Fiche technique :
Auteur : Jean-Louis Roubira
Joueurs : 3 à 6 (jusqu’à 12 avec l’extension Odyssée)
Durée : 30 min
Première parution : 2008
But du jeu :
Obtenez le plus de points de victoire en trouvant la carte du conteur et en faisant deviner votre cartes aux autres !
Règles :
Chaque joueur choisit une couleur, récupère le pion lapin et autant de jetons de vote (numérotés) de sa couleur qu’il y a de joueurs, puis pioche 6 cartes. Elles représentent diverses images qui peuvent être interprétées de nombreuses façons. Ils placent leur pion lapin sur le 0 de la piste de Points de Victoire (PV) sur le plateau.
Le premier joueur à avoir une idée devient Conteur pour le tour de jeu, il énonce son thème, associé à une carte de sa main qu’il place face cachée devant lui. Ce thème est très libre, cela peut être un mot, une phrase, un extrait de livre, de chanson, un poème, etc… Tant que c’est verbal. Chaque autre joueur donne une carte de sa main, face cachée, généralement se rapprochant le plus possible du thème énoncé par le Conteur. Une fois que tout le monde a donné une carte, ce dernier les mélange et les dépose face visible sur la table.
Les joueurs vont devoir deviner quelle est la carte du Conteur, ils se servent pour cela de leurs jetons numérotés en en choisissant un face cachée. Ils n’ont pas le droit de désigner leur propre carte. Une fois que tout le monde a voté, les jetons sont révélés.
Si tous les joueurs ont trouvé la carte du Conteur, celui-ci ne marque aucun PV et les autres en gagnent 2 chacun.
Si aucun joueur n’a trouvé la carte du Conteur, celui-ci ne marque aucun PV, les autres en gagnent 2 chacun, et chaque carte ayant reçu un vote octroie 1 PV par vote à son propriétaire (maximum 3 PV de cette façon).
Si au moins un joueur n’a pas trouvé la carte du Conteur, celui-ci et tous les participants ayant trouvé la bonne carte marquent 3 PV. Puis chaque carte ayant reçu un vote octroie 1 PV à son propriétaire (maximum 3 PV de cette façon).
Les pions lapin sont avancés du nombre de PV gagnés. Puis les cartes jouées sont défaussées, chaque joueur repioche jusqu’à avoir 6 cartes en main, et le suivant dans l’ordre du tour devient Conteur. Il énonce son thème en plaçant une carte face cachée, les autres donnent une carte, également face cachée, puis votent pour la carte qu’ils pensent être celle du Conteur, etc.
La partie se termine lorsque les cartes sont épuisées, le joueur ayant le plus de PV est le vainqueur !
Lorsque la version Odyssée est utilisée (voir Avis), il est de coutume que tous les joueurs soient Conteur autant de fois chacun, entre 2 et 3 selon le nombre de joueurs, de sorte qu’au moins l’un d’entre eux atteigne 30 PV.
Avis :
Dixit est un grand classique du jeu moderne, il fait partie des jeux que tout le monde connaît ne serait-ce que de nom, y compris parmi un public non joueur. Ce jeu français a acquis ses lettres de noblesse au fil du temps, mais est-il si bien que cela ?
Ce jeu est un digne représentant des jeux d’ambiance, avec des règles simples, une prise en main rapide, et une durée assez courte (mais augmentant logiquement avec le nombre de joueurs). La seule chose qu’il faut, en dehors évidemment du matériel, c’est… De l’imagination. Et encore, pas tant que cela. Tout le principe du jeu va résider dans le fait de trouver la carte qui nous inspire le plus, et lui associer une référence. Mais si elle est trop simple, tout le monde va la trouver et le Conteur ne marquera rien. A l’inverse, si elle est trop alambiquée, les adversaires seront perdus et donneront leurs points à tout le monde, sauf au Conteur. Il faut donc doser habilement sa réference en cherchant un thème ni trop proche ni trop éloigné.
