avril 27, 2024

Kataklysm – Meditations

Avis :

Fondé au début des années 90, Kataklysm est un groupe de Death québécois qui a su trouver rapidement son public et son label. Car oui, depuis le début de leur carrière, les canadiens sont restés fidèles à Nuclear Blast Records, ce qui est une chose rare. Sorte de pilier du Death québécois, le groupe a pourtant changé plusieurs fois de styles, au risque de se mettre à dos bon nombre de fans de la première heure. Cela est dû en partie au renvoi du premier chanteur, qui permettait une structure chaotique aux premiers titres. Mais aussi à la volonté du groupe de toucher un public plus large, et de mélanger du Death pur à du mélodique et à d’autres sous-genres plus ou moins percutants. Meditations fait partie de ces albums qui divisent grandement. Court et concis, cet album fait la part belle aux morceaux nerveux et entêtants.

Alors bien évidemment, en règle générale, le fan de Death, même mélo, s’attend à de longs titres avec une structure plus ou moins complexe. Et ce n’est pas ce que propose ici Kataklysm. Dès le départ, on va se prendre une belle branlée, mais qui occulte tout solo, et tout pont qui pourrait faire penser à du Death mélodique. Ici, ça tape dur et fort et la formation mise à fond sur un refrain enivrant et des paroles un peu débiles. Mais force est de constater que ça fait le taf. Tout comme Outsider qui frappe très très fort. Riffs saturés, finesse rencardée au placard, le groupe se permet même quelques élans Groovy pour mieux nous plaquer au sol. Le résultat est forcément binaire, mais il est aussi puissant et génère une forte envie d’en découdre.

Il s’agit-là du genre de morceau qui cartonne sur scène et va permettre de sacrés Wall of Death. On retrouvera quelques éléments Death avec The Last Breath I’ll Take is Yours et son introduction tonitruante. Le refrain lorgnera vers un mélo plus classique, et permettra un redémarrage qui nous laissera sur les rotules. Alors oui, c’est d’une simplicité crasse et c’est même un poil redondant, mais ça reste d’une efficacité sans précédent. Narcissist se jouera aussi pas mal de nous, débutant avec un didjeridoo, dans un calme assez sombre, avant de mieux nous tacler la glotte avec un titre court, mais sans concession. Kataklysm ne veut pas perdre de temps et délivre un titre qui tabasse mais qui possède aussi une certaine ambiance assez dark.

Chose qui changera un peu avec Born to Kill and Destined to Die, titre un poil plus long, mais percutant sur les riffs, mais plus rapide sur la rythmique. Le problème, c’est que le morceau va se perdre un peu dans la masse. Et pourtant, c’est un des rares à avoir un petit solo en son sein. Là où viendra la surprise, ce sera avec In Limbic Resonance. Le blast de la batterie au départ fait immédiatement penser à du Black classique des familles, mais rapidement, les choses se mettent en place, et le groupe délivre un Death pur et dur qui va nous mettre K.O. Les solos sont présents, l’énergie est dévastatrice et l’ensemble bénéficie même d’une ambiance un peu Lovecraftienne. Bref, une véritable réussite qui dénote un peu du reste dans son style.

Cela se poursuivra avec …And Then I Saw Blood qui sera un titre un peu plus construit que le reste, avec une atmosphère particulière. Le groupe, malgré son envie de foncer bille en tête, arrive tout de même à se poser pour fournir quelques moments plus complexes, avec une ambiance recherchée. Mais très rapidement, la formation renoue avec ses racines et délivre avec What Doesn’t Break Doesn’t Heal un titre bourrin en diable et qui fera des ravages sur scène. Il en sera de même avec Bend the Arc, Cut the Cord qui, malgré un début prometteur sur l’atmosphère désespérée, va rapidement plonger dans un Death gras et velu qui donne envie de headbanger dans tous les sens.

Enfin, Achille’s Heel terminera cet album de la plus belle des façons, avec un chant d’amour lugubre et puissant, aux paroles un peu faciles, mais à la vocation de faire bouger les nuques dans tous les sens. Et c’est réussi. On notera tout de même que le riff ressemble étrangement à celui de Rise of the North Star sur le morceau Here Comes the Boom, mais le titre prend des évolutions différentes. Notamment sur l’émotion, qui ne sera pas du tout présente chez les français.

Au final, Meditations, le treizième album de Kataklysm, est un effort bas du front, puissant, court et qui ne laisse rien au hasard. Si les fans de la première heure, ou ceux qui s’attendaient à du Death mélo classique, seront déçus, il faut y voir une volonté de taper fort et de faire bouger les foules. Album taillé pour la scène, d’une énergie communicatrice sans précédent, on peut facilement dire que les québécois livrent une belle galette qui, même si elle ne restera pas mémorable, saura nous délivrer quelques torticolis bien mérités.

  • Guillotine
  • Outsider
  • The Last Breath I’ll Take is Yours
  • Narcissist
  • Born to Kill and Destined to Die
  • In Limbic Resonance
  • …And Then I Saw Blood
  • What Doesn’t Break Doesn’t Heal
  • Bend the Arc, Cut the Cord
  • Achille’s Heel

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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