Titre Original: A Nightmare on Elm Street 3: Dream Warriors
De : Chuck Russell
Avec Robert Englund, Heather Langenkamp, Patricia Arquette
Année : 1987
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Le terrifiant Freddy Krueger revient hanter les nuits des adolescents, jusqu’à ce que le docteur Nancy Thompson, qui fut jadis sa victime, engage le combat.
Avis :
Quand une saga est juteuse au cinéma, on voit des suites interminables débouler presque chaque année. C’est d’autant plus vrai dans le cinéma horrifique lorsque l’on tient un tueur charismatique et violent. Dans quel autre genre avons-nous des sagas comme les Vendredi 13, les Halloween, les Malédictions et bien évidemment, les Freddy ? Car c’est de cette saga dont je vais parler maintenant et plus précisément du troisième volet de cette série qui compte sept suites et un remake. Le challenge, quand on arrive à un troisième film, c’est de renouveler l’histoire, la mythologie du film, pour ne pas tomber sur quelque chose de dénaturé ou pire de similaire aux deux premiers films. Alors que le premier était relativement bien foutu, effrayant et gore, le deuxième laissait un gout amer en bouche, délaissant l’onirisme du premier pour plus s’accentuer sur la folie et la schizophrénie. Malheureusement, le résultat n’était pas très bon et la déception était bien présente. Qu’en est-il avec ce troisième opus qui se relie avec le premier tome ? Le film est-il mieux que le deuxième ou descend-il encore la saga en flèche ? Essayons d’entre dans la tête de Chuck Russell et de découvrir son cauchemar.
Freddy infirmière, gare à vos miches !
Si l’on doit resituer le troisième dans sa place auprès de la saga, je dirai plutôt qu’il s’agit de la suite directe du premier. Le deuxième épisode mettant en scène une autre famille mais habitant dans la maison de Nancy, l’héroïne du premier, il ne suit pas forcément l’histoire du premier film. Le film de Chuck Russell, est plus une suite directe car il met en scène la Nancy du premier, dans un tout autre rôle, mais aussi son père qui va avoir un rôle important. Dans ce sens, le film se veut plus fidèle à la série. Sauf que nous changeons un peu d’endroit. Ici, nous sommes dans un centre hospitalier, traitant des troubles du comportement. On aura donc droit à celui qui ne parle pas, celle qui veut être célèbre et tout le bazar. Seulement, depuis quelques temps, les jeunes internés se plaignent de faire le même cauchemar et de voir un croquemitaine en pull rayé et à la peau brûlée. Nancy, devenu médecin, va tenter de les aider car elle connait bien le problème. Voilà qui augure un bon moment car le scénariste remet en scène deux personnages qui se détestent et surtout un paquet de chair à canon au milieu, en traitant des psychoses dont Freddy va se servir. Scénario assez malin donc, reprenant des personnages attachants, mais en ajoutant d’autres jeunes adolescents dans la détresse et qui vont se découvrir au fil du film et des cauchemars.
De plus, au lieu de remettre en avant la ville et plus précisément la maison maudite de Nancy, le réalisateur va proposer un environnement beaucoup plus stressant et sujet à bien des phobies, les hôpitaux. Car si au départ ce lieu semble plutôt accueillant et rassurant, on va vote se rendre compte que Freddy sait jouer avec ce lieu et que chaque recoin peut devenir un coin pour mourir. De plus, l’utilisation du sous-sol, en tant que chaufferie et endroit immense plein de tuyaux et de vapeur demeure une bonne idée, car cela renforce l’aspect pas si sain de l’hôpital. Mais ce qui fait la force de Freddy, et surtout du premier, c’est la présence de personnages attachants, auxquels on peut très facilement s’identifier, et Chuck Russell va reprendre cette bonne idée, en présentant cette fois des ados en mal-être et sur lesquels Freddy va se faire un malin plaisir pour les torturer. Mais il y a une ombre au tableau. Si tout cela reste assez glauque, le film va tomber dans la comédie puérile, notamment quand les ados prennent conscience qu’ils peuvent assouvir tous leurs rêves et devenir ce qu’ils veulent. On aura droit au magicien, à l’homme fort, à la gymnaste et même à la rockeuse jouant avec des couteaux. Si l’idée de base est bonne et juste, car on peut bien faire ce que l’on veut dans un rêve, cela plombe l’ambiance et dessert totalement tout ce qui a été fait auparavant.
