avril 20, 2024

Public Enemies

De : Michael Mann

Avec Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard, Channing Tatum

Année: 2009

Pays: Etats-Unis

Genre: Policier, Biopic

Résumé :

Basé sur l’histoire vraie de John Dillinger, un braqueur de banque hors pair qui a sévi à de nombreuses reprises dans l’Amérique des années 30. Avancé comme « l’ennemi public numéro 1 » par le patron du FBI, John Edgar Hoover, Dillinger sera traqué sans relache par Melvin Purvis, l’un des agents fédéraux des plus efficaces.

Avis :

Doit-on vraiment encore présenter l’immense Michael Mann ? Réalisateur de génie, cela fait presque quarante ans maintenant que Michael Mann nous fait vibrer. Les années 2000, pour le cinéaste, n’ont pas été si faciles que cela. Si le réalisateur s’est aventuré sur des sentiers tous plus intéressants les uns que les autres, avec des films comme « Révélations« , « Ali« , « Collateral« , Michael Mann a connu aussi de petits échecs et là, on pense d’emblée au sous-estimé « Miami Vice« , qui a fait beaucoup de mal à la carrière de Mann et qui encore aujourd’hui n’a toujours pas trouver son public.

Pour se remettre de cet échec, Michael Mann s’est lancé dans un biopic des dernières années de John Dillinger et franchement, Mann qui engage Johnny Depp pour faire dans le film de gangster, il n’en fallait pas plus pour que le film titille au plus haut point. Malheureusement pour Mann, le film n’a pas été apprécié lors de sa sortie et c’est bien dommage, car à plus d’un titre, « Public enemies » est un petit bijou de cinéma ! Sombre, violent, amoureux, Michael Mann nous entraîne dans une époque, dans un style, et franchement, on en redemande !

Amérique, les années 30, alors que la grande dépression frappe à grands coups le pays de l’Oncle Sam, les braquages de banques et autres méfaits sont de plus en plus fréquents. Parmi tous les gangsters de l’époque, l’un d’entre eux va devenir l’ennemi public n°1, son nom John Dillinger. Cet homme et sa bande sont le cauchemar de J. Edgar Hoover. Ce dernier engage alors l’agent Melvin Purvis pour mettre fin à ce règne.

John Dillinger est une figure presque légendaire aux Etats-Unis. Il faut dire que l’homme a marqué l’histoire très fortement et il est normal qu’avec une telle aura et une telle vie, des réalisateurs ont eu envie de mettre cette dernière en avant. Mais quand on y regarde de plus près, si Dillinger a beaucoup été porté pour la télévision, peu de cinéastes ont porté son histoire sur le grand écran. En fait, ils ne sont que trois. Il y a d’abord eu Don Siegel en 1957 avec « L’ennemi public« . Puis il y a John Milius en 1973 pour son premier film, le très bon « Dillinger » et enfin, étrangement, plus de trente ans après, on trouve enfin le film de Michael Mann.

Mettre les dernières années de la vie de John Dillinger en scène n’était pas une mince affaire, mais quand on trouve quelqu’un comme Michael Mann pour s’occuper du projet, autant dire que l’affaire est dans le sac. Alors oui, certes, Michael Mann nous offre un film sombre et majestueux, mais c’est aussi un film imparfait. Un film qui se trouve amoché par l’idée de tourner en numérique. Alors que Michael Mann a pensé ses plans, pensé ses scènes, l’aspect de l’image, à plus d’un instant, dérange. Il y aurait presque quelque chose de faux qui se dégage parfois de l’écran. Ce choix est dommage, car ça nous sort de temps à autre de l’intrigue. Et ce constat est encore plus dommage, car dans le fond, on ne peut trop rien reprocher d’autre au film de Michael Mann tant son « Public enemies » a de la grâce, de l’élégance, tant il nous offre un cinéma comme on en voit plus vraiment.

« Public enemies« , c’est une mise en scène puissante. C’est une mise en scène qui prend son temps, c’est une mise en scène qui s’inspire des vieux films de gangsters de l’époque dans laquelle évolue son intrigue. Michael Mann a millimétré ses scènes pour que franchement tout s’accorde à la perfection. Il y a quelque chose de majestueux qui s’élève de ce film. C’est du grand spectacle, tout en gardant une patte d’auteur. « Public enemies« , c’est aussi bien un film de gangster qui nous offre tout ce que l’on est venu chercher, gunfight, course poursuite, braquage, trahison, règlement de compte, qu’un film d’amour, avec une belle romance entre un Johnny Depp ô combien charismatique et une Marion Cotillard sublimée par la caméra de Michael Mann. Puis à travers l’histoire de John Dillinger, à travers l’époque dans laquelle il vit, « Public enemies » a des allures de film politique et historique.

« Public enemies« , c’est bien sûr un scénario très bien écrit et solide en tout point. Si l’on peut lui reprocher de ne pas faire assez dans l’émotion, il n’en reste pas moins que Michael Mann tient là un très bon scénario, qui narre parfaitement l’histoire de son gangster, tout en livrant une peinture d’une Amérique qui change.

Enfin, il est impossible de s’arrêter sur ce film sans parler de son casting qui est sûrement l’un des plus beaux de la décennie précédente. Tous parfaits, même les plus petits rôles, en plus de Depp et Cotillard, « Public Enemies« , c’est aussi Christian Bale, Jason Clarke, Stephan Graham, Stephen Dorff, Giovani Ribisi, Stephen Lang, Billy Crudup, Channing Tatum, Shaw Hatosy, David Wenham, Emilie de Ravin, Carey Mullighan, Leelee Sobieski, James Russo … Bref, ça n’arrête pas, c’est démentiel, et chacun pose sa pierre à ce majestueux édifice.

« Public enemies » est encore une fois une grande réussite signée Michael Mann. Si l’image est abimée par ce numérique, le reste est merveilleux. Michael Mann livre un grand film de gangster, tenu par un Johnny Depp magnétique ! Bref, une petite bombe qu’il serait temps de réévaluer.

Note : 16/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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