avril 19, 2024

Cinquante Nuances Plus Claires

Titre Original : Fifty Shades Freed

De : James Foley

Avec Dakota Johnson, Jamie Dornan, Eric Johnson, Rita Ora

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Romance, Erotique

Résumé :

Pensant avoir laissé derrière eux les ombres du passé, les jeunes mariés Christian et Ana profitent pleinement de leur relation tortueuse et partagent une vie de luxe. Mais alors qu’Anastasia commence tout juste à s’adapter à son nouveau rôle de Madame Grey et que Christian s’ouvre finalement à elle, de nouvelles menaces viennent mettre en péril leur vie commune avant même qu’elle n’ait débuté. 

Avis :

C’est un fait quasi immuable, dès qu’un roman connait un énorme succès commercial, peu importe sa qualité, les droits sont rachetés pour en faire une adaptation cinématographique. De plus en plus de romans sont adaptés de nos jours, nouant un lien indéfectible entre deux médiums que sont le cinéma et la littérature. Paru en 2012, succès quasi immédiat lançant par la même occasion la vague de littérature érotique penchant dangereusement vers la Dark Romance, Cinquante Nuances de Grey est rapidement arrivé dans les salles, créant un raz-de-marée féminin. Mais la recette fut tellement juteuse, que les trois livres furent adaptés à la suite, donnant lieu dès lors à une trilogie qui connut sa fin en 2018. Une fin qui n’a plus attiré grand-monde, l’effet de mode s’étiolant au fil des épisodes, trop timides dans leur relation charnelle et pas assez émoustillants pour la damoiselle en quête de quéquettes.

Des seins peu animés

Christian et Anastasia se marient. Ils sont heureux, Anastasia prend de plus en plus de plaisir à se faire sauter, elle veut montrer ses nichons à qui veut, mais il y a un mais. Ce mais, c’est son ancien boss, frustré de ne pas avoir trempé son biscuit dans la boîte à gâteaux d’Anastasia. Fou de rage, il tente de kidnapper la belle, puis de la faire chanter pour gagner quelques sous. Mais c’est sans compter sur le portefeuille de son mari, ses agents de sécurité et sa timidité maladive. On ne change pas une équipe qui gagne. Le succès n’aidant pas à la remise en question, Cinquante Nuances Plus Claires suit les mêmes erreurs que ses aînés et continue dans la même ligne droite dégueulasse que ses prédécesseurs. Domination, pseudos jeux érotiques, jalousie, frustration et parfois torture psychologique, voilà le beau programme détenu dans ce troisième et dernier film.

Comme d’habitude avec ce genre de productions hollywoodiennes qui veut titiller les hormones des spectatrices, Cinquante Nuances Plus Claires est bien trop sage. Certes, on voit un peu plus les tétés de Dakota Johnson, elle semble plus dévergondée, mais ce sera bien tout. Les quelques scènes de sexe sont expédiées manu militari pour nous plonger dans une intrigue bas de gamme où un sale type veut se venger de sa vie perdue. Un type encore plus pervers que Christian, ou tout du moins, moins malin et plus frontal. Le scénario s’embourbe alors entre deux eaux, celui de raconter une relation plus ou moins toxique mais qui trouve un bon chemin en se torturant, et celui d’un thriller bon marché où un méchant pas beau veut faire du mal à la très jolie femme. Il n’y strictement rien d’autre à se mettre sous la dent…

Where is my sgueg ?

Si d’un point de vue scénaristique, c’est le néant total, côté sexe et érotisme, on reste dans du soap bas de gamme. On voit quasiment tout de l’actrice, alors que lui se trimballe torse nu sans que l’on voie sa zigounette. Un problème qui démontre bien la misogynie du bousin, réalisé par un homme alors que normalement, ce genre de métrage s’adresse aux femmes. Au-delà de l’érotisme pour mamie, le film éprouve toujours autant de mal à se défaire de cette idéologie dégueulasse que l’homme domine, et qu’avec l’argent, il peut tout acheter, voire même contrôler sa femme. Traceur sur le téléphone, arrivée impromptue pour voir si elle ne le trompe pas, garde du corps rapproché, tout est sujet à ne laisser aucune liberté à Anastasia. Ce qui est très dérangeant, donnant l’image d’une femme objet qui veut s’émanciper mais qui n’y arrive jamais.

Et cela est d’autant plus gênant que le comportement toxique de Christian Grey n’est jamais remis en cause. Si quelques fois Anastasia arrive à le calmer et à l’adoucir, c’est pour mieux se faire avoir par derrière. Enfin, par la suite. Et l’homme de la torturer psychologiquement, lui donnant envie de faire l’amour mais la laissant en plan ou l’obligeant à prendre son nom de femme mariée à son travail. Pire, certaines pratiques de stalker trouvent ici une justification. En effet, le traceur placé dans le téléphone d’Anastasia, au départ pour l’espionner et voir ce qu’elle fait, va permettre à Christian de lui sauver la vie. Un moyen pervers pour justifier la présence de cette application sur son téléphone. Ainsi donc, Cinquante Nuances Plus Claires ne se cachent même plus d’avoir des idéaux misogynes, sexistes et trouvent même une utilité à cela pour faire avancer l’intrigue.

Je vais la taper cette tassepé

Jamais assez sexy, jamais vraiment érotique ou même pornographique, Cinquante Nuances Plus Claires peut presque se voir comme un vieux film érotique soft, où l’on voit deux seins durant quelques secondes et pas la lueur d’une bite. Mais c’est filmé comme tel. Les musiques à tendance pop r’n’b bercent les rapports des deux amoureux, histoire de tenter une approche sensuelle et tape à l’œil, mais ça ne marche jamais. On sera même tenté de rire tellement c’est appuyé. Et James Foley, pourtant un bon artisan, n’arrive pas à se défaire de cette image sans âme. Il s’efface complètement au profit d’un produit formaté, qui tente vainement d’émoustiller des nanas qui n’ont que faire du cinéma. Triste constat pour un réalisateur qui a peut-être mieux à faire, mais à qui on a proposé quelques plans nénés. Et ne parlons pas des acteurs, tous plus pitoyables les uns que les autres.

Au final, Cinquante Nuances Plus Claires est une daube infâme, tout comme l’étaient les deux épisodes précédents. Faussement érotique, justifiant les actes ignobles d’un pervers narcissique auprès de sa femme, le film de James Foley se conclut de manière impromptue, avec un message salace dans lequel un pauvre môme devra expliquer plus tard à ses enfants ce qu’il est venu faire dans ce film de merde. Bref, le genre de film qui ne s’adresse qu’à un public cible, celui qui n’a cure du cinéma, de l’art et qui espère juste mouiller son siège de cinéma. Matez un porno, c’est moins malsain.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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