D’Après une Idée de : Chris Lunt
Avec Philip Glenister, Rosie Cavaliero, Myanna Buring, Nathan Stewart-Jarrett
Pays: Angleterre
Genre: Drame
Nombre d’Episodes : 3
Résumé :
Un policier respecté, père de famille aimant et aimé, voit son destin basculer le jour où il se retrouve au mauvais endroit, au mauvais moment. Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il est arrêté mais saisit la première occasion pour s’échapper. L’inspecteur Susan Reinhardt est en charge de remettre la main sur le fugitif qui, de son côté, tente de rassembler les pièces qui prouveront son innocence.
Avis :
Après toute une série de courts-métrages, Lewis Arnold, réalisateur anglais dont le nom ne nous dit absolument rien, se dirige vers la télévision. C’est d’ailleurs pour cela que le nom du réalisateur ne nous parle pas, car pour l’instant, même si depuis une dizaine d’années Lewis Arnold enchaîne les épisodes de séries, il n’a pas encore trouvé de quoi briller en solo. Quoi qu’il en soit, le bonhomme, tout en restant anonyme, a déjà une bien jolie carrière, ayant travaillé sur des séries telles que « Broachurch« , « Misfits« , « Banana« , ou récemment sur « Des« , série avec David Tennant en tueur, qui a eu son petit écho.
Succédant au très bon Nick Murphy qui avait dirigé les trois premiers épisodes de « Prey » d’une main de maître, (on peut même dire que la première saison est une bombe, s’inscrivant dans les meilleures mini-séries anglaises de la décennie précédente), Lewis Arnold se voit donc l’opportunité de réaliser ces trois nouveaux épisodes, qui raconteront une tout autre histoire. Reprenant un ou deux personnages de la première saison, cette deuxième saison voit un gardien de prison obligé de faire évader l’une des détenues qu’il surveille. Sympathique, rythmé et très bien tenu par Philip Glenister et Rosie Cavaliero, cette deuxième saison de « Prey » restera toutefois une déception, car on est bien loin du moment de grâce qu’était la première saison. En même temps, Nick Murphy avait placé la barre tellement haute, que l’idée même d’une deuxième saison partait déjà avec un handicap.
David Murdoch est un gardien de prison qui pourrait être l’incarnation de la droiture. Discret, fiable et efficace, David mène une vie tranquille, faite de hauts et de bas. Mais cette tranquillité va être brisée lorsqu’il reçoit un appel de sa fille. Cette dernière vient d’être kidnappée et si David veut la revoir vivante et entière, il doit faire évader Jules, une jeune femme qui est en prison pour fraude. Évidemment, si David prévient la police, sa fille mourra. David s’exécute de suite et devient alors l’un des hommes les plus recherchés du moment.
Et d’une deuxième et dernière saison pour la mini-série anglaise « Prey« . Comme je le disais plus haut, l’idée de donner une nouvelle saison à « Prey » n’était pas si bonne que cela, car la première saison se suffisait amplement à elle seule, car elle avait bouclé son enquête et fait toutes les révélations qu’elle avait à faire. Pour pallier à cela, il est vrai que Chris Lunt n’a pas fait le choix de revenir sur cette première histoire. Non, ici, il a décidé de raconter autre chose, en présentant un nouveau personnage qui va être victime d’une injustice et obligé de fuir. Prenant cette fois-ci Philip Glenister pour succéder à John Simm, je me suis laissé tenter par cette deuxième saison, et même si elle reste un honnête divertissement qui enchaîne les péripéties et autres révélations avec un bon sens du suspens, on ne peut s’empêcher d’en être déçu.
On est déçu face à ce scénario, qui malgré ses bons côtés, et malgré ce qui fait qu’on adore les séries anglaises avec leurs personnages qui sonnent vrai et leurs histoires qui sont aussi prenantes qu’intéressantes, ici, cette saison deux n’arrive pas vraiment à surprendre. L’idée de départ est très bonne et de manière générale, l’exécution de la série est prenante et elle garde ses saveurs jusqu’au bout, mais pourtant, l’effet de surprise n’est plus là, et au-delà de ça, cette intrigue résonne comme du déjà-vu. Ainsi, on suit cette nouvelle histoire avec un intérêt et un divertissement mitigé, et plus la série avance, plus les révélations et autres rebondissements s’enchaînent et plus la sensation de redite est présente. Ce sentiment est dommage, car la série, que ce soit dans son écriture ou dans sa mise en scène, est loin d’être avare en action et en suspens. Mais face à la bombe qu’est la première saison, celle-ci, déçoit, car elle est juste un honnête divertissement.
Un divertissement qui est cependant très bien tenu par ses comédiens qui nous livrent-là de très bons personnages et de très belles compositions. Philip Glenister est comme toujours excellent et il en impose en père de famille traqué et prêt à tout pour retrouver et secourir sa fille, qui est tout ce qu’il lui reste. Là où cette saison diffère de la première, c’est qu’ici, le personnage principal n’est pas seul à être traqué, car il fuit avec une prisonnière et cette dernière est tenue par l’impeccable et très troublante Myanna Buring. Mais le plaisir de cette nouvelle saison, c’est aussi et surtout de retrouver la grande Rosie Cavaliero qui retrouve son rôle d’enquêtrice froide, passionnée et déterminée. On appréciera grandement le fait que le scénario approfondisse le personnage, ce qui la rendra plus touchante encore.
Pour les seconds rôles, cette nouvelle saison nous offre Nathan Stewart-Jarrett en inspecteur débutant qui fait un bon duo avec Cavaliero. On trouvera Ralph Ineson qui en impose en chef de la police locale. C’est toujours un plaisir de voir l’excellent Kieran O’Brien qui est décidément trop rare. Puis enfin, on aura une petite révélation avec James Burrows qui dégage quelque chose de très inquiétant, ce qui rend le personnage passionnant et imprévisible.
C’est la première fois que Lewis Arnold tient un projet du début à la fin et le metteur en scène s’en sort très bien. Si cette saison n’est pas aussi percutante, surprenante et puissante que la saison précédente, Lewis Arnold nous offre de bons moments, des scènes qui tiennent des promesses, et au bout du compte, cette saison deux se pose comme un honnête divertissement à l’anglaise.
Je ressors déçu de cette deuxième saison pour « Prey« . Mais cette déception me laisse un goût plutôt sympathique en bouche, car même si on est à l’opposé de ce que Nick Murphy avait pu faire en 2014 avec la première saison, cette saison mise en scène par Lewis Arnold se laisse regarder avec un certain intérêt, et même si c’est moins fort, ça reste de bonne qualité. Le divertissement est là, le show est là, l’intrigue, la traque, et les personnages sont bons, du coup, malgré tout, je ne regrette pas de m’y être arrêté.
Note : 12/20
Par Cinéted