Freddy ne se contente pas d’un cunnilingus, il suce la femme en entier lui !
Au niveau du casting, on retrouvera des stars qui sont devenues célèbres maintenant, mais qui faisaient leurs premiers pas à l’époque. Par exemple, nous avons Laurence Fishburne, le célèbre Morpheus de Matrix qui joue ici un rôle mineur mais il a le bon gout de le faire correctement. On retrouve aussi Patricia Arquette, en jeune fille névrosée qui va livrer un gros combat contre le croquemitaine. Attachante et pas désagréable à regarder, elle livre une bonne prestation, oscillant entre peine et désespoir puis volonté sur la fin. On retrouve bien entendu notre bon vieux Robert Englund dans le rôle de Freddy, et il est toujours aussi attaché à son personnage (chose qui va marquer les spectateurs à vie et rôle dont il aura bien du mal à se défaire). Sauf que cette fois, en plus d’être violent et sans concessions, il est aussi relativement sarcastique, donnant à ses mises à mort un gout particulier et de bonnes raisons de rire. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait du rester, maniant un humour noir mais ne perdant pas sa violence et sa hargne. Bien entendu, on retrouvera la jolie Heather Langenkamp, reprenant son personnage de Nancy, et elle reste toujours aussi intéressante et persuasive dans ce rôle de jeune fille hantée et perturbée. John Saxon reprend aussi du service, rejouant le père de Nancy avec cette fois une propension pour l’alcool, montrant que le scénariste à su suivre les évolutions des personnages et a voulu donner de l’importance au lien entre le premier et celui-ci. Pour le reste du casting, il y a à boire et à manger, si le jeune homme ne parlant pas s’en sort à merveille, il n’en est pas de même pour tous les autres pensionnaires, notamment le gros black ou le frêle magicien.
Qui dit Freddy, dit rêves et dit passage gore et flippant obligatoire. Dans ce métrage, il y a bien quelques passages intéressants et plutôt bien fichus, mais il y a un délai d’attente pour que tout cela démarre qui est assez longuet. De plus, la volonté de mettre en avant des allusions sexuelles dans les transformations de Freddy ne me semblent pas forcément judicieuses. Ainsi, lorsque Freddy se transforme en une espèce de serpent/phallus géant pour absorber l’héroïne, on ne ressent pas vraiment de peur ou d’urgence dans cette situation et même si l’effet spécial est bien fait, cette scène demeure presque inutile. Par contre, on pourra se réjouir de revoir des passages bien gores, comme le mort sous la forme de pantin, où Freddy prend ses tendons et vaisseaux sanguins pour en faire des fils et le manie comme une vulgaire marionnette afin de la balancer par-dessus bord. La scène de la télévision est aussi bien sympathique et rigolote, montrant la puissance de Freddy, son humour bien grinçant et sa violence implacable, éclatant la télé avec la tête de sa victime. Malheureusement, le film se perd dans les différents pouvoirs des protagonistes et le tout devient trop enfantin, à l’image du magicien ressemblant à Harry Potter et dont les effets spéciaux demeurent désuets. Par contre, la fin du film renoue un petit peu avec l’onirisme proposé par Craven et cela est plus intéressant que dans le deuxième métrage.
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Au final, les griffes du cauchemar est un film d’horreur moyen qui renoue tout de même avec le premier film qui avait initié la saga. Les effets gores ainsi que les prestations fournies font que ce film n’est pas désagréable à regarder mais il laisse tout de même quelques défauts derrière lui, à savoir un manque de maturité dans les cauchemars à cause des pouvoirs des protagonistes, une lenteur un peu trop prononcée et une ambiance déclinante au fur et à mesure du film. Bref, un film, certes agréable, mais pas culte comme le premier et qui reste bien au dessus du deuxième. Ce film est un peu ce qu’aurait du devenir Freddy, mais la saga va prendre un autre tournant, dommage.
Note : 13/20
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Une réflexion sur « Freddy 3 Les Griffes du Cauchemar »