De : Gonzalo Lopez-Gallego
Avec Warren Christie, Ryan Robbins, Lloyd Owen, Ali Liebert
Année : 2011
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Horreur
Résumé:
Officiellement, Apollo 17 fut le dernier voyage sur la lune organisé par la Nasa en 1972. La mission Apollo 18, « annulée pour des raisons budgétaires », a en fait eu lieu secrètement l’année suivante. Les images qui en furent rapportées, et qui ont été retrouvées, révèlent une réalité que la NASA essaie de nous cacher depuis 40 ans… C’est pour ça qu’aucun autre astronaute n’y est retourné depuis cette époque.
Avis:
Paranormal activity fait beaucoup d’émules et comme la recette semble assez juteuse, de nombreux films explorant le faux documentaire ou la vraie-fausse caméra de sécurité sortent ces temps-ci. Le seul problème, c’est que cela devient très vite redondant et que si l’expérience a marché une fois, il sera peu probable que cela marche encore une autre fois. Rappelez-vous, on peut tromper une fois mille personnes, mais on ne peut pas tromper mille fois une personne. A moins que ce ne soit le contraire, on peut tromper mille fois une personne, et on ne peut pas tromper mille personnes une fois… Non, ce n’est pas ça, je ne m’en souviens plus… Bref, tout ça pour dire qu’en fait, Apollo 18 surfe sur cette vague du faux documentaire mais qui fait trop vrai parce qu’on a mis des effets trop réels et qu’en plus le film est monté comme un montage avec plusieurs vidéos d’une qualité plus que douteuse pour bien faire croire que c’est d’époque. Mais peut-on y croire une seule seconde? Le film ne devient-il pas ennuyeux?
Le scénario est assez simple et ne fera pas date dans le cinéma d’horreur. En gros, les américains sont des menteurs, car Apollo 17 n’est pas la dernière expédition lunaire, car une autre y est allé alors que tous les dirigeants américains affirmaient le contraire. La mission, Apollo 18 est partie secrètement explorer la face cachée de la lune pour faire de nouvelle découverte. Bien évidemment, tout ne s’est pas déroulé comme prévu et l’expédition est un fiasco. Des images furent rapportées montrant la vérité que la NASA voulait nous cacher. Alors déjà, la première chose assez énorme, c’est comment la NASA a récupéré ces images? Je me pose encore la question vu le déroulement du film. Ensuite, pourquoi s’est-elle (la NASA) évertuait à faire un putain de montage chronologique drôlement bien foutu? Bref, le coup du documenteur en prend un coup et la crédibilité du film en prend un petit coup dans l’aile. Pas que cela soit mauvais, mais on ressent tout de suite le montage et la supercherie, ce qui est assez dommageable pour un film comme celui-là.
Je pense que ce genre de film doit beaucoup jouer avec l’ambiance, l’atmosphère générale qu’il dégage. Et il faut dire que cet Apollo 18 est assez inégal. En effet, au tout début cela reste assez sympathique et plutôt bien fichu. Les deux mecs explorent cette face cachée, n’ose pas aller au fond des cratères à cause de la température, les pierres bougent toutes seules, les défaillances mécaniques commencent à arriver, bref, on ressent vraiment une montée en puissance, jusqu’à la découverte du vaisseau russe et des cadavres russes. Ce passage-là est vraiment réussi. Mais la deuxième moitié du film se perd complètement dans un ennui sidéral et un rythme proche du zéro. On devine les petites bêbêtes sans jamais les voir, le coup de l’infection et du pétage de plomb deviennent lourdingues et c’est là que le montage vidéo montre ses faiblesses, voulant plutôt suggérer que montrer et cela ne fonctionne pas. On s’ennuie et on attend que cela se passe sans vraiment bien comprendre les raisons de ce petit massacre.
Les acteurs, sans être excellents sont tout de même assez convaincants. Ils semblent bien investis dans leur rôle et on dirait vraiment qu’ils leur arrivent quelque chose de pas normal sur cet astre. Malheureusement, on ne s’attachera pas forcément à ces trois bonhommes. La raison est relativement simple, c’est que les visages sont vus furtivement et que les aspects psychologiques, amicaux, familiaux ne sont pas du tout mis en avant. Ah si, on sait qu’un des mecs à un enfant avec sa femme. SPOILER Mais il n’y a pas de quoi sortir les mouchoirs lorsqu’ils meurent FIN SPOILER. Malgré cela, leur prestation reste honorable et les dégaines des années 70 sont bien respectées dans les cinq premières minutes et les cinq dernières, quand on voit nos héros sur la terre ferme avant le lancement de l’expédition. Les décors sont eux aussi bien travaillés et l’ambiance lunaire assez bien retranscrite.
Ceux qui risquent encore plus de s’ennuyer devant ce film, ce sont les amateurs de gore, de sang, de membres arrachés, de pièges machiavéliques, bref les tarés comme moi. En effet, Apollo 18 joue pleinement la carte de l’angoisse et la montée crescendo des évènements pour instaurer un mal-être et une peur grandissante chez le spectateur. Mais pour cela, il faut rentrer dans le film dès le départ et ne pas lâcher à la moitié du métrage. Il y a tout de même quelques effets spéciaux assez intéressants et plutôt bien fichus, car ils rentrent pleinement dans la pellicule abîmée et granuleuse des années 70. Le coup des bestioles dans le scaphandre ou encore des pierres qui se soulèvent laissant apparaître des pattes sont autant de petits effets mais qui font leur effet et qui permettent un léger regain d’intérêt de 2 minutes. Oui, parce qu’il ne faut pas abuser, c’est très léger et il n’y a pas de quoi se taper le cul sur des noix pour essayer de briser leur coquille.
Au final, Apollo 18 est pour moi un semi ratage. En effet, la première partie reste intéressante voire même angoissante, jusqu’à un point où malheureusement le choix de la caméra documentaire n’est plus suffisant. Parfois long et ennuyeux, ce n’est pas l’action ou le gore qui sont faire leur apparition dans ce métrage dont l’idée de base était assez alléchante bien qu’un peu trop calqué sur le phénomène Paranormal Activity. C’est vrai que ça rapporte, mais un peu plus de couilles pour livrer quelque chose de pêchu, quitte à lâcher le documenteur en cours de route pour prendre un aspect plus classique, aurait été préférable. Bref, le pari Apollo 18 ne m’a pas convaincu malgré des acteurs talentueux et convaincants. Trop de longueurs et trop de suggestions.
Note: 10/20
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Par AqME