avril 25, 2024

Jacky au Royaume des Filles

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De : Riad Sattouf

Avec Vincent Lacoste, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Anémone

Année : 2013

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

En république démocratique et populaire de Bubunne, les femmes ont le pouvoir, commandent et font la guerre, et les hommes portent le voile et s’occupent de leur foyer. Parmi eux, Jacky, un garçon de vingt ans, a le même fantasme inaccessible que tous les célibataires de son pays : épouser la Colonelle, fille de la dictatrice, et avoir plein de petites filles avec elle. Mais quand la Générale décide enfin d’organiser un grand bal pour trouver un mari à sa fille, les choses empirent pour Jacky : maltraité par sa belle-famille, il voit son rêve peu à peu lui échapper…

Avis :

Riad Sattouf nous avait sorti en 2009 son premier film « Les beaux gosses« , une comédie très sympathique sur l’adolescence qui révéla Vincent Lacoste. Cinq ans plus tard, le réalisateur est de retour avec ce film « Jacky au royaume des filles« , un ovni dans le paysage parfois trop lisse du cinéma français.

Son nouveau film est un délire total, qui ne laissera personne indifférent, que l’on aime ou pas. D’ailleurs « Jacky au royaume des filles » est typiquement le genre de film qui passe ou qui casse.

Pour ma part je me suis bien marré devant ce film complètement improbable qui m’a beaucoup fait penser à une version moderne et très décalé du conte de fée « Cendrillon« . Beaucoup parle d’un ratage complet, moi je trouve que « Jacky au royaume des filles » est plutôt une belle petite réussite qui met un joli coup de fouet acide et déjanté !

Riad Sattouf nous invite à faire un voyage en république démocratique populaire de Bubunne, un pays fermé où les hommes n’ont aucun droit. Les femmes sont au pouvoir et mènent le pays d’une main de fer. Les femmes partent à la guerre et les hommes portent le voile et restent à la maison pour s’occuper de leur foyer.

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Perdu dans un petit village dans la campagne Bubunnaise, vit Jacky, un jeune homme de dix-neuf ans. Il est secrètement amoureux de la fille du général et rêve de l’épouser.

Un jour, lors d’une conférence, la générale en chef annonce que la grande bubunnerie pour trouver un grand couillon à sa fille est ouverte et que tous les célibataires du pays sont invités à se présenter à la colonelle. Chacun aura sa chance, moyennent finance, mais chacun, s’il a les moyens, peut aller à la bubunnerie, un événement immanquable, puisqu’il n’a lieu qu’une fois par siècle. Pour les autres, l’événement sera retransmit à la télévision.

Jacky rêve d’être le nouveau grand couillon du pays. Mais les choses vont se compliquer pour Jacky et pour arriver à approcher la colonelle il va lui falloir affronter bien des épreuves.

Improbable, c’est le premier mot qui me vient en tête pour parler du nouveau Riad Sattouf. « Jacky au royaume des filles » est une vraie comédie originale, acide, grinçante et complètement barje qui démontre bien l’envie du réalisateur de nous offrir du neuf en élargissant grandement le champs d’action du cinéma français.

C’est avec un peu d’impertinence que le cinéaste français nous propose de voir les choses à l’envers et je trouve que c’est très réussi puisque le film est un objet complètement fun et délirant devant lequel j’ai passé un bon moment.

Ici les hommes sont voilés, les femmes tiennent des mitraillettes, dans tout le pays on prie les chevaux et chaque cheval est considéré comme un dieu à qui l’on peut parler.

J’ai trouvé l’idée géniale, très intéressante et vraiment couillue. Riad Sattouf prend des risques et ça donne quelque chose de dérangeant et qui a du caractère allant même jusqu’à avoir sa propre mythologie, son identité.

C’est vrai que c’est souvent absurde, que ça ne plaira pas à tout le monde et qu’il faut avoir l’esprit ouvert et bien sûr ne pas le prendre au premier degré, mais le film fonctionne bien.

Le film, de par son côté burlesque, m’a fait penser aux travaux de Terry Gilliam avec cet univers décalé et cette envie de bousculer les choses. De plus le réalisateur propose une sacrée critique de la société, chose que Gilliam a souvent fait. Il se moque gentiment des conventions, règles établies, dépasse parfois certaines limites, mais ne tombe jamais dans le vulgaire et la méchanceté gratuite, car avant tout « Jacky au royaume des filles » est un divertissement, une comédie et Riad Sattouf ne perd jamais cet objectif de vue. Il y a bien quelques baisses de régime en milieu de film, avec cette impression que le film tourne un peu en rond, mais ça ne dure pas, puisque le réalisateur continue son délire jusqu’à la fin de son film. Une fin d’ailleurs très improbable, qui est à l’image du film, que je n’ai absolument pas vu venir, que j’ai trouvé vraiment excellente et qui conclut très bien ce film.

En plus d’avoir un bon scénario, « Jacky au royaume des filles » est très sympa à regarder. La photo est belle, les effets spéciaux passent très bien et sont crédibles. Les décors sont surprenants, mélangeant le moderne et le rétro, puisque la république de Bubunne se débrouille seule et ne veut rien qui vienne de l’étranger. On notera aussi le travail sur les costumes que j’ai trouvé très beaux, que ce soit les hommes voilés ou les femmes militaires. Et la mise en scène est sympa, malgré les baisses de régime.

Chez les comédiens, on retrouve les « habitués » du cinéma de Sattouf. Comme pour « Les beaux gosses » c’est Vincent Lacoste qui a le premier rôle et le comédien est vraiment très drôle. Il est génial en « cendrillon » bubunnaise. J’ai adoré ce côté très timide qu’a son personnage, mais aussi ce côté « Pierre Richard« , allant toujours chercher les emmerdes et bousculant les choses sans le vouloir. C’est subtil et bien pensé. J’ai trouvé que Charlotte Gainsbourg avait beaucoup de classe et de prestance dans ce film. Elle dégage un magnétisme quand elle est présente qui fait qu’on ne voit qu’elle. Anémone est terriblement drôle en vieille générale qui a la tremblote. Didier Bourdon est parfaitement dégueulasse dans le rôle de la marâtre. D’ailleurs il forme un excellent trio avec ses deux chevalins de fils, tout aussi affreux que leur père (William Lebghil, Anthony Sonigo). Valérie Bonneton est à mourir de rire avec sa grande gueule, Noémie Lvovsky est étrangement calme, mais elle en impose, quand elle parle on se tait. Les seuls avec lesquels je n’ai pas accroché, c’est Laure Marsac qui joue la mère de Jacky. Je n’ai pas trouvé la comédienne crédible dans ce rôle et Michel Hazanavicius que j’ai trouvé très fade. C’est dommage, car tout le reste du casting est impeccable.

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Après le déjà très réussi « Les beaux gosses« , Riad Sattouf nous prouve qu’il n’a pas froid aux yeux en nous proposant l’un des films les plus intéressants dans son concept et dans sa réflexion que j’ai pu voir ces dernières années.

C’est fun et en même temps acide, c’est léger, mais aussi profond. Ça part un peu dans tous les sens, mais le réalisateur ne se perd pas. C’est drôle, j’ai bien rigolé devant, mais en même temps il offre une bonne réflexion sur la société. C’est vraiment un film très intelligent.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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