Avis :
Formé en 1996 à la suite de la dissolution de Kyuss, Queens of the Stone Age a rapidement su conquérir les cœurs des fans de rock et même de métal. La raison est toute simple, un son assez lourd, une technique irréprochable, un rythme proche du desert rock et surtout un charisme à tout épreuve de la part du frontman, Josh Homme. Entre une créativité sans faille et une volonté de proposer autre chose que du simple rock, Queens of the Stone Age s’est rapidement imposé comme l’une des références du rock, allant même jusqu’à dire que certains morceaux, comme No One Knows, sont maintenant des références du genre, toutes époques confondues. Et le plus étonnant dans tout ça, c’est que malgré les changements incessants de line-up, sur quasiment tous les albums, Josh Homme étant le seul membre fondateur présent, le groupe continue à garder une qualité exceptionnelle d’album en album, proposant toujours du contenu riche et varié, en plus d’être technique et relativement mainstream. Cela faisait quatre ans que l’on n’avait plus entendu Queens of the Stone Age, depuis le très bon …Like Clockwork, et les voilà de retour avec Villains, un album se composant de seulement neuf titres, mais d’une qualité bien au-delà de toutes les attentes, car ce septième album pourrait bien être l’un des plus intéressants de l’année pour le monde du rock, et même du hard.
Le skeud commence avec Feet Don’t Fail Me et dès l’introduction, on sent une volonté d’aller dans le même sens que Song for the Deaf. A savoir une ambiance désertique, un peu comme si l’on marchait dans un désert aride, avec pour seule vue l’immensité sablonneuse où la chaleur s’échappe du sol, donnant une atmosphère éthérée. Le rythme est lent, les claviers commencent alors à se faire entendre, puis les guitares arrivent pour donner un rythme très scandé, qui donne immédiatement envie de danser et de bouger la tête. La puissance de ce titre, c’est que tout en étant très complexe, il reste très accessible et contient un groove hors norme. Et cela tout en gardant sa ligne de conduite, à savoir un Desert Rock sec et avec parfois des riffs bien lourds. Cette sensation sera confirmée avec The Way You Used to Do, le premier tube de l’album et qui s’avère être un grand moment de bonheur. Un mélange juste parfait entre rock et blues, et qui reste dans la même veine que précédemment, même si la structure du morceau reste beaucoup plus simple. Le titre est plus direct, plus efficace aussi et se hisse parmi les meilleurs moments de l’album. Avec Domesticated Animals, le groupe revient vers quelque chose de plus difficile d’accès, avec des moments plus aériens, une rythmique très syncopée et des riffs assez lourds mais toujours aussi efficaces. La particularité de ce morceau, c’est qu’il monte crescendo avant de terminer en apothéose et de se recalmer par la suite avec des violons et une conclusion très douce. Alors que l’on pourrait croire que l’album se contente de faire le même rythme à chaque fois, on tombe sur Fortress, qui pourrait s’assimiler à une ballade et c’est très doux, tout en étant diaboliquement technique, que l’on écoute le morceau sans le voir passer.
La seconde moitié du skeud est assez impressionnante aussi. Elle commence avec Head Like a Haunted House et on se retrouve avec le morceau le plus court de l’album, mais aussi le plus rock n’roll. C’est bien simple, on pourrait croire à un énorme retour en arrière et le titre aurait pu sortir dans les années 70 sans problème. Du coup, le titre est diablement entrainant et prouve toute la qualité de cet album, relativement riche au niveau des variations de rythme et d’ambiance. Avec Un-Reborn Again, le groupe retrouve un style Desert Rock assez prégnant, mais il le fait évoluer avec une omniprésence des synthétiseurs et surtout un refrain très catchy et relativement marqué. On pourra aussi entendre les jeux de voix de Josh Homme qui s’amuse comme un fou sur cette musique enivrante et complètement hors du temps mais qui fait un bien fou. Avec Hideaway, le groupe propose un titre assez timide, plus soft que le reste au niveau des riffs, et qui s’avère un peu moins percutant que le reste. Néanmoins, cela reste du très haut niveau et le titre ne fait absolument pas tâche dans l’album, il peut se voir comme une pause avec l’immense The Evil Has Landed. Ce long morceau de plus de six minutes est juste un petit bonheur auditif et entre les riffs rapides et la voix suave de Homme, on se retrouve face à un titre qui représente parfaitement la musique de Queens of the Stone Age, possédant résolument une identité très marquée. Le titre est remarquable, envoutant comme le diable et il se termine en grandes pompes, lorgnant vers un hard rock très rapide et nerveux. Enfin, l’album se clôture avec Villains of Circumstance, un morceau relativement calme, très aérien, souvent touchant et qui se termine par un solo plus rapide mais toujours empreint d’une grande sensibilité. Bref, encore une fois, c’est du grand art et d’une créativité ahurissante.
Au final, Villains, le dernier album de Queens of the Stone Age, est encore une fois une belle réussite pour le groupe. A la fois puissant et technique, le groupe ne se contente de caresser les fans dans la sens du poil, mais il expérimente, se fait très généreux dans ses choix et n’oublie jamais que derrière la maestria technique, il y a aussi le divertissement, le plaisir de jouer et d’écouter. Là-dessus, le groupe frappe fort, renouant avec ses premières heures et Josh Homme prouve qu’il est l’un des meilleurs auteurs/compositeurs/interprète du monde.
- Feet Don’t Fail Me
- The Way You Used to Do
- Domesticated Animals
- Fortress
- Head Like a Haunted House
- Un-Reborn Again
- Hideaway
- The Evil Has Landed
- Villains of Circumstance
Note: 19/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GvyNyFXHj4k[/youtube]
Par AqME