avril 20, 2024

Kana Gawa

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Fiche Technique :

Auteur : Bruno Cathala et Charles Chevallier

Joueurs : de 2 à 4

Durée : 45 minutes

Règles :

Kana Gawa est un jeu de cartes qui explore les écoles d’art japonaises durant le XIXème siècle. A tour de rôle, chaque joueur devra prendre des cartes pour améliorer son atelier ou alors afficher son estampe pour l’agrandir. Lorsqu’il n’y a plus de cartes dans la pile ou lorsqu’un joueur a onze cartes dans son estampe, le tour se termine et on compte qui possède le plus de points d’harmonie.

La technique de jeu est très simple sur le papier. Au centre de la table se trouve l’école qui est représentée par un plateau en bambou. Le premier joueur va alors placer des cartes sur la première ligne (2 si on joue à deux, trois si on joue à trois et quatre si on joue à quatre). A partir de là, le premier joueur dit si une carte l’intéresse ou s’il passe son tour. Ainsi, si un joueur prend une carte, il doit placer sa carte devant lui, soit dans l’atelier, soit sur son estampe. Les joueurs ayant passé leur tour vont voir alors d’autres cartes arriver sous les premières cartes non prises. On se retrouve alors avec des colonnes de cartes et les joueurs peuvent alors prendre deux cartes de la même colonne. Les joueurs peuvent aussi choisir de passer une dernière fois et devront choisir à ce moment-là une colonne de trois cartes.

Une fois les cartes en main, le joueur a plusieurs choix. Sur sa carte de départ, il possède une partie atelier, en marron, et une partie estampe avec une saison dessinée dessus. Dans la partie atelier, il va falloir poser des pots de peinture représentés par des pions en bois. Sur chaque face atelier, il y a des cases paysages et pour poser une carte dans l’estampe, il faut obligatoirement avoir un pot sur la case du paysage associé pour poser l’estampe. Ainsi, vous ne pouvez poser une carte dans l’estampe qui coûte une forêt que si vous avez un pot sur une case forêt dans votre atelier. Du coup, quand on prend des cartes, il est toujours possible de les poser, soit dans l’atelier pour donner du « mana », soit dans l’estampe si on a le « mana » nécessaire.

C’est bien joli tout ça, mais comment on marque des points ? De plein de façons différentes ! En effet, chaque carte dans l’estampe rapporte un point. Certaines cartes rapportent plus de point car elles ont un petit lotus dessiné dessus. Ensuite, certaines cartes atelier apportent aussi des points bonus et parfois en enlèvent car elles ont un mana « joker », qui fournit n’importe quel couleur pour poser dans l’estampe. Ensuite, il y a des saisons affichées sur les cartes estampe. Le joueur marque autant de points que de cartes de la même saison qui se suivent dans l’estampe. C’est assez difficile car quand on prend les cartes, on les pose à la suite et on ne peut pas les repositionner. Heureusement, des pions orage permettent de remplacer les saisons.

Mais la façon la plus puissante pour remporter des points, c’est de réussir des quêtes. Au début du jeu, il y a une zone avec des objectifs précis à remplir. Ces objectifs sont établis en cinq familles de trois succès. A partir du moment où un joueur remplit les conditions de réussite d’une quête, il a deux choix. Soit il prend les points de l’objectif mais ne pourra plus prendre les autres cartes de la même famille, soit il abandonne l’objectif pour faire mieux. A ce moment-là, il ne peut plus revenir en arrière et ne pourra plus jamais prendre l’objectif qu’il a rempli.

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Avis :

Il est difficile de dire du mal de Bruno Cathala, car il s’agit de l’un des plus gros créateurs de jeux de société en France. Et quasiment à chaque fois, c’est un succès. Kana Gawa fait-il exception ? Bien sûr que non, bien au contraire, il s’agit d’un excellent jeu aux mécaniques simples et variés et dont la stratégie autant que la chance seront primordiales pour gagner.

Avec ce jeu, l’auteur s’appuie sur un classique du genre, marquer plus de points que l’autre pour gagner. Sauf qu’ici, il y a une réelle cohérence avec l’univers calme et apaisant de l’estampe japonaise, puisque aucune crasse ne peut être faite aux autres joueurs. Certes, il est possible de prendre un paquet de cartes avant quelqu’un d’autre, mais cela ne va pas bloquer l’adversaire pour autant, lui aussi tout de même une certaine marge de manœuvre avec les cartes qu’il reste. En faisant ainsi, le jeu gagne en dynamique, mais surtout en apaisement puisque les mauvais joueurs, tout comme les stratégiques, pourront trouver des alternatives pour ne pas se retrouver bloquer ou détester.

Pour autant Kana Gawa est un jeu très stratégique. D’une part parce qu’il faut bien choisir sa colonne de cartes et quand on va la prendre, mais aussi dans le placement sur son atelier ou son estampe. La façon de marquer des points étant multiple, il faut essayer d’optimiser au mieux son plateau pour ne pas se retrouver dans des situations délicates en fin de partie. Le hasard tient une petite place dans le jeu avec la présence de cartes face cachée. Si on sait le thème de la carte grâce à son dos, on ne sait pas son coût et ce qu’elle rapporte. Un challenge qui rajoute du piquant et peut retourner une situation.

Mais le plus intéressant dans ce jeu, c’est qu’il n’y a pas de temps mort. Les réflexions se font assez vite, les interactions avec le plateau sont plutôt rapides et tout le monde joue quasiment en même temps, ce qui facilite une certaine fluidité dans les règles et le déroulement d’une partie. D’autant plus que l’ergonomie des cartes est parfaite, puisque chaque chose est bien délimitée et que tout le jeu est pensé pour avoir un sentiment de paix et de sérénité.

Le matériel est tout simplement sublime. Entre la boîte bien disposée et le matériel de grande qualité, on en a pour notre argent. Les pions en bois sont simples mais efficaces et solides, les cartes sont juste superbes grâce aux illustrations de Jade Mosch et même la règle du jeu est en papier glacé, ce qui lui confère une solidité accrue. Bref, il n’y a rien à redire sur le matériel qui est parfait.

Au final, Kana Gawa est un excellent jeu, que ce soit pour les néophytes ou les joueurs plus expérimentés. Doté de mécanismes simples et fluides, le jeu permet de marquer des points de différentes façons et offre toujours quelque chose à faire au joueur, ne le bloquant jamais. Il réside dans ce jeu une atmosphère particulière et réussie qui confère une aura presque « feng shui » à Kana Gawa, donnant d’autant plus envie d’y rejouer au plus vite.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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