avril 20, 2024

Papa Roach – Ego Trip – C’est Moche de Vieillir

Avis :

Fondé dans les années 90, c’est au tout début des années 2000 que Papa Roach explose littéralement. Construit autour du chanteur Jacoby Shaddix et du batteur Dave Buckner (qui partira par la suite), le groupe ne va faire que tourner et sortir des albums de façon constante. C’est d’ailleurs comme cela que la formation se fait remarquer, avec une énergie remarquable sur scène. Après un premier album assez discret, c’est avec Infest que les américains vont tout casser. Mélange osmotique de Rap et de Métal, Papa Roach devient l’un des fers de lance du Nu-Métal. Pour autant, dès leur deuxième album, ils vont changer de cap, délaissant le Rap pour quelque chose de plus conventionnel et de plus alternatif. Depuis, Papa Roach est une institution aux States, cumulant de belles ventes et des clips vus plusieurs millions de fois. Ego Trip est leur onzième album.

Nous avions laissé le groupe avec Who do you Trust ? qui fut un petit calvaire. Constamment partagé entre riffs brutaux et délires pop, les américains semblaient se perdre un peu. Ego Trip survient trois ans plus tard, et on ne peut pas dire que la direction ait changé d’un iota. Alternant encore et toujours des titres fédérateurs et poperisants, le groupe semble avoir du mal à renouveler sa recette qui s’attire encore et toujours un public plus grand, mais mettant de côté l’aspect Rock et incisif qu’il pouvait avoir par le passé. Pourtant, les choses commençaient plutôt bien avec cet album, et l’introduction de Kill the Noise. Les riffs sont agressifs, on sent comme une envie d’en découdre, et globalement, le morceau est réussi, offrant ce que l’on était venu chercher, un mélange alternatif qui fait l’identité de la formation.

Les choses se corsent un peu avec Stand Up qui bénéficie d’une structure très classique, et qui ne surprendra personne. Pire, on aura l’impression d’avoir entendu ce morceau un nombre incalculable de fois. Même le refrain, qui se veut un peu plus crié, ne marquera pas les esprits, ou découlera une gentille moquerie sur les tics de chant de Jacoby Shaddix. Et ce n’est pas Swerve, en featuring avec Sueco et Fever 333 qui viendra relever la barre, n’arrivant jamais à nous accrocher. En fait, après plusieurs écoutes, on a l’impression qu’au niveau de la production, il manque constamment quelque chose au groupe. Comme si l’album avait été fait à la va-vite pour combler un manque, ou pour montrer une envie de scène après le confinement. Mais les choses ne sont pas aussi simples, et on sent que le groupe a laissé quelque chose derrière lui.

Pour cela, il suffit de jeter une oreille sur le reste de la playlist qui, parfois, fait de la peine. Bloodline, Liar et Ego Trip sont des morceaux interchangeables qui n’ont aucune personnalité et que l’on enfile comme si de rien n’était. Rien ne marque, rien ne tient vraiment la route. Et cela pourrait même s’étendre à d’autres morceaux comme Unglued ou Dying to Believe. D’ailleurs, tous ces titres disparaissent très vite de notre tête une fois l’écoute terminée. Ils suivent le même schéma de composition, et se reposent essentiellement sur leur refrain, qui se veut catchy et fédérateur. Cependant, si l’on veut de la surprise ou du sulfureux, il faudra repasser, à croire que Papa Roach a perdu toute sa rage et sa fraîcheur avec l’âge.

Alors au milieu de tout ça, on trouve tout de même des choses sympathiques. Comme dit auparavant, Kill the Noise est plutôt une bonne entrée en matière. On peut aussi assister à une remontada dans les deux derniers titres. Cut the Line, malgré son introduction pénible, possède un riff assez puissant et permet au batteur de s’en donner à cœur joie, ce qui est assez rare dans cet album, où il se contente de jouer des rythmes lénifiants. On peut aussi évoquer I Surrender et son agressivité dès le démarrage, offrant dès lors une envie de sauter partout. Ce qui continuera grâce aux riffs puissants et parfois un peu trop timides dans le couplet, mais tout cela fera le taf. On sera aussi surpris par une ballade au sein de l’album avec Leave a Light On. Cela permet au chanteur de montrer sa superbe voix.

Au final, Ego Trip, le dernier album de Papa Roach, est une petite déception, mais qui, finalement, suit les pas du précédent effort. S’éloignant un peu trop grandement des premiers albums qui étaient fort plaisants (et qui ont bercé mon adolescence), les américains se perdent petit à petit dans une Pop mercantile et sans grand intérêt. Pire, on se dit que parfois, la production est revue à la baisse, tant il manque de l’amplitude à une bonne partie des titres. Bref, sans être une catastrophe, ce dernier album manque cruellement d’ambition et de volonté de bousculer.

  • Kill the Noise
  • Stand Up
  • Swerve feat Fever 333 & Sueco
  • Bloodline
  • Liar
  • Ego Trip
  • Unglued
  • Dying to Believe
  • Killing Time
  • Leave a Light On
  • Always Wandering
  • No Apologies
  • Cut the Line
  • I Surrender

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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