D’aucuns reprocheraient à ce titre de favoriser les private jokes, références établies entre des personnes privilégiées au lieu de piocher dans des références culturelles faisant seulement appel à la culture générale, et ils auraient tout à fait raison. En effet, pour que le Conteur marque le plus de points possible, il faut qu’au moins une personne ne trouve pas. Quel meilleur moyen pour cela que de sortir une phrase renvoyant à une soirée à laquelle un des joueurs n’a pas participé, par exemple ? Rien ne l’interdit mais ce serait excluant et donc fort peu sympathique envers ledit adversaire. Mais chacun son style de jeu, certains cherchent à gagner à tout prix en dépit de l’amusement. Rien de les en empêche.
Pour les autres, il va plutôt s’agir de glisser dans le thème une référence connue de tous mais habilement dissimulée. Par exemple, si une image désigne un clown, un joueur pourra très bien énoncer comme thème, « Alors ça c’est dangereux ! » (avec l’intonation pour brouiller les pistes) ou encore « un pièce de monnaie qui ne vaut rien » (qui sont en rapport avec le nom du clown tueur, Ca ou Pennywise). Ou encore « Il ne s’entend pas avec son fils et sa femme aime les jonquilles » (référence au film Big Fish, dont le héros, incarné par Ewan McGregor, a travaillé dans un cirque durant sa jeunesse). Mais évidemment, plus un lien avec le thème est lointain, et plus il va être difficile de se faire comprendre. Jouer avec des gens que l’on connaît bien est forcément un avantage, même si cela ne signifie pas du tout que la victoire est assurée.
Le jeu comporte 84 cartes. C’est à la fois beaucoup et très peu, surtout si le titre sort souvent et avec les mêmes personnes. Les mêmes thèmes risquent de ressortir souvent, ce qui va justement inciter les convives à se renouveller. Quand on vous dit que la seule limite c’est l’imagination… De ce fait, Dixit jouit d’une rejouabilité virtuellement illimitée. Mais même de cette façon, une certaine lassitude finira par se faire sentir. Pour palier cela, des extensions sortent régulièrement, ajoutant leur lot de 84 cartes, toutes différentes et « abordant des sujets » nouveaux à chaque fois. Entre guillemets car aucune carte n’est affiliée à un sujet précis, chacun peut y voir tout et n’importe quoi. La huitième a été commercialisée depuis peu.
L’extension Dixit Odyssée est un stand alone (une extension pouvant se jouer indépendamment du jeu de base) qui ne fait pas partie des 8 extensions sus-citées. Elle permet de jouer à 12 au lieu de 6 et offre la possiblité de voter pour deux cartes d’un coup. Lorsque le nombre de cartes augmente, la condition de fin de partie consistant à finir le paquet n’a plus cours.. Actuellement 840 cartes existent donc, sans compter les cartes promotionnelles. Difficile de retomber systématiquement sur les mêmes avec cela…
Côté design, plusieurs illustrateurs se sont succédé au cours des différentes extensions, offrant un style graphique différent. C’est souvent très beau et très inspiré. Les pions lapin confèrent un charme à un titre qui n’a pas besoin de cet artifice pour séduire. En revanche, le système de vote d’Odyssée n’est pas très ergonomique par rapport à la version de base, et les boîtes du jeu seul et d’Odyssée peineront à accueillir les extensions si elles s’accumulent. Si l’accent est mis sur les extensions c’est parce qu’elles apportent un réel vent de fraîcheur, à tel point qu’il semble difficile de jouer sans.
Un jeu d’associations d’idées qui a tout pour plaire, avec des règles simples, du matériel attirant et faisant la part belle à l’imagination. A tel point qu’il a remporté de nombreuses récompenses dont deux des plus prestigieuses mondiales, l’As d’Or de Cannes en 2009 et le Spiel des Jahres d’Essen en 2010 (Essen étant, pour ceux qui l’ignorent, le lieu du plus grand salon de jeux de société au monde, en Allemagne).
Un must have pour tout amateur de jeux d’ambiance (et pas que).
Note: 17/20
Par Flippy Who
Une réflexion sur « Dixit »