avril 25, 2024

Eluveitie – Ategnatos

Avis :

Le Folk Métal est un genre assez atypique qui prend naissance au début des années 90 avec le groupe anglais Skyclad. C’est tout du moins le premier album dans ce style à être commercialisé et il va s’ensuivre une flopée de groupes plus ou moins connus comme par exemple Cruachan ou encore Subway to Sally. Le genre s’exporte ensuite en Finlande au début des années 2000 avec Finntroll, Ensiferum ou encore Korpiklaani. C’est dans ce terreau que nait Eluveitie, groupe suisse originaire Winterthour et qui va signer sur le label Nuclear Blast. Le succès sera grandissant pour la formation, qui met en avant des instruments folkloriques comme la cornemuse ou la vielle à roue. Si le mélange idéal d’Eluveitie réside dans un Death Folklorique assez puissant, il arrive que la groupe fasse des pauses pour sortir des albums plus posés, an semi-acoustique. Ce fut le cas pour le diptyque Evocation, qui a laissé les fans dubitatif, tant sur le fond que sur la forme. Fort heureusement, et malgré des changements incessants de line-up, le groupe revient toujours à ses premiers amours et signe avec Ategnatos un huitième album percutant, qui ne fait pas dans la dentelle, qui reste assez classique sur la forme, parfois un peu longuet (16 titres, c’est généreux mais pas toujours à la hauteur), mais diablement efficace.

Le skeud débute avec le titre éponyme de l’album. Une petite introduction parlée va vite donner lieu à des rythmiques folkloriques chères au groupe, pour ensuite lancer quelque chose d’épique, d’assez grandiose et qui montre que le groupe revient à la charge avec un projet maousse et qui risque de ravir nos esgourdes. Et c’est dans ce même morceau que le chanteur commence à lâcher sa voix grave pour donner de la violence et de la profondeur à un titre très grandiloquent et qui ouvre un bal d’une grande qualité. Après un interlude de quelques secondes avec Ancus, la formation balance Deathwalker, un titre ultra percutant, très Death dans l’âme, mais qui arrive à insérer sans problème des éléments folk pour donner une aura particulière à un titre qui pourtant semblait assez classique. Avec Black Water Dawn, le groupe continue son exploration du Death Mélodique avec une pointe de Folk, notamment dans l’intervention d’instruments traditionnels. L’ensemble fonctionne à merveille, donnant là certainement le meilleur titre de l’album, ou tout du moins celui qui trouve le meilleur équilibre entre Folk et Death, celui qui se trouve être le plus à l’image du groupe. Le chant clair féminin rajoute une plus-value on négligeable dans le refrain, rentrant immédiatement en tête. A Cry in the Wilderness est assez similaire, que ce soit dans la rythmique ou dans la structure même du titre, même si les chants clairs sont ici quasiment absents, offrant un morceau plus nerveux, plus virulent. The Raven Hill offrira sa petite mélodie entrainante qui fera la différence au sein de l’album, laissant aussi la voie libre à Ambiramus, un titre très rapide, plutôt hard avec une jolie pointe de folk. C’est beau, doux et parfois rapide, tout en étant court et concis, tout ce qu’il faut pour un titre ouvrant sur la seconde moitié de l’album.

Pour débuter l’autre partie de l’album, le groupe lâche la bombe Mine is the Fury, un titre ultra violent, assez classique dans sa structure, mais qui arrive à manier les instruments médiévaux avec un rythme pourtant très Death et très virulent. L’ensemble fonctionne parfaitement et donne très vite envie de headbanger dans tous les sens. Avec The Slumber, le groupe retombe un petit peu, offrant quelque chose de plus doux, d’un peu plus complexe dans sa structure, variant les rythmiques et essayant de poser une ambiance plus langoureuse, un peu moins dark. Les passages chantés en clair par la voix féminine sont superbes, avant de faire dans le gras, qui n’oublie jamais de se faire accompagner d’une instru variée et intéressante. Avec cet album, on sent que le groupe a voulu taper fort, tout en variant leurs références. On aura droit à des titres puissants, d’autres plus mercantiles, comme celui-ci et des moments plus aériens, plus doux. Worship, ou Threefold Death seront de mauvais exemples pour le côté doux, vu qu’il s’agit des titres les plus puissants et violents de l’album. Deux titres qui ne laissent aucun répit, tout en gardant l’identité Eluveitie, ne se perdant pas dans un Death paresseux. Avec Breathe, mais aussi Eclipse qui clôture l’album, le groupe laisse plus de champ à la voix féminine et aborde le côté assez mercantile de l’album. Pour autant, ça fonctionne à plein régime et fait aussi partie de l’identité du groupe.

Au final, Ategnatos, le huitième album d’Eluveitie, est une belle réussite. Le groupe délaisse un temps ses élucubrations acoustiques et helvétiques pour revenir à ses fondamentaux et livrer un album compact, varié, précis et généreux. Si quelques titres sont un peu en trop, l’ensemble est solide et permet au groupe de revenir sur le devant de la scène, ce qui fait vraiment plaisir, surtout qu’ils font partie des piliers du genre.

  • Ategnatos
  • Ancus
  • Deathwalker
  • Black Water Dawn
  • A Cry in the Wilderness
  • The Raven Hill
  • The Silver Glow
  • Ambiramus
  • Mine is the Fury
  • The Slumber
  • Worship
  • Trinoxtion
  • Threefold Death
  • Breathe
  • Rebirth
  • Eclipse

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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