avril 19, 2024

La Fine Fleur

De : Pierre Pinaud

Avec Catherine Frot, Melan Omerta, Fatsah Bouyahmed, Olivia Cote

Année : 2021

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Eve Vernet a été la plus grande créatrice de roses. Aujourd’hui, elle est au bord de la faillite, sur le point d’être rachetée par un concurrent puissant. Véra, sa fidèle secrétaire, croit trouver une solution en engageant trois employés en insertion sans aucune compétence horticole… Alors que quasiment tout les sépare, ils se lancent ensemble dans une aventure des plus singulières pour sauver la petite exploitation.

Avis :

Pierre Pinaud est un réalisateur français dont « La fine fleur » n’est que le deuxième film, et pourtant, le cinéaste est très loin d’être un débutant. Pierre Pinaud commence à réaliser à la fin des années 90. Prenant son temps pour peaufiner ses scénarios, il enchaîne les courts-métrages pendant dix ans. En 2009, « Les miettes« , son sixième court-métrage, décroche le César du meilleur court. Trois ans plus tard, Pierre Pinaud arrivera alors en salle avec « Parlez-moi de vous« , un joli premier film emmené par une Karin Viard animatrice radio.

Depuis 2012, nous n’avions plus de nouvelles du metteur en scène, qui comme à son habitude, s’est retiré pour prendre son temps et écrire un nouveau scénario. Aimant les fleurs depuis toujours et ayant une mère horticultrice, Pierre Pinaud s’est donc lancé dans un film qui explore un métier qu’on connaît très peu, voire même pas du tout, la création de nouvelles fleurs et ici, de nouveaux spécimens de roses. Très facile et convenu dans son intrigue, « La fine fleur » demeure un film très sympathique à suivre. Un film qui a du charme, une jolie histoire et des personnages attachants. Après neuf ans d’absence, Pierre Pinaud est donc de retour, et il confirme l’essai.

Eve Vernet a dédié toute sa vie aux roses. Tenant l’entreprise familiale que son père lui a laissée à sa mort, même si Eve est considérée comme une grande créatrice de rose, elle est aujourd’hui au bord de la faillite. Tirant la corde des deux côtés pour s’en sortir, Véra, la secrétaire d’Eve, a alors l’idée d’embaucher trois personnes qui sont en voie de réinsertion. Ces trois personnes n’ont aucune référence, ne connaissent rien à l’horticulture, et au-delà de ça, ils n’ont strictement rien en commun entre eux et bien entendu avec Eve. Pourtant, ensemble, ils vont se lancer dans une aventure humaine pleine de saveur, et qui sait, peut-être même dans la création d’une rose qui pourrait remporter un concours.

Deuxième film de Pierre Pinaud, « La fine fleur » ne sera pas un film qui bousculera notre année de cinéma, mais il se pose comme un petit divertissement du plus sympathique.

Sur une idée de Pierre Pinaud, écrit par Pierre Pinaud, « La fine fleur » est un scénario qui est parcouru de fil blanc. Ainsi, on ne peut pas dire que l’ensemble soit très original dans ses grandes lignes. Les rebondissements sont très prévisibles, l’intrigue tire de grosses ficelles et pour certains de ces personnages, si ce n’est pas désagréable, on ne peut nier qu’ils sont parfois assez clichés. Mais voilà, malgré tous ces petits défauts et autres facilités qui auraient pu avoir la peau de cette « … fine fleur« , Pierre Pinaud arrive à livrer un film plaisant. Un film qui se laisse très facilement suivre, avec intérêt, amusement, et même un soupçon d’émotion.

Ce qui fait que cette « … fine fleur » fonctionne bien et intéressemalgré tout, c’est son écriture. Si d’un côté, elle demeure facile, d’un autre côté, Pierre Pinaud livre-là un film très riche qui s’aventure sur plusieurs sentiers. « La fine fleur« , c’est un film qui va aussi bien parler d’un métier qu’on ne connaît pas, la création de roses, que parler du monde de l’entreprise, avec d’un côté la petite production familiale et de l’autre, l’industrialisation et un amour désincarné du métier, qui n’est que rendement. Là encore, ça reste facile et pourtant, Pierre Pinaud parle très bien de la passion qui peut animer une personne pour un métier. D’ailleurs, le réalisateur prend du temps pour filmer les petits gestes du métier, les petites débrouillardises et cette envie de croire encore et toujours qu’il faut y arriver.

Pour filmer et découvrir ce métier, Pierre Pinaud a eu la savoureuse (et très facile) idée de proposer des jeunes en réinsertion. Puis avec l’idée de ces jeunes, le metteur en scène en profite pour parler justement de ces jeunes qui peuvent s’en sortir. Ainsi donc, avec ce côté-là, sans trop en faire, le réalisateur amène une petite touche de sociale à son film, et au-delà de ça, avec ces jeunes, Pierre Pinaud en profite aussi pour dresser un joli portrait, et une sous-intrigue intéressante. Bref, comme on le disait, si l’ensemble demeure facile, « La fine fleur » est riche, et derrière tout ça, il est aussi intéressant qu’il est divertissant.

Côté réalisation, encore une fois, Pierre Pinaud fait très simple, mais il fait surtout efficace. Plein de charme, délicat, parfumé et surtout portant une attention toute particulière au métier qu’il explore, on se laisse très gentiment embarquer dans cette aventure humaine, qui nous réservera son petit lot de drôlerie, d’aventure, de découverte et même d’émotion.

« La fine fleur« , bien sûr, c’est Catherine Frot, qui sans être extraordinaire, demeure très bien dans le rôle de cette créatrice passionnée, et un poil brut de décoffrage. Si les portraits des personnages restent assez clichés et basiques, Pierre Pinaud aura trouvé de bons comédiens qui vont se poser comme de jolies révélations, ainsi donc pour nous toucher et nous faire sourire, on pourra compter sur Marie Petiot et surtout Melan Omerta dont c’est le premier rôle et le jeune acteur dégage quelque chose de fort.

Cette deuxième réalisation de Pierre Pinaud est donc une sympathique réussite. Comme on le disait, « La fine fleur » sera loin de bousculer une année de cinéma, mais il demeure un film qui fait mouche, qui divertit, qui touche, et surtout au-dessus de tout ça, qui intéresse sur le métier qu’il explore avec légèreté, mais aussi passion. Bref, sûrement pas un essentiel de la semaine, mais si jamais l’envie vous en dit, « La fine fleur » mérite bien qu’on s’y arrête.

Note : 13/20

Par Cinéted

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