novembre 9, 2024

The Boys in the Band

De : Joe Mantello

Avec Jim Parsons, Zachary Quinto, Matt Bomer, Andrew Rannells

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Comédie

Résumé :

Dans un appartement de l’Upper East Side, Michael, homosexuel cynique au train de vie princier, organise une fête d’anniversaire pour son ami Harold. Alors que les premiers convives s’amusent et se charrient, Harold tarde à apparaître. Michael doit en outre accepter un invité de dernière minute : son ami de fac Alan, homme marié qu’il soupçonne d’être un  » homo refoulé « . Lorsqu’Harold arrive enfin, celui-ci affiche une humeur sarcastique qui alourdit l’atmosphère. Chacun laisse alors éclater ses rancœurs…

Avis :

Joe Mantello est un nom qui n’évoque pas grand-chose, et c’est tout à fait normal, puisque Joe Mantello est réalisateur à ses heures perdues, et sa filmographie en tant que réalisateur se compose de deux films, le très beau « Love ! Valour ! Compassion ! » sorti en 1997 et « The Boys In The Band« . Pour trouver le nom de Joe Mantello, il faut alors aller du côté de Broadway où le metteur en scène est une sommité depuis une trentaine d’années. Enchaînant les pièces de théâtre, les comédies musicales ou encore les Stand-Up, Joe Mantello est un homme multi récompensé et admiré.

Vingt-trois ans après son premier film, Joe Mantello est donc de retour sur les écrans, appuyé et soutenu par un certain Ryan Murphy à la production (décidément, il est partout en ce moment) pour l’adaptation d’une célèbre comédie musicale, « The Boys in The Band » (comédie musicale qui d’ailleurs fut déjà adaptée par William Friedkin en 1970). Beau, tendre et cruel, drôle et touchant, « The Boys In The Band« , même s’il a tendance à nous laisser sur notre faim, demeure un film intéressant devant lequel on passe un bon moment, ce qui nous fait dire qu’il est dommage que Joe Mantello prenne si peu sa caméra.

New York, 1968, dans un appartement de l’Upper East Side, Michael, la trentaine, est un homme cynique, voire même aigri. Ce soir-là, Michael a invité quelques amis chez lui, pour les trente-deux ans de Harold, l’un de ses amis meilleurs. La soirée s’annonce amusante, légère et festive. Malheureusement, c’est tout le contraire qui va se produire et bientôt, cette dernière se transforme en pugilat où les regrets, les remords, les jalousies, les jugements et les introspections vont régner en maître.

En voici un joli projet qui a débarqué sur Netflix sans vraiment faire grand bruit. Deuxième film donc pour Joe Mantello qui aujourd’hui adapte une comédie musicale pour livrer un moment de cinéma aussi beau qu’il va être cruel. Le scénario, dans son fil rouge, est un film très simple, une soirée entre amis qui s’annonce sous les meilleurs auspices va dégénérer. C’est vrai que dit comme ça, on connaît ce genre de film par cœur et on va y trouver bien peu de surprise tant les sentiers qu’il emprunte sont connus de tous et pourtant, il serait dommage de ne pas poursuivre l’expérience, car « The Boys In The Band » emprunte justement d’autres chemins et surtout, c’est un film qui arrive à surprendre, car il ne tombe pas dans la facilité. Dans un sens, on pourrait même qualifier le film de radical tant au fur et à mesure, il mute et surtout, il nous laisse sur une fin ouverte, qui a tendance à nous laisser sur notre faim.

« The Boys In The Band« , c’est un film qui est divisé en deux grandes parties. La première est pleine d’humour, de joie, d’amitié, et dans un certain sens de folklore, le film s’amusant à peindre des portraits d’hommes tous plus différents les uns que les autres. Déluré ou sérieux, romantique ou cynique, toute cette galerie d’hommes nous amuse et pique notre intérêt. Joe Mantello, comme il l’avait déjà fait avec son premier film, n’hésite pas à incorporer des clichés et le réalisateur s’amuse clairement avec ces derniers.

Puis peu à peu, « The Boys In The Band » se tend, notamment avec l’arrivée d’un personnage et ce qui se trouvait être jusque-là une petite comédie amusante, presque lambda, va devenir autre chose. Peu à peu les tensions montent, les langues se délient, et le film devient un véritable festival de regrets, de remords, de rancœurs, de jalousies, et même de cœurs brisés de mille et une façons. Les rires et les danses au rythme d’Erma Franklin sont remplacés par l’homophobie, le racisme, et l’acceptation de soi, c’est même ce dernier sujet qui sera le plus dur, le plus cruel, mais aussi le plus beau et le plus intense.

Si l’expérience fonctionne aussi très bien, c’est grâce à tous ces comédiens que Joe Mantello a réunis. Tous plus merveilleux les uns que les autres, malgré les cruautés dont certains vont faire preuve, on aime énormément les suivre. Après, il faut aussi dire que tous ne sont pas mis au même pied d’égalité et certains personnages sont peut-être délaissés en cours de route, pour laisser la place à d’autres qui sont de véritables montées en puissance et de véritables crève-cœurs. Ainsi, le film fait la part belle à Jim Parsons qui est incroyable dans la peau de cet homme qui est bourré de remords et de rancœurs. À noter un joli rôle pour Brian Hutchison qui est vraiment touchant, et un très beau coup de cœur pour le divin, absolument divin, Michael Benjamin Washington.

Ce comeback inattendu de Joe Mantello au cinéma, enfin du moins derrière la caméra sur Netflix, est donc une belle surprise et un joli moment tout en émotion. « The Boys In The Band » est beau et cruel à la fois. Il est tendre, drôle, émouvant et en même temps, il est dur, injuste et tragique. Bref, sorti en toute discrétion, le nouveau Joe Mantello, même s’il nous laisse sur notre faim, mérite amplement qu’on s’y arrête et qu’on le sorte de l’ombre dans lequel il se trouve.

Note : 14/20

https://www.youtube.com/watch?v=862Pb9oDDAo&t=5s

Par Cinéted

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