De : Etienne Chatiliez
Avec André Dussollier, Sabine Azéma, Eric Berger, Emilie Yili Kang
Année : 2019
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur « tout-petit » dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents…
Avis :
Étienne Chatiliez est un réalisateur français qui a connu son heure de gloire de la fin des années 80 jusqu’au début des années 2000. Tous ses films ont fait de jolis scores au box-office, pour beaucoup, ils sont devenus cultes comme « La vie est un long fleuve tranquille« , « Tatie Danièle« , « Le bonheur est dans le près » ou encore « Tanguy » qui ira même jusqu’à définir ces jeunes adultes qui ne partent pas de chez leurs parents. Bref, Étienne Chatiliez, c’est le réalisateur populaire par excellence. Enfin, ça, c’était jusqu’à ce qu’il ne commette « Agathe Cléry« . Four monumental, doublé d’une daube inclassable, depuis ce film, Étienne Chatiliez essaie de se relever. Après la déception « L’oncle Charles« , pour redorer son blason, Étienne Chatiliez a décidé de nous offrir une suite qu’on n’attendait pas. Une suite de son plus grand succès, « Tanguy« .
Alors il est vrai que des suites, comme ça, ça ne donne pas vraiment envie, sauf que l’idée de revoir Tanguy et ses parents, et bien moi, ça me donnait envie justement. Et si ce retour de « Tanguy » arrive à être drôle, arrive à être amusant, il restera malheureusement une déception, notamment parce que le réalisateur a bien du mal à lancer son film et que le côté copier-coller du premier se fait bien trop présent.
Cela fait maintenant seize ans que Tanguy a quitté le nid familial pour la Chine et l’amour de sa vie. Cela fait donc seize ans que les parents Guetz sont tranquilles et profitent de leurs vieux jours. Mais ce petit paradis qu’ils se sont créés va être chamboulé quand Tanguy, quarante-quatre ans, est de retour à la maison avec sa fille de seize ans, quand celui-ci s’est fait larguer comme une vieille chaussette par sa femme, qui est partie avec un autre. Si les parents de Tanguy sont conciliants, très vite, ils vont avoir la sensation qu’ils se font avoir et que finalement, Tanguy ne va pas aussi mal qu’il le prétend et qu’il est plutôt bien à la maison.
L’idée de revoir « Tanguy » au cinéma, c’est une petite fantaisie qu’on n’attendait pas, parce que premièrement, le premier film se suffisait à lui-même, et au-delà de ça, voguant tranquillement sur ses vingt ans, on ne pouvait avoir l’idée de retrouver ces personnages. Pourtant, c’est ce qu’Etienne Chatiliez vient de faire et comme ça, sur le papier, ou dans les bandes-annonces, l’idée semblait intéressante, même drôle, et c’est ce que le film va être, quelques dix minutes seulement.
Dans le fond et sur l’ensemble, ce retour de « Tanguy » au cinéma est un film qui se laisse regarder. Le tout n’est pas mauvais, mais on ne peut pas dire non plus qu’il soit aussi excellent. Le principal souci de cette suite, c’est qu’elle a d’énormes problèmes de rythme. « Tanguy, le retour« , s’il tient une bonne idée, livre avant tout un scénario plat, qui va mettre un temps infini à démarrer. S’il y a bien deux ou trois situations bien placées, le film peine à se lancer. On sent que le film ne demande qu’à démarrer et l’on attend que cette guéguerre amusée commence enfin et malheureusement, elle n’arrivera que bien trop tard et ne durera pas assez pour combler les attentes qu’on pouvait en avoir.
De plus, une fois que cette guéguerre commence, elle va manquer de punch. Si ça reste drôle, on est quand même chez Étienne Chatiliez et le bonhomme a encore pas mal de drôleries à offrir, on sent que ce qui a fait sa renommée n’est plus là. Comme je le disais, ça manque d’énergie, de punch, de crise, d’espièglerie, de vacherie (beaucoup d’ailleurs sont du copier-coller et le tout est sans surprise) puis, comparé au premier film, le tout est très sage et finalement, si le film arrive à trouver son petit charme, c’est grâce à ses acteurs et ses personnages qu’on aime retrouver.
Si le film a du mal à pleinement nous convaincre, il faut dire qu’il arrive à sortir la tête de l’eau grâce à Sabine Azéma, Éric Berger et André Dussollier qui demeurent très bons dans leurs rôles. On sent que les comédiens sont contents de retrouver leurs personnages et ils leur donnent corps. On notera aussi, pour rester chez les comédiens, des seconds rôles assez sympathiques, et notamment Emilie Yili Kang qui incarne la fille de Tanguy. La comédienne est pétillante et subtile.
Donc, sur l’ensemble, on ne passe pas un mauvais moment devant cette suite, notamment parce qu’on aime ces personnages. Ces retrouvailles sont certes décevantes, le film a bien du mal à se lancer, et une fois qu’il y arrive enfin, il ne tient pas assez sur la longueur, mais sur l’ensemble, « Tanguy, le retour » amuse l’espace de quelques instants et comparé à ce qu’Étienne Chatiliez nous a offert ces dernières années, c’est un petit peu mieux. Pas essentiel, donc, mais à voir pour les curieux.
Note : 09/20
Par Cinéted