Résumé :
Dante est un personnage énigmatique. Selon la légende, il y a 2000 ans dans les profondeurs de l’Enfer, un chevalier démon a décidé de choisir le Bien et de rejoindre le monde des mortels. De nos jours, Dante, un détective privé spécialisé dans le surnaturel, réalise que le Diable a décidé de partir à la conquête du monde. Mi-homme, mi-démon, Dante est le seul capable de repousser les assauts de l’Enfer. Le combat peut commencer…
Avis :
Le produit dérivé est un fléau. Nous sommes des consommateurs asservis par une société qui profite de nos faiblesses pour renflouer les caisses de l’état. Et en ce sens, dès qu’un produit sort sur un support et se vend très bien, il est de coutume de sortir une flopée de produits en rapport avec ce dit produit. Le cinéma est l’exemple le plus probant avec les figurines, le jeu vidéo ou encore les romans. Mais le jeu vidéo n’est pas en reste non plus, surtout lorsque la franchise fonctionne à merveille. On peut citer Resident Evil (décliné en films d’animation, en films, en mangas, en romans, etc…), Silent Hill ou encore Devil May Cry. Quand le troisième opus est sorti sur les consoles, un comic a vu le jour et est sorti aux éditions Albin Michel il y a quelques années. Evidemment, le faible consommateur que je suis a craqué devant ce produit et bien mal m’en a pris. Alors qu’est-ce qui se cache derrière ce comic ? Le produit est-il convaincant ou sommes-nous devant un simple produit opportuniste ? Allons faire la rencontre de Dante et de Trish !
Quand on regarde le début du comic, on se rend vite compte que cela reprend les grandes ficelles du premier Devil May Cry. On retrouve Dante, un être à moitié humain et à moitié démon ainsi que Trish, une jeune et belle femme relativement énigmatique. En guise d’introduction, nous avons deux démons qui se fritent la tronche, puis le méchant Mundus est vaincu. Seulement, un démon ne disparait qu’à partir du moment où il n’a plus de fidèles. Trish vient alors voir Dante, de façon spéciale, en lui balançant sa moto dans la gueule et en lui plantant son épée en travers du bide. Elle lui raconte alors que sur une île, Mundus s’apprête à revenir à la vie grâce à une poignée de fidèles. Se rendant sur place, Dante va découvrir quelque chose d’autre, un mystère plus grand le confrontant à sa propre jeunesse et à un mystérieux chevalier noir. En fait, aussi con que cela puisse paraître, le comic reprend exactement le début du premier jeu de la franchise. On retrouve d’ailleurs les même bestioles comme les pantins ou encore l’araignée de feu. Malheureusement, et c’est là que l’on sent le coup marketing, c’est que seule cette araignée sera présente et que la fin sera très abrupte, avec une mention que j’adore (et déjà vu dans le Batman Arkham City) : pour savoir la suite, faite le jeu Devil May Cry 3. Sauf que pour le Batman en question, le jeu était fourni avec le comic et là non. Ce qui fait qu’il faut acheter le comic, puis le jeu pour les vrais collectionneurs ! Des vaches à lait je vous dis ! Hormis cela, l’histoire se lit vite mais est vraiment décousue. Si dans le jeu vidéo cela rend bien, tout n’est pas idéal dans la BD. Le découpage est dégueulasse, on ne comprend pas toujours ce qu’il se passe, notamment dans les mouvements et la fin arrive comme un cheveu sur la soupe. Il n’y a pas de lézards, on est vraiment devant un pur produit dérivé de mauvaise qualité.
Et pourtant, tout n’est pas mauvais dans ce livre. A commencer par les dessins qui sont plutôt réussis, même s’ils restent assez inégaux. Les personnages sont assez jolis et rendent bien. On reconnait parfaitement Dante ainsi que Trish et même l’araignée géante. Néanmoins, certains moment sont assez matures au niveau du trait alors que d’autres font plutôt mangas et desservent le comic. En effet, Dante semble avoir pris une cure de jouvence entre les cases et l’aspect gothique en prend un coup. Cela dit, c’est plutôt d’un bon niveau et on peut facilement se laisser abuser par les dessins. Cela étant, on peut aussi trouver des défauts dans les dessins, notamment lors des scènes d’action qui sont difficilement lisibles et avec un découpage peu adéquat.
Au final, Devil May Cry est un comic sans grand intérêt et qui n’est là que pour booster les ventes du jeu vidéo. Doté d’un scénario qui reprend le premier jeu et qui finit abruptement sur l’achat du troisième pour connaître la fin, on ressent vraiment l’intention des auteurs et des éditeurs sur ce produit. Pas forcément mauvais car les dessins sont jolis, aujourd’hui, ce comic ne sert plus à rien et devient victime des nouveautés et n’a plus lieu d’exister maintenant. Bref, dispensable.
Note : 07/20
Par AqME