mars 29, 2024

Alien – Le Scénario Abandonné

Auteurs : Guilherme Balbi et Cristiano Seixas

Editeur : Vestron

Genre : Science-Fiction, Horreur

Résumé :

En route vers la Terre, l’équipage du vaisseau Snark intercepte un signal d’origine inconnue. Ses recherches amènent le Snark vers un astéroïde désolé, un engin extraterrestre et une mystérieuse structure pyramidale. L’horreur s’installe….

Avis :

Les années 1970 ont particulièrement été prolifiques dans le cinéma de genre. La décennie nous a offert de véritables bobines cultes. Pour ne citer que quelques exemples emblématiques, on peut évoquer Massacre à la tronçonneuse, Zombie, Les Dents de la mer, Halloween et L’Exorciste. Mêlant habilement horreur et science-fiction, Alien – Le 8e passager a aussi marqué toute une génération. Depuis, la saga a eu tendance à souffler le chaud et le froid ; de l’excellent Alien 3 au méphitique Alien Vs Predator Requiem. Le film a également inspiré plusieurs novellisations, ainsi que de nombreux comics. Alien – Le scénario abandonné fait donc partie de cette dernière catégorie.

Avec un tel titre, on est en droit de s’attendre à des pans inexplorés du film de Ridley Scott. La préface d’un des auteurs, ainsi que le bref descriptif de la quatrième de couverture, va aussi en ce sens. Ce n’est un secret pour personne, les producteurs et les studios ont toujours tendance à remanier les scénarios qu’on leur présente. En règle générale, il convient d’édulcorer le propos pour toucher un plus large public et de supprimer les éléments susceptibles d’impacter le budget de façon notable. Dans le cas d’Alien – Le 8e passager, le résultat à l’écran s’avérait plus que convaincant, posant ainsi les bases du survival spatial.

Le présent ouvrage tente alors de faire la lumière sur les pans occultés pendant la production du film. Si le concept est intéressant, on se rend vite compte du caractère biaisé de l’entreprise. D’emblée, on devine que les différences vont se jouer à peu de choses ou prou. On songe à l’incursion dans la pyramide quand l’équipage arrive sur LV-426 (ou Acheron) qui, pour des raisons de moyens, est passée à la trappe. Puis ce sont quelques détails çà et là qui s’écartent de l’intrigue initiale. Certes, les personnages ne sont pas les mêmes, mais il s’agit là de la principale divergence avec son pendant cinématographique.

Les caractères présentent d’évidentes similarités, mais sont à peine esquissés. Les auteurs se contentent de ressasser des poncifs éculés, quitte à s’éloigner des protagonistes que l’on connaît. De même, il est à déplorer une entame relativement détaillée et bien amenée qui, au fil de la progression, multiplie les ellipses, comme si la suite du récit semble avoir été compulsée dans la précipitation. Certains évènements sont expédiés à la va-vite, rendant le trépas des membres de l’équipage guère mémorable. Cela vaut aussi pour les irruptions de l’alien, trop abruptes et discrètes pour suggérer la menace latente de la créature à bord du vaisseau.

D’ailleurs, on ne ressent guère l’exiguïté des corridors ou la sensation de prise au piège qui émanait du film. Tout comme le « facehugger », l’alien fait l’objet d’un design alternatif. On apprécie ou pas, mais n’est pas H.R. Giger qui veut ! Quant aux dessins censés illustrer les personnages, les expressions faciales sont, au choix, figées, caricaturales ou hors contexte. Parfois ces trois considérations réunies pour une seule situation. Les gestes et les comportements souffrent de peu de variations et les scènes d’action manquent clairement de vie. Dans le genre, comme dans les comics, d’autres illustrateurs sont nettement plus à l’aise dans cet exercice, et ce, sans avoir recours à un florilège d’onomatopées.

Au final, Alien – Le scénario abandonné a tout de l’incursion opportuniste qui n’est guère à la hauteur de nos attentes. Incapable d’instaurer une ambiance oppressante, ce comics s’appuie sur le matériau de base sans jamais parvenir à un résultat acceptable. Outre le peu de différences entre ladite intrigue et le film de Ridley Scott, on regrette une direction artistique maladroite et cahotante, ainsi qu’un déroulement saccadé, tour à tour détaillé, puis épileptique dans certains moments clefs. À cela s’ajoutent des personnages surfaits et une exploration du vaisseau basique. La présence de l’alien est rarement suggérée, rendant nulle l’appréhension de la traque. Un comics médiocre, incapable de rendre hommage à son illustre modèle.

Note : 08/20

Par Dante

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