de l’album est percutant et renoue avec un bon gros Hard des familles. Welcome Tae Glasgae offre des riffs percutants, une rythmique d’enfer et surtout une belle modulation sur les voix. Car si Justin Hawkins use, et parfois abuse, de sa voix de tête, on aura aussi droit à une voix plus grave qui lorgnera presque vers un aspect Métal. Comme entrée en matière, c’est puissant et permet des espoirs sur un ton plus rugueux.  Avec It’s Love, Jim, on reste dans quelque chose de très pêchu au niveau des riffs et qui reste dans une tonalité très Hard. Si on retrouve les tics de chant du frontman, on a tout de même de quoi s’enjailler. D’ailleurs, on retrouve aussi cette jovialité qui est propre au groupe depuis des années, avec sa thématique préférée, l’amour. Bref, les deux premiers titres sont parfaitement maîtrisés.

Motorheart sera un peu le morceau phare de l’album avec ses cinq minutes. On trouve ici toutes les références à Queen, groupe que The Darkness adule et auquel il rend hommage avec son nouveau batteur. C’est bien simple, le titre regorge de moments de bravoure et de passages qui restent en tête, à commencer par ce break qui rompt une belle rythmique avant de la reprendre de plus belle. On restera tout de même plus circonspect que The Power of the Glory of Love, qui est un titre un peu en deçà du reste, car il est dans un mid-tempo assez facile, et surtout, il ne détient pas de moments marquants. On reste sur quelque chose d’attendu et de très simple dans sa construction. Alors oui, on a tout de même de gros riffs assez costauds, mais cela ne sauve le morceau d’un certain ennui.

Jussy’s Girl viendra rehausser le niveau. Porté par une ambiance Rock colorée et un refrain ultra catchy, il est compliqué de résister à ce titre qui aligne tous les potards du Hard mélo, mais le fait avec un savoir-faire unique. Sticky Situations continuera ce petit bonhomme de chemin de rock pailleté, commençant un peu comme une ballade, tout en gardant à l’esprit un côté bien énervé sur certains aspects. Bref, le titre fait parfaitement son job et reste en tête un long moment après l’écoute. Quant à Nobody Can See Me Cry, le démarrage est canon, arpentant le sinueux chemin d’un côté punk, avant de renouer avec les racines même de The Darkness. Le mélange est parfois incongru, mais il fonctionne à plein régime et donne même envie d’y revenir. Mais encore une fois, le côté court porte un peu préjudice au titre, qui n’arrive pas vraiment à marquer.

On aurait pu croire qu’avec Eastbound, le groupe allait partir vers un bon vieux rock pêchu des années 80, mais il n’en sera rien. Malgré un début très agréable, la formation retombe dans ses travers et délivre un morceau qui est très sympathique, mais qui manque d’envergure et d’une construction un peu plus complexe. Et on aurait aimé aussi un peu plus de nervosité dans les riffs. Speed of the Nite Time, qui clôturera l’album, vogue vers un autre registre et demeure typiquement ancré dans les années 80. Il y a un vrai travail sur l’ambiance, qui fonctionne à plein régime, notamment avec un refrain qui est vraiment excellent. Le seul problème, c’est que l’on attend que le titre décolle vraiment, mais il reste sur une ligne plate et manque d’un moment qui monte fort. Dommage, ce morceau avait tous les ingrédients pour devenir culte.

Au final, Motorheart, le dernier album en date de The Darkness, est un album qui souffre de plusieurs points, dont sa courte durée. Neuf titres pour un poil plus d’une demi-heure, ça ne pèse par lourd et c’est dommage. On retrouve tous les atours de la formation, avec son chanteur qui use de sa voix de tête et ses thématiques autour de l’amour, ce qui ne perturbera pas les fans de la première heure. De plus, il s’agit-là d’un album qui fait très Queen, et qui saura fédérer autour de lui, malgré ses défauts.

  • Welcome Tae Glasgae
  • It’s Love, Jim
  • Motorheart
  • The Power of the Glory of Love
  • Jussy’s Girl
  • Sticky Situations
  • Nobody Can See Me Cry
  • Eastbound
  • Speed of the Nite Time

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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