avril 24, 2024

Coffin Hunters – The Fire Knight

Avis :

Le Heavy Métal est un genre très codifié et qui existe depuis maintenant près de soixante ans. On pourrait croire que le genre s’essouffle et qu’il n’est porté aujourd’hui que par de vieux briscards grisâtres, mais c’est se mettre le doigt dans l’œil jusqu’au coude, puisqu’on retrouve une palanquée de jeunes groupes qui foncent tête baissée dans ce genre. Et tous les sujets y passent, de la Fantasy pur jus à la Science-Fiction, en passant par des thèmes plus terre à terre comme la religion et les problèmes de société. Fondé en 2017 en Californie, Coffin Hunters est un nouvel arrivant dans la grande famille du Heavy. Après un EP sorti l’année de leur formation (Coffin Lord), les américains ont attendu deux ans avant de sortir leur premier album, The Fire Knight. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est prometteur.

Une autoproduction satisfaisante

Qui dit jeune groupe, dit bien souvent absence de label et c’est le cas pour Coffin Hunters. Totalement autoproduit, ce premier album est assez couillu de la part des américains, puisqu’ils offrent huit morceaux pour une durée qui dépasse les cinquante minutes. Un contenu assez maous, qui peut laisser présager une envie de trop en faire et d’aller dans la démonstration. Le démarrage est très classique avec Hell Sleeps in Paradise. On fait face à un titre Heavy sans grande surprise, mais qui permet de mettre dans le bain. On fait alors connaissance avec la voix nasillarde du chanteur, qui occupe une place très importante. En effet, ici, on sent que les guitares sont en arrière-plan (il n’y a d’ailleurs pas de solo) pour laisser de l’espace au chant, qui n’arrête pas une seconde. Ce qui pourrait être pénible s’avère finalement payant, ne nous lâchant pas la semelle.

Avec l’arrivée de The Fire Knight, les choses sérieuses commencent vraiment. A partir de là, aucun morceau ne fera moins de six minutes et le groupe va viser des compositions complexes mais parfaitement lisibles. Sur le titre précité, on ressent une âme guerrière envahir le groupe et on se retrouve face à un Heavy un peu moins rapide que le morceau précédent, mais plus recherché dans son ambiance. On notera que le chant prend toujours autant de place, mais ce dernier pousse plus, et laisse aussi plus de moments instrumentaux, notamment dans des ponts rapides. Wasteland ira plus chercher dans du Hard Rock lors de son démarrage, avant de trouver un bon rythme de croisière et de donner envie de bien bouger la nuque. On retiendra aussi Path to Ruin qui va droit au but et envoie bien la sauce, ou encore At the Wall, qui frappe bien.

Des mélanges étonnants

Même si le groupe officie dans un Heavy qui ne surprendra guère, il a très vite compris que s’il voulait se démarquer de la masse, il lui faudrait quelques billes. Et on va retrouver des éléments très étranges au sein de certains titres, qui montrent les diverses références du groupe. Si on a déjà évoqué le côté Hard Rock de Wasteland, il y a un autre titre qui surprend, c’est In Blue. Moins véloce que les autres morceaux, il tire sa différence par son orientation presque bluesy de l’ensemble. Si on reste dans quelque chose de Rock, pour ne pas dire Hard, il y a aussi des impulsions qui vont chercher ailleurs. En atteste ce long break à la basse qui laisse ensuite venir la guitare et qui surprend par son culot. On n’attendait pas vraiment le groupe sur cette direction, et pourtant ça fonctionne bien.

Au final, The Fire Knight, le premier album de Coffin Hunters, est plutôt une bonne surprise. Si on n’évite pas certains écueils, comme des moments un peu erratiques dans les longues compositions, on fait face à un album qui a du cœur et qui veut absolument bien faire. Cela se ressent sur la générosité du groupe, mais aussi sur sa maîtrise technique et sur un enregistrement qui, pour de l’autoproduction, tient largement la route. Reste maintenant à confirmer avec un second album et l’espoir pour la formation de trouver une maison de disques qui leur permettrait d’accéder à plus de matériel et de fournir quelque chose d’encore plus épique.

  • Hell Sleeps in Paradise
  • The Fire Knight
  • Wasteland
  • At the Wall
  • Ancient Abyss
  • In Blue
  • Path to Ruin
  • Banishment

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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