De : Ivan Calbérac
Avec Benoit Poelvoorde, Valérie Bonneton, Helie Thonnat, Eugène Marcuse
Année : 2019
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
La famille Chamodot est fantasque et inclassable. Bernard, le père, un peu doux-dingue, fait vivre tout le monde dans une caravane, et la mère, Annie teint les cheveux de son fils Émile en blond, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça !!! Quand Pauline, la fille du lycée dont Émile est amoureux, l’invite à Venise pour les vacances, l’adolescent est fou de joie. Seul problème, et de taille, les parents décident de l’accompagner avec leur caravane, pour un voyage aussi rocambolesque qu’initiatique.
Avis :
Ivan Calbérac est un petit réalisateur français pas plus connu que ça, et pourtant, cela fait plus de vingt ans maintenant qu’il nous offre régulièrement de nouveaux projets. Oscillant entre cinéma et télévision, théâtre et littérature, ce touche à tout arrive à se démarquer à chaque fois, et il mène plutôt bien sa barque. De manière générale, même si je n’avais pas encore tout vu, je dois dire que le cinéma d’Ivan Calbérac est un cinéma que j’aime bien. C’est un cinéma léger et rafraîchissant, à défaut d’être vraiment marquant. Pour son cinquième long-métrage, Ivan Calbérac a choisi d’adapter pour la seconde fois son roman sorti en 2015. Oui, le réalisateur l’avait déjà adapté en 2016 au théâtre pour un seul en scène avec Thomas Solivéres.
« Venise n’est pas en Italie« , c’est le genre de petite comédie qui sur le papier peut avoir tendance à faire peur. Malgré l’amour que je peux avoir pour le cinéma français, je ne vais pas le nier, la comédie française, c’est un genre à prendre avec des pincettes, tant elle est capable bien souvent du pire et ça, malgré le talent de ces différents réalisateurs. Un accident est si vite arrivé. Mais bon, avec craintes et réserve, le nouveau film d’Ivan Calbérac donne envie, parce que Benoit Poelvoorde et Valérie Bonneton, et j’ai bien fait de m’y arrêter, car « Venise n’est pas en Italie » est une bonne petite comédie douce et amère. Entre rires et émotions, on se plaît à suivre ce petit road trip en compagnie d’une famille pas vraiment comme les autres.
La famille Chamodot est très atypique et ne ressemble pas vraiment aux autres. Parmi les membres de la famille, il y a Emile, quinze ans. Le jeune homme essaie de vivre normalement même si ça reste difficile, entre un père qui fait vivre tout le monde dans une caravane et une mère qui lui décolore les cheveux, car on ne va pas se le nier, il est plus beau en blond. Bref, un matin, Emile fait la connaissance de Pauline, une jeune fille de bonne famille. L’adolescent en tombe fou amoureux et quand la jeune fille lui propose pour les vacances de venir la voir jouer un concert à Venise, Emile accepte. Ce qu’Emile n’avait pas prévu, c’est que ses parents à la place de lui payer un billet d’avion ou de train, ou un covoiturage, décident de l’emmener en Italie. Commence alors un voyage rythmé …
« Venise n’est pas en Italie« , c’est le genre de petit film dans lequel on se laisse gentiment emporter par son intrigue. Loin de tout humour lourdingue, des scénarios improbables qui se veulent drôles, le nouveau film d’Ivan Calbérac est le genre de petit film sympathique qui nous fait passer un bon moment, notamment parce qu’il est tenu et parcouru par des personnages qu’on adore découvrir.
Très classique dans sa forme, on ne va pas le nier, très classique aussi dans ce qu’il raconte, « Venise n’est pas en Italie » possède malgré tout de gros points forts qui font qu’on oublie très vite tout classicisme du film. Le premier élément qui reste en tête à la sortie du film, c’est la justesse de ses personnages. Personnages qui sont tous à leur manière attachants. Que ce soit les enfants, le père, la mère ou encore les gens qu’ils peuvent croiser sur leur route, tous sont bien écrits, tous ont du caractère et tous apportent leur contribution à l’intrigue et au développement de cette histoire. Bon, il faut dire aussi qu’Ivan Calbérac a très bien choisi ses interprètes. Benoit Poelvoorde et Valérie Bonneton sont absolument magiques tant ils sont tordants. Les scènes dans la voiture sont autant de petits best of de comédie. On notera que le réalisateur a réussi à capturer une belle alchimie entre les deux. On croit vraiment à leur couple, qui déborde d’amour. Mais si les deux comédiens sont très bons, « Venise n’est pas en Italie » c’est avant tout une nouvelle génération d’acteurs et là, il faut compter sur Helie Thonnat qui tient le rôle principal et qui trouve là un personnage vraiment touchant. Un personnage que le jeune comédien tient jusqu’au bout. On mentionnera aussi Coline D’Inca qui déborde de charisme et qui se trouve être une belle révélation.
Puis derrière les acteurs qui tiennent donc ce film, « Venise n’est pas en Italie » peut gentiment se vanter d’avoir une belle ambiance. Partagé entre comédie sur l’adolescence à la limite du teen movie, le tout livré sur la forme d’un road trip, « Venise n’est pas en Italie » est certes très classique et loin de surprendre, mais la mise en scène d’Ivan Calbérac se révèle être efficace et entre drôlerie et émotion l’heure et demi que dure le film passe sans temps mort. On sourit, on rit, on est diverti, on l’on se surprend même au final de ne pas être contre une suite, s’il devait y en avoir une et ça, même si le film se suffit à lui seul.
Drôle et enjoué, parcouru par de jolies thématiques (l’adolescence, la famille, l’émancipation, les premiers émois, …), et tenu par des acteurs au top, qui trouvent de très bons personnages, le nouveau film d’Ivan Calbérac est une jolie petite réussite. Certes, « Venise n’est pas en Italie » ne bousculera pas votre année de cinéma, mais le film demeure attachant, tendre, plaisant et il mérite qu’on s’y intéresse.
Note : 14/20
Par Cinéted