avril 16, 2024

Forgotten

D’Après une Idée de : Mark Friedman

Avec Christian Slater, Michelle Borth, Heather Stephens, Anthony Carrigan

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes: 17

Genre: Policier

Résumé:

Aux Etats-Unis, pas moins de 40 000 victimes chaque année ne sont pas identifiées. Quand les investigations de la police restent sans fin, des volontaires civils tentent de donner un nom à ces oubliés. A la tête d’Identity Network, l’ancien flic Alex Donovan met à profit son expérience pour faire aboutir ces affaires laissées de côté. Avec une équipe de détectives amateurs, il reconstitue le puzzle de la vie chaque victime, ses derniers pas, ses fréquentations pour découvrir le mobile du meurtre et arrêter le coupable.

Avis :

Dans le domaine des séries télévisées, les productions vont et viennent au fil des ans. Certaines restent dans les mémoires, d’autres se distinguent par leur longévité et, enfin, une part non négligeable n’est que de passage. Cela est d’autant plus vrai avec les séries policières. La concurrence y est telle que le moindre faux pas n’octroie pas de seconde chance. Ce cas est particulièrement vrai avec The Forgotten. Une saison relativement discrète qui se voit annulée sans autre forme de procès. La faute à un manque d’audience et, sans doute, une distribution sur la grille des programmes qui ne l’a guère aidée à s’imposer. Un arrêt justifié ou totalement incompréhensible ?

En se penchant sur l’idée initiale, on ne peut s’empêcher de penser à d’autres séries concurrentes produites également par Jerry Bruckeimer, Cold Case : Affaires classées et FBI : Portés disparus. À la différence prête qu’il ne s’agit pas d’une unité spéciale dédiée à des cas particuliers, mais une association de volontaires (et bénévoles) qui vouent leur temps libre à retrouver l’identité de cadavres anonymes. Le concept reste sympathique à plus d’un titre et l’on sent poindre une intention de fournir une touche d’originalité dans un genre très ciblé. Malheureusement, cette initiative n’est qu’à moitié remplie, et ce, pour plusieurs raisons.

Chaque épisode suit un schéma similaire qui se scinde en deux parties : la quête de l’identité de la victime et la résolution de son assassinat. L’entame tend à instaurer un contexte pour le moins inattendu avec des corps retrouvés dans des endroits insoupçonnés (parmi des mannequins de présentation, dans une boîte de chasse au trésor…) ; sous-entendu soigneusement dissimulés. Malgré l’appui des forces de l’ordre, le travail de recherche entraîne des investigations avec des moyens réduits. Le Réseau Identité doit donc jouer d’inventivité et faire preuve de certaines subtilités face aux différents personnages rencontrés. Principalement, des témoins ou des suspects dédaigneux et conscients de leur absence d’autorité.

Les déductions et la prospection sur les lieux visités par la victime occupent une place prépondérante. Il est vrai que parfois des situations fortuites facilitent la progression, mais dans l’ensemble, les éléments qui amènent à découvrir l’identité du mort se tiennent. Survient alors la deuxième partie où il faut reconstituer les circonstances de son décès et comprendre le mobile qui est le révélateur pour résoudre le crime dans les dix dernières minutes. Cette rigueur temporelle pour respecter le cahier des charges de la série tend à précipiter certaines histoires, quitte à rendre prévisible l’identité du coupable et empêcher d’autres composantes de trouver une véritable importance au fil des épisodes. On songe notamment au fait d’allouer la narration au mort lui-même, ce qui paraît aussi surprenant que judicieux pour prendre à contre-pied les attentes des spectateurs.

Choisir des « amateurs » avec à leur tête un ancien flic aurait pu amener une conjugaison des talents. On pense surtout à Tyler (Anthony Carrigan) dont l’inclination artistique permet d’effectuer des portraits réalistes sur papier ou en sculpture. L’équipe reste attachante et impliquée dans son travail, mais la spécificité de chacun des membres n’est guère mise en valeur. Hormis le personnage cité précédemment et Alex (Christian Slater), ils sont interchangeables dans leurs compétences. De plus, l’on ne s’attarde guère sur leur vie en dehors du Réseau Identité, à tout le moins trop peu pour développer davantage la caractérisation et exposer leurs motivations.

Au final, The Forgotten se révèle une série sympathique qui n’a pas eu le temps de s’imposer sur le petit écran. Ce ne sont pas forcément les audiences qui sont en cause, mais la fluctuation de ces dernières lors de la diffusion, perdant près de la moitié de ses spectateurs en cours de route. Si le fil rouge reste ténu jusqu’au dénouement, les enquêtes menées sont intéressantes malgré une rigidité narrative qui laisse peu de place à l’inattendu. Il n’en demeure pas moins une série policière qui avait pour vocation de se démarquer des sempiternelles unités spéciales avec des moyens à ne plus savoir qu’en faire. Une approche nuancée dont la discrétion a eu raison de ses intentions, somme toute honorables.

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Pfyq-mgpc3E[/youtube]

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.