Avis :
Qui ne connait pas Green Day de nos jours ? Et pourtant, ce n’était pas si évident pour la nouvelle génération. Fondé en 1987 par Billy Joe Armstrong et le bassiste Mike Dirnt, puis trois ans plus par le batteur Tré Cool, Green Day va connaître un succès assez rapide avec notamment leur album Dookie et le hit en puissance Basket Case. C’est donc dans les années 90 que le groupe émergea de la scène punk rock et connut un long moment de gloire. Malgré cela, les autres albums, Insomniac, Nimrod et Warning, se sont bien moins vendus que Dookie et le groupe va connaître une période de ventre mou au début des années 2000. D’ailleurs, la nouvelle génération n’entendra que quelques brides de Basket Case ou encore de Good Riddance (énorme morceau au demeurant !). C’est en 2004 que le groupe va connaître une remontée impressionnante avec American Idiot qui connut un immense succès de la part du public mais aussi des critiques, le considérant comme un opéra-punk (la blague !). Le groupe enchaîne en 2009 avec 21st Century Breakdown qui suit l’album précédent et les place dans le groupe restreint des grands de la scène punk aux côtés de The Offsprings ou encore Rancid. Partant d’un concept très simple, le groupe se lance alors en 2012 dans l’élaboration d’une trilogie dont le premier, intitulé Uno ! nous préoccupe. Le groupe est-il retombé dans ses travers du début des années 2000 ? Verdict !
Alors que l’album précédent racontait une histoire, on peut dire que Uno ! rentre dans la catégorie des albums sans réel fil conducteur. En a-t-on vraiment besoin ? La question reste entière. Mais quand on écoute le skeud, on se rend vite compte que le concept de Green Day, sur le fait de sortir trois albums rapidement n’est pas si évident. De nombreux morceaux ressemblent à s’y méprendre à ce qu’ils font d’habitude, sans grande variation ni grosse prise de risque. On écoutera sans que cela laisse un grand souvenir des morceaux comme Nuclear Family, Carpe Diem ou encore Let Yourself Go, qui résonne de la même façon et ne réserve aucune surprise, entrant dans le punk rock que l’on a déjà entendu des millions de fois. Néanmoins, tout n’est pas à jeter dans le skeud, loin de là. Certains morceaux valent le détour de part leur rythme ou leur structure. On pense notamment au hit Kill The DJ, dont le rythme scandé et très intéressant et la structure bien différente des autres chansons de l’album. Mais on retiendra aussi Oh Love !, le morceau le plus long qui clôture de façon adéquate un album dont les souvenirs s’émietteront rapidement même après plusieurs écoutes. Alors bien évidemment, on retiendra aussi le talent de Billy Joe Armstrong à la guitare, accompagné par Jason White, et la basse de Mike Dirnt, mais il n’y aura rien d’autres et cela manque cruellement de variations. Alors certes, des titres restent efficaces dont ce registre comme Fell For You ou encore Troublemaker qui reste dans la veine des tubes punk, mais bon, si c’est pour écouter du Green Day qui joue du Green Day sans imagination, c’est un peu dommage de lancer un gros concept comme celui-ci.
On pourra râler autant que possible sur Green Day, mais force est de reconnaître que le groupe possède une véritable identité et que l’on reconnaît leur chanson dès la première écoute. Billy Joe possède une voix très particulière que l’on pourra reconnaître parmi toutes et l’ajout omniprésent de chœur avec Mike Dirnt rajoute une touche d’énergie au groupe. On pourra apprécier cela sur Troublemaker ou encore sur Angel Blue. Mais, parce qu’il a un mais, il manque un gros quelque chose sur cet album, c’est une ballade digne de ce nom. Sur les albums précédents, on avait droit à quelques morceaux doux et fort sympathiques comme Boulevard of Broken Dreams par exemple. Et cela fais un moment que nous attendons la relève de Good Riddance morceau d’une poésie fracassante et d’une beauté fatale. Malheureusement, ce ne sera pas avec Uno ! que notre vœu sera exaucé car l’album est dépourvu de morceaux lents ou de titres touchants. Je trouve que cela est fort dommageable.
Au final, Uno !, le premier album de la trilogie annoncé par Green Day n’est pas une déception, mais n’est pas non plus la claque annoncée. Restant dans ce que le groupe sait faire de mieux, le skeud est dépourvu de surprises ou de morceaux puissants. On retiendra surtout Kill The DJ et Oh Love ! qui sont des pièces différentes et très intéressantes. Bref, les fans seront surement aux anges, mais on est en droit d’en attendre davantage du groupe.
- Nuclear Family
- Stay The Night
- Carpe Diem
- Let Yourself Go
- Kill The DJ
- Fell For You
- Loss of Control
- Troublemaker
- Angel Blue
- Sweet 16
- Rusty James
- Oh Love !
Note : 12/20
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Par AqME