avril 19, 2024

Passengers – Les Amants de l’Espace

De : Morten Tyldum

Avec Jennifer Lawrence, Chris Pratt, Laurence Fishburne, Michael Sheen

Année : 2016

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…

Avis :

D’origine norvégienne, Morten Tyldum est un réalisateur qui fait ses premiers pas dans son pays avec un film encore inédit chez nous Anges Déchus (Varg Veum en version originale). Puis en 2013 sort Headhunters, une coproduction allemande et norvégienne mettant en scène un certain Nikolaj Coster-Waldau, le fameux régicide de Game of Thrones. C’est réellement deux ans plus tard qu’il explose avec un film américain sur la vie du génie Alan Turing, Imitation Game, dont Benedict Cumberbatch interprète le rôle-titre. Il n’en fallait pas plus pour que le metteur en scène se fasse repérer par Hollywood et le mette aux commandes d’un film plus ambitieux, Passengers.

Le film était très attendu pour deux raisons. La première est plutôt à ranger du côté bling-bling avec un casting à la mode et deux acteurs ayant le vent en poupe, j’ai nommé Jennifer Lawrence et Chris Pratt. La deuxième raison est plus cinéphilique, puisqu’il s’agit du scénario en lui-même, annonçant un mélange de romance, de catastrophe et d’aventure spatiale. Il en ressortait donc quelque chose d’inédit, de peut-être glamour mais aussi de fort au niveau des émotions. Le réalisateur tient-il tous ses paris ? A moitié, car si dans son ensemble le film demeure plutôt divertissant et relativement bien fait, les émotions ne passent pas forcément et la linéarité du métrage fait que l’on reste presque déçu d’un résultat comme cela.

En premier lieu, les acteurs sont bons. Chris Pratt tient le film sur ses épaules pendant quasiment toute la première moitié du métrage et on ressent bien sa détresse d’être seul dans cet immense vaisseau. Que ce soit dans son regard ou ses actions, l’acteur s’en tire avec les honneurs. Jennifer Lawrence est un peu moins convaincante, mais c’est son rôle qui veut cela, une belle plante dont le réalisateur aime à suggérer les formes et qui va au bout d’un moment péter un plomb lorsqu’elle va apprendre la vérité sur son réveil. Le problème, c’est l’osmose entre les deux partenaires. S’ils sont glamours et que leur jeu est plus que correct, c’est dans l’émotion dégagée que cela parait superficiel. En fait, il reste tellement peu de place au réalisateur entre son introduction et sa fin basée sur l’action, qu’il occulte pas mal de moments intéressants dans la relation de couple et finalement, le rapprochement se fait de manière trop abrupte. Certes, il aurait fallu que le film soit plus long, mais finalement, on ne ressent pas grand-chose devant le métrage, qui a bien du mal à s’éloigner de son postulat de base, la survie en milieu hostile.

Fort heureusement pour le spectateur, le film est savamment rythmé et il y a suffisamment de choses qui se passent pour ne pas s’ennuyer. Morten Tyldum trouve un juste équilibre entre la palabre et les actions, offrant même un joli final qui peut faire penser à bien des égards à Gravity. Seulement, là aussi tout va trop vite sur la fin et il n’y a pas assez d’éléments perturbateurs durant la première moitié du métrage. En fait, c’est un peu le reproche principal du film, c’est qu’il n’arrive jamais à faire monter la tension crescendo, tout comme il n’arrive pas à faire monter la passion entre les deux protagonistes. Du coup, on se retrouve face à un ersatz de Gravity avec une pointe de romantisme pour amener une petite once de nouveauté, espérant que le spectateur ressente de l’empathie pour les deux personnages. Si c’est le cas, c’est plus à cause des acteurs que pour leur rôle et c’est bien dommage. Après, encore une fois, on ne s’ennuie pas devant et la mise en scène est plus que correcte, affichant de jolis plans spatiaux et surtout, mettant en avant des moments bien fichus.

En effet, les effets spéciaux sont très convaincants et toute la technologie présente dans le vaisseau est impressionnante. On sent qu’un travail sérieux a été fait en amont pour le design de l’engin spatial qui est vraiment réussi. Certaines séquences sont aussi intéressantes au niveau des idées. Par exemple, lorsque Jennifer Lawrence se baigne dans une piscine et que la gravité se déclenche, la coinçant dans une énorme bulle d’eau. Le plan est beau et surtout impressionnant. Après, on ne peut s’empêcher de trouver un manque d’innovation dans tout ça. Si tout est beau, l’ensemble du film ressemble à d’autres films de science-fiction, comme Gravity, pour l’accident spatial, mais aussi à 2001 L’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick pour certains couloirs incurvés, mais aussi à Seul au Monde (qui n’est pas de la SF mais c’est une référence itou) lorsque Chris Pratt se retrouve tout seul au début du métrage. Tout cela mis bout à bout ne confère pas à Passengers une aura assez puissante pour devenir un film pleinement convaincant.

Au final, Passengers est un film qui n’est ni bon, ni mauvais, mais qui se situe dans la bonne moyenne des films de science-fiction cette année. Bien rythmé, plutôt beau à voir avec des surprises au casting comme un Michael Sheen qui fait fonction de soupape ou un Lawrence Fishburne maladif et presque inquiétant, le film pêche cependant par une superficialité assez déroutante et un survol anecdotique des thèmes brassés comme l’amour. L’amour, qui gagne toujours à la fin et qui montre que malgré tout, nous sommes liés par le destin. Bref, un film loin d’être désagréable, qui a des défauts, mais qui fait office de joli petit film de clôture pour une année où l’amour s’est fait trop rare.

Note : 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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