mars 29, 2024

Les Anges de Feu – Bear Grylls

Auteur : Bear Grylls

Editeur : Hugo et Cie

Genre : Thriller

Résumé :

Une vision d’horreur, au fond d’une crevasse, sur un glacier du Groenland. Un orphelin kidnappé dans un bidonville de Nairobi. Une grotte à fl anc de volcan en Tanzanie. Une île au large de Cuba. Des singes évadés d’un laboratoire secret. Des larmes de sang.

La quête de Will Jaeger continue. Mais plus il avance, plus ses ennemis s’acharnent. Et plus la noirceur de leurs desseins apparaît terrifiante.

Avis :

Avec Le tombeau d’acier, Bear Grylls créait la surprise en fournissant un roman d’action nerveux et maîtrisé. Dans un contexte contemporain, l’auteur dépeignait certaines pages ignorées ou dissimulées de la Seconde Guerre mondiale. Avec en prime une touche de survivalisme particulièrement bien intégrée à l’intrigue, l’une des figures emblématiques de la survie en milieu hostile sur petit écran réussissait un joli tour de force littéraire. Annoncé comme une trilogie en hommage à son grand-père, commandant en chef d’une unité spéciale (et secrète) pour traquer les nazis, ce deuxième tome des aventures de Will Jaeger suscite l’attente.

L’histoire reprend là où se terminait le précédent livre. Certes, il y avait un vrai dénouement, mais certains éléments demeurés en suspens trouvent ici leur continuité. On entre de plein fouet dans le vif du sujet, quitte à perdre les lecteurs téméraires n’ayant pas parcouru le premier opus. L’ensemble reste intelligible, mais dans ce cas, certaines relations ou l’immédiateté de l’action risquent de les laisser perplexes par cette mise en bouche qui démarre sur les chapeaux de roue. Pour autant, le rythme ne s’essouffle pas au bout de quelques pages pour laisser place à une succession d’événements poussifs. Cette suite trace un schéma similaire à son prédécesseur, du moins à quelques détails près…

Sur le plan structurel, Les anges de feu ne souffre d’aucune carence ni de surprises d’ailleurs. Les secrets militaires et les expériences nazies sont au cœur d’une intrigue dynamique qui privilégie les chapitres courts et une progression soutenue. L’écriture est percutante, très énergique dans les séquences d’action. À ce titre, celles-ci sont réellement entraînantes et font montre d’une certaine variété dans les affrontements, mais également dans leur exposition et une mise en scène directement influencée par le septième art. D’une parfaite gestion des espaces (même exigus) à des descriptions méticuleuses, notamment en ce qui concerne le combat rapproché, on sent le passif militaire de l’auteur entre les lignes.

En ce sens, le sujet demeure très intéressant et permet d’explorer plus en profondeur ce que Le tombeau d’acier évoquait. Pour cela, le parallèle avec les problèmes de surpopulation et de pillage des ressources naturelles trouve une résonnance particulière afin de justifier les motivations des antagonistes. Par une sombre ironie, les bourreaux d’autrefois s’arrogent le titre de sauveur de l’humanité de demain. En cela, les tenants de l’histoire empruntent des chemins quelque peu détournés pour étayer ses propos tout en progressant. Et c’est sur ce point que le présent ouvrage laisse une impression un peu plus mitigée que son prédécesseur.

Non pas que les fils narratifs ne sont pas cohérents, mais l’on constate une digression de taille qui peine à s’expliquer en milieu de parcours. Par un curieux concours de circonstances, le duo Jaeger/Narov s’improvise chasseurs de braconniers. L’on a beau deviner la finalité de cette escapade, il n’en demeure pas moins qu’elle sort l’histoire de son contexte, quitte à perdre de vue les objectifs de la mission principale. Et cela sans compter un aspect survivaliste clairement sous-estimé au regard de ce qui avait été initié en Amazonie. Ici, on a droit à quelques éléments anecdotiques qui n’influent pas directement sur la survie des protagonistes dans leur environnement. Enfin, pas comme on l’entend.

Malgré un cadre changeant qui tranche avec la jungle amazonienne, Les anges de feu ne dépaysera pas les amateurs du premier tome. On y retrouve tout ce qui contribue à faire des aventures de Will Jaeger un réel plaisir de lecture. Cependant, le constat est moins encenseur que pour le précédent livre. La faute à certaines digressions mal intégrées dans l’arc narratif principal. On peut également regretter le peu d’attention portée sur la partie survivaliste. Dommage quand on sait qu’il s’agit de la spécialité de l’auteur. Pour le reste, l’intrigue se veut entraînante et dynamique, lorgnant parfois du côté du thriller historique pour exposer les expériences nazies et autres zones d’ombre de la Seconde Guerre mondiale. Bear Grylls signe un second tome globalement convaincant.

Note : 14/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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