De : Yves Robert
Avec Jean Rochefort, Miou-Miou, Jean Carmet, Odette Laure
Année : 1992
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
Henri Sauveur, un vétérinaire âgé d’une cinquantaine d’années, est harcelé par ses parents, amis et relations de travail. Il part avec Louise en Normandie pour vivre le parfait amour. Mais là encore, les casse-pieds semblent l’attendre.
Avis :
Yves Robert est un cinéaste dont le cinéma respire la joie de vivre. Débutant le cinéma dans les années 50, Yves Robert laisse une filmographie importante, dont les années 60 et 70 seront, pour le metteur en scène, les plus enrichissantes. Il faut dire qu’à cette époque-là, Yves Robert enchaîne les films, « La guerre des boutons« , « Alexandre le bienheureux« , « Le grand blond avec une chaussure noire« , « Un éléphant ça trompe énormément« , « Le retour du grand blond« , « Nous irons tous au paradis« , ou encore un petit film moins connu que j’adore, « Courage, fuyons« .
À partir des années 80, le réalisateur va se faire plus rare, ne réalisant plus que cinquante films en quatorze ans. Parmi ceux-ci, il faudra mentionner bien sûr « La gloire de mon père » et « Le château de ma mère« , tous deux sortis en 1990.
D’ailleurs, « Le bal des casse-pieds » est le film qu’Yves Robert réalisera après son diptyque « Marcel Pagnol ». Délaissant la Provence pour revenir sur Paris, cet avant-dernier film du réalisateur français se veut être une comédie loufoque, qui suit les élucubrations d’un homme blasé de tout et par tous. Comédie en « forme » de sketchs, « Le bal des casse-pieds » avait pourtant bien commencé entre la nonchalance de Jean Rochefort et un humour qui tient pas mal de répliques assez cinglantes et tordantes. Mais voilà, après une bonne quarantaine de minutes en compagnie de ce râleur professionnel, l’humour devient lourd, l’intrigue, ou du moins le peu d’intrigue, s’efface et finalement l’ennui gagne du terrain. Malgré un casting affolant, malgré Yves Robert à la réalisation, ce « … bal des casse-pieds » ne restera pas en mémoire. Dommage.
Henri Sauveur, la cinquantaine, est vétérinaire. Alors qu’il vient d’être père avec une américaine dont il va se partager la garde de l’enfant, Henri a de plus en plus de mal à supporter tout et tout le monde. Toutes ses connaissances, et même ceux qu’il ne connaît pas, lui apparaissent comme de véritables emmerdeurs et il ne sait plus quoi faire pour être tranquille. Seule Louise, une jeune femme qu’il vient de rencontrer, trouve grâce à ses yeux, mais il faut dire que Louise est un peu comme Henri. Ensemble, ils vont prendre la fuite, mais pour aller où, car il y a toujours des casse-pieds sur leur route.
Ce soir-là, j’avais envie de me marrer un peu et quoi de mieux, ai-je pensé, qu’un film d’Yves Robert ? Je me suis donc lancé dans ce « … bal des casse-pieds » dont le titre me faisait déjà sourire, et le film du réalisateur a fait mouche d’emblée, avec une présentation de personnage assez fendard, et tout un tas d’autres personnages qui s’incrustent et envahissent littéralement la vie de ce pauvre homme, qui ne désire qu’une chose, qu’on le laisse tranquille. Yves Robert, dès son ouverture, impose un rythme, impose une gamme de « couleurs », et surtout un humour bien vu, peuplé de répliques vraiment drôles.
D’ailleurs, tout le film, quand on prend les scènes imaginées par Yves Robert en elles-mêmes, sont toutes drôles. Elles sont parcourues de personnages hauts en couleurs, de moments gênants qui font sourire, ou encore plus largement, d’idées de mise en scène, de situations ou de discours qui peuvent être tordants.
Mais voilà, comme je le disais, c’est sur son ensemble que ce « … bal des casse-pieds » a du mal à fonctionner, laissant place à un accordéon d’émotions. Ainsi, on sera partagé entre les sourires, et parfois même les rires, et cet ensemble, au fur et à mesure, finit par devenir long et surtout, le film finit par ne plus rien raconter du tout. Certes, cette histoire d’amour est assez touchante, car les deux personnages se sont bien trouvés, et derrière ça, ils sont parfaitement tenus par ces deux comédiens magnifiques que sont Jean Rochefort et Miou-Miou, mais ça s’arrête là.
En fait, à bien y réfléchir, ce qui manque à ce film, c’est une vraie cohérence entre ses personnages. Le film passe de l’un à l’autre sans vraiment avoir de sens, et à force, cette « trame » qui n’en est pas une finit par perdre et ça, c’est vraiment dommage, car à plus d’une reprise, je le répète, le film offre des scènes amusantes et des personnages sommes toutes sympathiques.
Des personnages qui sont tous tenu par des acteurs tous plus « dingues » les uns que les autres. D’ailleurs, ce film contient sûrement l’un des castings les plus impressionnants de la filmographie d’Yves Robert. Imaginez un peu, en plus de Rochefort et Miou-Miou, on trouve ici Jean Carmet, Valérie Lemercier, Hélène Vincent, Jacques Villeret, Jean Yann, Philippe Uchan, Jean-Pierre Bacri, Victor Lanoux, Michel Piccoli, Guy Bedos, Véronique Sanson, Claude Brasseur, Patrick Timsit… Et je dois en oublier tant ce casting ne s’arrête pas. Malheureusement, si tous sont bons et si on pourrait même imaginer des films rien que sur tel ou tel personnage, sur l’ensemble, comme je le disais, « Le bal des casse-pieds » devient vite lourd.
C’est donc une petite chronique pour un petit Yves Robert. Ainsi, je ressors partagé, car derrière le côté lourd et longuet, voire même répétitif de ce film, l’ensemble, dans une certaine mesure, se laisse regarder et amuse même. Malheureusement, ça ne suffira pas à marquer les esprits, si ce n’est deux ou trois scènes et quelques répliques ou personnages, et c’est avec des déceptions que je quitte ce « … bal des casse-pieds« . Dommage.
Note : 09/20
Par Cinéted