avril 18, 2024

Iris – SM: Sulfureuse Manipulation

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De : Jalil Lespert

Avec Charlotte Le Bon, Jalil Lespert, Romain Duris, Camille Cottin

Année : 2016

Pays : France

Genre : Thriller

Résumé :

Iris, la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier, disparaît en plein Paris. Max, un jeune mécanicien endetté, pourrait bien être lié à son enlèvement. Mais les enquêteurs sont encore loin d’imaginer la vérité sur l’affaire qui se déroule sous leurs yeux.

Avis :

Et d’une quatrième réalisation pour le comédien Jalil Lespert. Après avoir mis en scène une version de la vie d’ »Yves Saint-Laurent« , après s’être évadé dans la flamboyance de la noblesse française avec la première saison de « Versailles« , le réalisateur s’essaie cette fois-ci au thriller tendance Verhoeven

Avec sa bande-annonce sulfureuse, son casting impeccable et son synopsis alambiqué, « Iris » détenaient des arguments pour lui qui laissaient saliver un joli chamboulement dans les codes du cinéma français, et alors qu’on ne l’attendait pas, d’un coup, le nouveau Jalil Lespert attisait la curiosité. Et le résultat ? Et bien même si « Iris » va être moins percutant qu’on nous l’avait vendu, il n’en restera pas moins un bel essai qui détient son lot de surprises et de manipulation. Un essai qui détient aussi des personnages à double tranchant qui vont s’avérer très intéressants. Au final, même si le film sera oubliable avec les années, il n’en reste pas moins que l’on passe un petit moment sympathiquement tendu devant le nouveau film de Jalil Lespert.

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Iris, la femme d’Antoine Doriot, un riche banquier, disparaît dans les rues de Paris, sans que personne ne s’en rend compte. Quelques heures plus tard, Doriot reçoit un coup de téléphone anonyme. À l’autre bout, un homme le prévient qu’il vient d’enlever Iris. Il exige une rançon contre la vie d’Iris. Cet homme, c’est Max, un garagiste sans le sou, qui s’est laissé convaincre par Iris d’orchestrer son propre enlèvement afin de pouvoir échapper à son mari avec la rançon. Parmi ces trois personnages, quelqu’un tire les ficelles, mais qui ?

Est-ce que ça se bousculerait pas un peu dans le cinéma français ? « Iris« , signé Jalil Lespert, est-il le polar qui nous manquait ? Le polar original qui réinventerait le tout et donnerait du neuf dans ce paysage ? Et bien la réponse sera aussi alambiquée que le film de Jalil Lespert.

« Iris » est un bon petit polar, à tendance thriller, mais ce n’est pas un film qui va transcender les foules, malgré un scénario plutôt bien étudié qui arrive à faire son petit effet avec tous ces personnages miroirs qui se croisent, s’affrontent, se manipulent et se révèlent.

« Iris » commence comme un film tout ce qu’il y a de plus basique. Le scénario est simpliste, voire même déjà vu. Le rythme est lent et l’on a du mal à être pris par le film de Jalil Lespert, tant il est simple dans son intrigue.

Et pourtant, malgré son début difficile, « Iris » est un film qui fait son petit bonhomme de chemin, pour finalement arriver à prendre son spectateur dans une intrigue qui nous réserve son lot de surprises. Plus l’intrigue avance et plus les personnages qui sont assez clichés au départ finissent par être surprenants et sortent des sentiers battus. Le film développe un double regard, joue avec la vérité et le mensonge. Jalil Lespert s’amuse à nous balader, allant à droite pour finalement se retourner et surprendre à gauche. Le réalisateur offre des personnages immoraux, nuancés, afin que chacun finisse par apparaître comme un salaud, mais un salaud attachant. Ici, aucun personnage n’est tout noir ou tout blanc, chacun d’entre eux a sa part sombre et grâce à cet état de fait, Jalil Lespert nous emporte vers un final très bien vu.

On saluera le scénario qui s’aventure aussi bien dans le polar que le thriller, le drame et surtout l’immoralité. Jalil Lespert n’hésite pas à aller vers des sujets difficiles, avec notamment la grande présence de la sexualité et des pratiques SM, offrant des rapports de force en permanence, sans pour autant tomber dans la vulgarité.

Malheureusement, si le film et le scénario ont de belles qualités, ils ont aussi des défauts et la première est le brouillon que le film détient parfois. Entre les manipulations et les flashbacks explicatifs, même si l’on arrive à tout suivre et comprendre, il y en a certains qui sont mal apportés et placés et à plusieurs moments, on peut avoir des impressions de brouillon sur l’ensemble. Et c’est aussi ce brouillon et ces maladresses qui font redescendre le film et la tension d’un cran. Et c’est aussi à cause de ces éléments-là que le nouveau film de Jalil Lespert deviendra très oubliable au fil des années.

« Iris » est un film aussi mitigé dans sa mise en scène, car si parfois le film détient une belle classe, un sacré côté glamour, tout n’en oubliant pas de jouer avec les codes du thriller, allant dans le glauque et le malsain, on notera cependant que le film manque aussi de caractère. Malgré une belle photo et des scènes originales, Jalil Lespert n’arrive pas à marquer les esprits durablement dans la façon qu’il a de nous raconter son histoire et c’est bien dommage, parce qu’avec une ambiance plus marquée et une ligne moins confuse, « Iris » avait de quoi être grand.

Par contre là, où Jalil Lespert fait un sans-faute, c’est dans son casting. Romain Duris est génial dans un rôle dans lequel on ne l’avait encore jamais vu, ce qui fait franchement du bien. Charlotte Le Bon est incroyable et arrive parfaitement à tenir ce personnage ô combien difficile. Jalil Lespert est excellent dans le rôle cliché du banquier véreux. Et Camille Cottin et Adel Bencherif sont excellents en duo de flics. Les deux comédiens se complètent tant qu’ils finissent par être un seul personnage.

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« Iris » est donc un bon petit film malgré ses défauts. Bon thriller, sulfureux, n’hésitant pas à explorer d’autres horizons, « Iris » est aussi un casting impeccable, qu’on prend plaisir à suivre. Et même si « Iris » est moins beau que « Des vents contraires » et qu’il finira par se faire oublier, il n’en reste pas moins qu’il divertit et prend son public sur l’instant.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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