Auteur : A.G. Riddle
Editeur : Bragelonne
Genre : Thriller, Action
Résumé :
Un fléau oublié surgit du passé… et cette fois, l’humanité pourrait en être à jamais transformée. La course contre la montre pour enrayer le fléau Atlantis est lancée. Découvrez le nouveau thriller haletant de l’auteur du Gène Atlantis, phénomène mondial traduit dans une vingtaine de langues et vendu à plusieurs millions d’exemplaires. A Marbella, en Espagne, la généticienne Kate Warner met au jour une réalité terrifiante : la race humaine pourrait être au bord de l’extinction, alors qu’une pandémie sans précédent déferle sur le globe.
Les survivants voient leur génome transformé. Certains évoluent rapidement. Les autres régressent inexorablement. Les pays industrialisés proposent un médicament miracle – Orchidée – distribué dans les camps de réfugiés, mais qui traite les symptômes sans soigner le mal. La firme Immari International quant à elle entrevoit un monde dominé par les survivants génétiquement supérieurs : une nouvelle race humaine.
Avec pour enjeu le contrôle de la population, le bras de fer entre les Immari et l’Alliance Orchidée bascule dans le conflit ouvert. L’humanité n’a plus qu’un seul espoir : trouver un remède au fléau Atlantis avant qu’il ne soit trop tard… Kate Warner se lance alors dans un périple à travers les champs de ruine de l’Europe et de l’Afrique, mais ce sont ses recherches sur le passé qui vont la mener à une stupéfiante découverte.
L’histoire de l’évolution humaine n’est pas ce qu’elle semble être, et rétablir l’équilibre pourrait bien exiger d’elle un sacrifice impossible…
Avis :
Avec Le Gène Atlantis, A.G. Riddle proposait une aventure particulièrement tendue sur le mythe de l’Atlantide. Entre techno-thriller et roman d’action, son premier ouvrage faisait preuve d’énergie et d’originalité pour se pencher sur un sujet maintes fois ressassé. Malgré une dernière partie en deçà du reste de l’intrigue, eu égard à sa connotation SF appuyée, il en ressortait un récit distrayant et enthousiasmant à plus d’un titre. Attendu comme une trilogie, Le Fléau Atlantis s’inscrit donc la continuité chronologique des faits initiés par son prédécesseur. Cette suite vient-elle confirmer les bons a priori du premier volume ?
Le début tonitruant de l’histoire tend tout d’abord à aller en ce sens. Au vu du lien étroit qui unit les deux opus, l’auteur ne s’embarrasse guère de présentations, pas même physiques pour les protagonistes. On entre immédiatement dans le vif du sujet, sans préambule. Il est vrai que la plume de l’écrivain reste légère, emportée et fluide dans l’enchaînement des faits. Bien que certains aspects narratifs paraissent redondants, la structure demeure dynamique et relativement équilibrée dans l’alternance de points de vue. En ce sens, on retrouve les bases d’immersion qui ont fait le succès du Gène Atlantis.
Au sortir de ces considérations purement formelles, on se heurte très vite à un changement d’ambiance radical. Comme on a pu le voir précédemment, l’orientation du premier tome vers la science-fiction avait de quoi détonner, rendant une dernière partie moins convaincante, voire poussive sur certains éléments. En l’occurrence, la présente intrigue s’affranchit totalement du thriller ou du roman d’action/espionnage. Le récit nous emporte dans une atmosphère post-apocalyptique où le monde est ravagé par un terrible virus. D’où le titre du livre. Dans les intentions, le propos présente des qualités et un potentiel évident.
En pratique, on s’expose à un développement farfelu au possible qui s’éloigne de ses origines historiques et de la rigueur qu’on avait constatées jusqu’alors. Déjà, la pandémie demeure un choix peu pertinent, trahissant une inspiration capricieuse. Les notions et les arguments scientifiques semblent tout droit sortis d’un téléfilm de seconde zone. Les symptômes, comme les ravages à l’échelle planétaire, sont esquissés de telle manière à ne susciter aucun danger latent, du moins pour les protagonistes. Le propos agit surtout en toile de fond. Cela permet de poser un contexte délétère, mais sans jamais signifier la portée réelle du cataclysme.
À cela s’ajoutent de multiples imbroglios en guise de péripéties. Afin de rehausser la tension, on y insuffle des clichés de circonstances qui prêtent à sourire. On a ainsi droit à une société prétendument secrète qui souhaite conquérir le monde grâce à ses factions armées. Principale antagoniste du premier opus, son influence est décuplée à tel point qu’elle est en mesure de rivaliser avec des nations entières. Comme si cette dictature tentaculaire ne suffisait pas, il faut également supporter un saccage en règle du mythe de l’Atlantide avec des extraterrestres immortels qui font de notre planète un terrain de jeu pour leurs expériences biologiques d’outre-espace.
Non satisfait d’incorporer des éléments douteux dénués de toute crédibilité, l’auteur atermoie constamment entre les genres. Du pragmatisme propre au thriller, on passe du fantastique à la science-fiction. Ici, le mélange des genres ne fonctionne pas, car les incursions surviennent de manière inopinée. Le parti pris n’est jamais véritablement établi. Par certains côtés, on a l’impression de s’immiscer dans une situation géopolitique que ne renierait pas Tom Clancy, les détails didactiques en moins. Puis l’on s’insinue dans un climat évoquant les récits de science-fiction pour adolescents. À de nombreux égards, on songe au livre de James Dashner, Le Labyrinthe : La Terre brûlée. Que l’on apprécie ou pas ces références, le roman d’A.G. Riddle manque clairement d’une identité propre.
Au final, Le Fléau Atlantis relève davantage du navet littéraire que d’une suite décente. Incapable de trouver un semblant de vraisemblance au concept qu’il a initié lui-même, A.G. Riddle mélange tout et n’importe quoi pour fournir une intrigue indigeste. Et c’est cet amalgame de fictions et de pseudo-réalités qui s’avère d’autant plus alarmant. Les raccourcis historiques sont légion et les approximations se multiplient à un rythme effarant. Entre des personnages qui ressuscitent, des velléités caricaturales et des évènements qui perdent de leur attrait, on se désintéresse très rapidement du récit. Face à tant d’incongruités et de situations rocambolesques, la théorie des anciens astronautes pourrait valoir de vérité scientifique. C’est dire le degré d’absurdité atteint !
Note : 07/20
Par Dante