avril 18, 2024

Tantric – 37 Channels

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Avis :

Il y a beaucoup de groupes qui ont du mal à percer dans les autres pays de leurs origines. Cela arrive très souvent en France par exemple avec les chanteurs de variété mais aussi dans des pays plus grands comme Les Etats-Unis. Il faut dire que le pays fourmille de chanteurs et chanteuses et qu’il est assez difficile d’avoir un succès planétaire. Il suffit parfois d’une pub ou d’une émission télé pour qu’un groupe devienne mondialement connu. Mais parfois c’est tout le contraire, le groupe est plus connu à l’étranger que dans son propre pays. C’est par exemple le cas de Popa Chubby, énorme bluesman ultra charismatique et au talent fou qui est plus connu en France qu’aux States. Avec Tantric, c’est tout le contraire, le groupe est assez connu aux Etats-Unis mais quasiment pas en France. Pour les plus téléphiles, la référence provient de la série The Shield, réalisée par le très grand Kurt Sutter (Sons of Anarchy) car Tantric fait partie de la bande-originale et a fait un carton avec un titre. Fondé en 1998 autour de Hugo Ferreira et d’anciens membres du groupe Days of the New, le groupe propose un premier skeud éponyme en 2001 puis ils auront un succès sympathique avec After We Go en 2004. 37 Channels est le cinquième album du groupe et il s’insère parfaitement dans un rock sudiste chaud et une ambiance acoustique du plus bel effet.

Le skeud commence avec Again, un pur morceau de Hard rock avec une guitare saturée simple, un joli rythme, un solo ultra efficace et rappelle les moments effrénés dans les séries comme les Sons of Anarchy. La voix granuleuse du chanteur explose sur ce morceau et on a vraiment envie de continuer le reste de l’album. Reste le refrain un peu en deçà du reste du morceau. Le second morceau, Blue Room est beaucoup plus calme, avec une guitare acoustique et on attend surtout la sublime voix du chanteur. Le refrain est aussi le point faible de ce morceau, car trop simpliste et avec des chœurs masculins par forcément nécessaire. Mais d’un point de vue technique et ambiance, c’est très bon. Par contre, le troisième morceau est résolument le meilleur morceau de tout l’album. Mosquita commence comme un bon vieux rock sudiste, avec guitare sèche, rythme accrocheur et sublime voix grave. Le refrain est ultra pêchu et on a vraiment l’impression de gouter le sable du désert américain. Un vrai régal pour les oreilles, d’autant plus que le morceau devient encore plus nerveux par la suite. Le quatrième morceau, Gravity est certainement le plus commercial du skeud. Très calme, avec des paroles assez mielleuse, ça ressemble à du Nickelback et ça sonne assez faux, ce qui est dommage. Néanmoins, le refrain rentre bien dans la tête. Heureusement, Loss for Words remonte le niveau avec un titre acoustique d’excellente facture, où la batterie est remplacée par une caisse en bois et le refrain est magnifique, avec un joli fuck you dit tout en douceur. Un titre calme et relativement intéressant où la voix du chanteur prend toute son ampleur. Where Do We Go From Here reste un titre assez simple mais plutôt sympathique à la structure basique. Un titre bouche-trou mais qui passe relativement bien dans l’ensemble de l’album, notamment grâce à un refrain mémorisable. Rise fait partie des meilleurs morceaux de l’album, avec une introduction qui démontre de manière significative tout le talent des musiciens. Le titre reste puissant notamment dans le refrain et il est très efficace.

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Broken rentre dans ces titres qui restent très longtemps en tête, notamment grâce à un refrain simple et qui va droit au but (comment ne pas mémoriser She was Always Broken). La rupture en milieu d’album est efficace bien qu’un poil courte, mais le titre reste fort sympa. You Got Want You Wanted est encore une fois un morceau fort simple avec une structure classique rappelant les ballades de Nickelback, sauf que le solo de guitare en guise de rupture est très bon. Fault est le morceau qui fera chavirer les cœurs des jolies jeunes femmes. Un simple piano, une voix langoureuse, voilà la ballade ultime du skeud et il faut avouer qu’elle est extrêmement efficace. Simple, certes, mais efficace, avec ce qu’il faut de douceur et d’énergie pour éviter d’être trop gnangnante. My Turn est la déception de l’album. Quelle idée de mettre une boîte à rythme avec un groupe de rock. Cela se veut cool mais ça reste peu engageant et seul le refrain sauve le titre du naufrage. Bullet est un titre assez rock, avec une intro directe et un duel de chanteur assez efficace. Le refrain est pêchu, ce qui rend le morceau intéressant. Enfin, Girl in White est le morceau le plus complexe de l’album, car il possède une structure différente des autres morceaux et devient donc plus dur à appréhender. Tout cela reste fort sympathique mais on sent les limites de la voix du chanteur, qui ne peut pas trop pousser ou tirer dessus. Mais techniquement parlant, c’est du très bon.

Au final, 37 Channels, le dernier album de Tantric est très intéressant et propose un mélange de morceau rock aux accents sudistes pas si dégueulasses. Si certains titres font office de bouche-trou, certaines pièces valent vraiment le détour, car elles sont très efficaces et montrent tout le talent du frontman. Bref, un skeud recommandable pour ceux qui aiment les découvertes dans le domaine du rock !

  1. Again
  2. Blue Room
  3. Mosquita
  4. Gravity
  5. Loss for Words
  6. Where Do We Go From Here
  7. Rise
  8. Broken
  9. You Got What You Wanted
  10. Fault
  11. My Turn
  12. Bullet
  13. Girl in White

Note: 14/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dn75Fs2FFAo[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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