décembre 10, 2024

Royal Republic – Weekend Man

Avis :

La Suède est un pays scandinave dont la musique oscille constamment entre la pop dégueulasse ayant malheureusement marqué les esprits et le métal symphonique, preuve que finalement, les blonds aux yeux bleus ont bon goût. Parce qu’à choisir entre In Flames ou Abba ou encore entre Arch Enemy et Ace of Base, il n’y a pas photo et les qualités musicales penchent clairement d’un seul côté. Cependant, il faut un temps difficile de trouver un juste milieu entre les riffs agressifs, les growls gutturaux et la pop sucrée à la Aqua qui fut un vrai supplice pour les oreilles du monde entier. C’est en 2010 que surgit sans crier gare Royal Republic, un groupe de rock suédois mais qui fait la part belle à l’entre deux, avec des compositions très rock, parfois hard, voire punk, et des paroles débiles servant des sujets bas de plafond. Mais qu’importe, le groupe apportait quelque chose de frais, de novateur et qui donnait amplement envie de bouger avec des qualités techniques indéniables. Six ans plus tard, on les retrouve avec un nouvel album, Weekend Man, qui semble enfin perforer les frontières de la Suède pour parvenir jusqu’aux oreilles d’autres pays européens. Et après autre ans d’absence, le groupe revient en grande forme dans ce que l’on pourrait appeler l’album de la maturité, tant tout ce qui a construit le groupe se retrouve dans ce skeud.

L’album débute avec Here I Come (There You Go) et démontre toute la sagesse acquise par le groupe. En effet, si le départ est assez mollasson, c’est simplement pour monter crescendo, effectuant ensuite un joli break qui change complètement d’ambiance, pour repartir sur la fin avec un tempo proche du début. Spécialiste du morceau court et allant droit au but, le groupe montre alors son enrichissement et sa volonté de construire des titres plus complexes et donc plus intéressants. On retrouvera d’ailleurs cet adage sur d’autres morceaux de l’album avec notamment Weekend Man, qui est très proche d’un stoner rock par l’ambiance et les riffs plutôt lourds des grattes ou encore avec My Way, un titre plus pop teinté de rock, mais qui n’hésite pas à varier les plaisirs au sein du même titre. Parmi les compositions plus complexes qu’à l’accoutumée, on peut aussi compter sur des morceaux relativement calmes mais qui se traduisent par des paroles plus intéressantes, plus censées et moins dans le délire du groupe, à savoir les nanas et le sexe. On peut ainsi facilement tomber amoureux de Follow the Sun qui ressemble à un titre électro pop lounge avec des guitares ou encore Any Given Sunday qui fait écho au rock psychédélique des années 80. Et c’est peut-être là que le groupe frappe un grand coup, se lançant dans quelque chose de délicieusement rétro, tout en le glorifiant. Il en résulte des titres imparables, au même titre que American Dream, un pur titre cynique mais génialement orchestré qui peut aussi faire penser aux Foo Fighters dans son début.

Cependant, le groupe reste toujours fidèle à ses premiers amours et livre tout de même une belle fournée de titres rapides, punchys et qui peuvent parfois laisser sur le carreau. Le premier de tous arrive en deuxième position avec Walk !. Il s’agit d’un morceau énergique, drôle, résolument punk dans la ligne directrice et qui met de suite dans le mouvement. Sans être un titre agressif, il demeure plein d’énergie et donne furieusement d’hocher la tête dans tous les sens. On retrouvera un peu de cette énergie dans des titres comme Uh Huh ou encore High Times qui sont vraiment des morceaux légers et à l’image du groupe, dans des compositions qui dépassent à peine les deux minutes. Malgré tout, certaines pépites sortent du lot avec des titres comme When I See You Dance With Another, un morceau rock n’roll parfaitement exécuté ou encore Getting Along qui sonne vraiment comme un titre pop rock bourré d’énergie et au refrain parfaitement imparable. On retrouvera aussi des compositions plus hard, à l’image de People Say That I’m Over the Top, un morceau rapide avec une ligne de basse à tomber par terre. Et dans tout ça, le charismatique chanteur arrive à trouver une voie certaine, ne tombant jamais dans la surenchère de gimmicks ou de trémolos pour adoucir le ton. Bien au contraire, il s’amuse à crier dans le nerveux Playball ou chante d’une voix de crooner dans Any Given Sunday. Bref, un modèle du genre qui s’acclimate à tous les styles qu’il approche.

Au final, Weekend Man, le dernier album en date des excellents Royal Republic, est encore une fois une réussite. Il s’agit là d’un troisième album complet, varié, plaisant et surtout généreux. Généraux dans son nombre de pistes (une quinzaine), mais aussi dans son énergie qui déborde dans tous les sens et qui donne une forte envie de taper du pied, de chanter et de bouger. Bref, l’album de la maturité pour le groupe qui, on l’espère, parviendra à percer encore plus les frontières de son pays avec leurs prochains albums.

  1. Here I Come (There You Go)
  2. Walk!
  3. When I See You Dance With Another
  4. People Say That I’m Over the Top
  5. Kung Fu Lovin’
  6. Weekend Man
  7. My Way
  8. Follow the Sun
  9. Uh Huh
  10. Any Given Sunday
  11. Baby
  12. High Times
  13. American Dream
  14. Getting Along
  15. Playball

Note: 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=STzVhyLEf44[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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