Avis :
Difficile de trouver quoi que ce soit sur le groupe de thrash métal Warbeast. Leur site internet est relativement maigre et propose surtout une vitrine pour leur dernier album. On trouve quelques autres critiques sur la toile, mais pas grand-chose. Tout ce que l’on sait, c’est que le groupe vient du Texas et fait dans le thrash métal avec de grosse référence comme Slayer, pour ne citer qu’eux. Alors que visiblement leur premier album n’était pas une franche réussite, on peut lire de ci de là que l’album était trop sage, trop lisse et sans réelles intentions, le second album démarre très fort et propose quelque chose de lourd et de nerveux. Mais que s’est-il passé entre temps ? En 2012, le groupe signe avec la maison d’édition de Phil Anselmo, le leader et frontman de Pantera et de Down. Bien évidemment, l’énergie et la violence sera bien présente grâce à cet homme de talent, fan de métal et de films d’horreur. Mais on le sait tous, la violence ne fait pas tout. On peut avoir des albums bourrins, peu travaillés et peu technique qui n’apportent rien au genre. Alors Destroy de Warbeast vaut-il le coup ? le groupe mérite-t-il d’être exposé un peu plus ? Allons voir cela de plus près.
L’album commence très rapidement, avec une introduction qui répond au doux nom de Cryogenic Thawout, et qui reste purement instrumentale. C’est rapide, maîtrisé et on rentre rapidement dans le vif du sujet. On est face à quelque chose de violent qui ne fait pas dans la demi-mesure mais qui reste bien travaillé et construit. Nightmares in the Sky démarre tambours battants avec une batterie ultra rapide puis une guitare saturée qui déboîte bien. Bien entendu, au milieu du morceau on aura droit à un solo extrême, qui montre tout le talent du guitariste. Egotistical Bastard est dans la même veine, avec le solo en moins et un rythme effréné qui ne laissera personne indifférent. Le plus gros problème avec cet album, c’est que toutes les chansons sont faites via le même moule. On aura donc une intro plus ou moins violente, un passage à la vitesse supérieur, un chanteur qui commence à beugler, un solo et une conclusion abrupte. Alors je veux bien que le thrash métal ne soit pas le genre de métal le plus travaillé et le plus conceptuel, mais si l’on veut faire un album, on évite de tomber dans la facilité et on tente certaines choses, comme une ballade, un morceau plus lent, qui tente plus d’instaurer une ambiance et un morceau plus rapide. Néanmoins, Warbeast a le mérite de remettre au gout du jour un genre qui s’était presque éteint, rappelant le gros son des années 90 et 2000, où Metallica était encore jeune et où le thrash métal était synonyme de culture underground. Certains morceaux sortent un peu de l’ordinaire, mais sur les 9 pièces, ils sont trop rares, comme The Day of… qui est la piste la plus longue et la plus travaillée ou encore Nobody qui possède surement un rythme un poil moins rapide et qui montre un refrain plus intéressant et qui rentre plus facilement dans la tête.
Au niveau de la voix du chanteur, on reste dans ce qui se fait de mieux dans le domaine du thrash métal. Sans pousser sa voix dans le gargarisme ou dans le hurlement primaire, Bruce Corbitt pose sa voix qui demeure puissante, grave et qui s’impose dans les refrains, même si parfois il utilise quelques chœurs pour appuyant ce moment-là, comme dans Nobody par exemple. Néanmoins, on reste dans le chant que l’entend le plus souvent dans ce genre de branche métallique. Bien entendu, comme l’album est produit par Phil Anselmo, on retrouve quelques similitudes dans les voix et surtout dans la façon de scander certaines paroles comme dans le morceau Blood Moon ou encore dans le morceau War of the Worlds. Tout cela reste dans la même famille.
Au final, Destroy, le dernier album de Warbeast n’est pas si désagréable que cela, mais il s’insère dans la branche du nouveau thrash métal où la technicité se perd dans un brouillon violent. Les rythmes sont très tendus, la voix du chanteur se colle parfaitement à la musique, mais il manque un petit truc pour rendre ce groupe plus attractif. Un petit quelque chose de plus simple, de plus mélodieux, au moins sur une piste pour rendre Destroy presque incontournable. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, cela reste bien sympathique.
- Cryogenic Thawout
- Nightmares in the Sky
- Egotistical Bastard
- Nobody
- The Day of…
- Warbeast
- Blood Moon
- War of the Worlds
- Destroy
Note : 13/20
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=76-MsFnb-ts[/youtube]
Par AqME
Note de Mickey: 10/20 C’est un peu n’importe quoi l’instrumental