avril 25, 2024

Corroded – Bitter

Avis :

On le sait, la Suède est une terre de métal. Si bien souvent, on a tendance à de suite penser à du Black avec les maquillages de panda, on y trouve aussi d’autres groupes qui ont des inspirations plus anglo-saxonnes, voire américaines. Corroded rentre pile poil dans ce registre, puisque le groupe tire ses inspirations de Machine Head et Black Sabbath. Arborant un Métal que l’on pourrait qualifier d’alternatif, même si certains iront jusqu’à dire Heavy (terme qui ne veut plus rien dire aujourd’hui, tant on y met tout et n’importe quoi), Corroded se fonde à la fin des années 2000 et devient plus ou moins connu grâce à une musique utilisée dans une série suédoise. Dès lors, les tournées vont s’enchaîner, avec notamment un support pour Airbourne. Bitter est le cinquième album de la formation et on peut dire que c’est plutôt une bonne surprise.

L’album débute avec une introduction qui nous laisse présager un groupe de Heavy, voire de Power. Cette mise en bouche sera trompeuse, puisque dès la deuxième piste, Breathing, on se retrouve en plein métal alternatif où le chant clair prévaut. Les riffs sont lourds, la rythmique est plutôt lente, mais la voix profonde du chanteur offre un aspect plus Hard n’Metal. Le titre est très efficace même s’il demeure très classique dans sa construction. Le refrain est catchy en diable et on se retrouve à vite chanter en même temps que le leader. Ce qui est intéressant avec ce groupe, c’est que malgré le classicisme de l’ensemble, on aura droit à des titres assez différents. Pour preuve, Cross tapera bien plus fort et de façon bien plus rapide que le titre précédent. Ici, on aura presque des aspect Nu-Métal dans le chant et l’ambiance générale.

En abordant Burn, on va vite se rendre compte que le groupe ne compte pas s’endormir sur ses lauriers. Si le chant clair est toujours présent et demeure percutant, on aura droit à quelques saillies growl qui donneront un aspect puissant à l’ensemble. Les riffs sont là aussi bien lourds et cette puissance est totalement maîtrisée. Le groupe calmera le tout avec Black, un long titre de plus de six minutes, qui apporte une nouvelle facette du groupe. Ici, c’est plus lent, les riffs sont plus désespérés en fond, et l’ambiance générale est sombre. La formation démontrera alors son talent pour les longues pistes, avec un ennui qui ne pointera jamais le bout de son nez. Et si Testament viendra nous planter un gros coup dans la face, un bon gros direct, on restera plus charmé par le morceau précédent, moins commun.

Par la suite, le groupe va un peu se reposer sur ses lauriers et proposer une suite de morceaux qui ne sont pas inintéressants, mais qui manque cruellement d’originalité. Scream reste un titre assez conventionnel qui fait le taf, mais n’apporte pas vraiment d’eau au moulin. On aura droit à un joli solo, mais c’est bien tout. Cyanide ira chercher des riffs bien lourds et un break éthéré, mais rien n’y fera vraiment. Si on reste dans le sympathique, tout cela ne reste pas forcément en tête. Seul Destruction va tenir la route pleinement avec un aspect bourrin et binaire. Durant à peine trois minutes, le groupe ne lambine pas et délivre un titre rageur et nerveux, qui va servir de pot pour la fin de l’album. Time perd en intensité, surtout sur ses refrains, et même si on reste sur quelque chose de plaisant, ça n’imprime pas nos tympans.

Sur les deux derniers titres, Corroded va s’inspirer directement de deux groupes qui ont fait leurs beaux jours dans le Nu-Metal. Si Drown n’a rien à voir avec Slipknot dans son chant et son ambiance, les riffs de gratte semblent sortir tout droit des doigts de Jim Root, ce qui fait que le titre est plutôt réussi et fédérateur. Quand War démarre, on a l’impression d’avoir enclenché Shove It de Deftones. Si cette impression ne reste pas, l’influence est suffisamment forte pour marquer, et on va avoir du mal à s’en défaire. Heureusement, le groupe se détache de cette image dès que le chant commence, mais on ressent bien les références du groupe. C’est d’ailleurs parfois un peu trop appuyé…

Au final, Bitter, le dernier album en date de Corroded, est un objet assez plaisant. On navigue constamment entre métal alternatif et des fulgurances Nu pour produire un effort varié et intéressant. Il est juste dommage que le groupe ne sorte jamais vraiment de sa zone de confort et n’arrive pas à produire des titres plus poignants, plus viscéraux, et se contente d’aligner, sur la fin, des titres qui sortent du même moule. Au-delà de ça, on reste tout de même charmer par cet album, généreux et tout de même puissant.

  • Bitter – Intro
  • Breathing
  • Cross
  • Burn
  • Black
  • Testament
  • Scream
  • Cyanide
  • Destruction
  • Time
  • Drown
  • War

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.