Titre Original : Gingerdead Man 2 : The Passion of the Crust
De: Silvia St Croix
Avec Kevan Moezzi, Joseph Porter, Kelsey Sanders, Jacob Witkin
Année: 2008
Pays: Etats-Unis
Genre: Horreur, Comédie
Résumé :
Après s’être vengé de Sara, la seule survivante de la tuerie qui lui a valu la chaise électrique, l’homme pain d’épices s’immisce cette fois-ci dans une boîte à pâtisseries lors d’un tournage de film à petit budget. Pour le malheur de Kelvin Cheatam, jeune producteur qui essaye de redresser sa structure, il se déchaîne sur les acteurs du film qui ne sont pas sûrs de s’en sortir vivants…
Avis :
Le cinéma d’horreur possède ses figures bien identifiables. Des icônes cinématographiques que tout un chacun connait, même ceux qui ne sont pas rompus au genre. On peut citer en vrac Freddy avec Les Griffes de la Nuit, Jason avec Vendredi 13 ou encore Michael Myers avec la saga Halloween. A ceux-ci se rajoutent d’autres figures, moins connus du grand public, mais qui ont eu droit à leur saga et leur petite statuette pour les produits dérivés, comme Pinehead de Hellraiser ou encore Ash de Evil Dead. Les produits dérivés et les franchises qui commencent à accumuler des épisodes sont un peu la volonté de tout réalisateur fan du genre, car cela résonne comme une récompense et une volonté du public de suivre de nouvelles icônes du cinéma. Sauf que parfois, on tombe sur des surprises et des personnages complètement loufoques, inventés de toutes pièces et qui ont droit non seulement à leur saga, mais aussi à un réseau underground de figurines ou de jouets. Gingerdead Man fait partie de ces surprises, car au départ, rien ne laissait supposer que le premier film allait avoir plusieurs suites.
Il suffit de voir la tronche du tueur pour comprendre la surprise du cinéphile, un tueur dans un bonhomme de pain d’épices, le tout sou la houlette de Charles Band, le pape du Z américain avec sa boîte de production Full Moon. Mais à l’impossible nul n’est tenu, et c’est avec un certain culot que le self-made man a proposé des suites à son film, se mettant exclusivement producteur cette fois-ci. Malheureusement, faire une suite à un film d’horreur est bien souvent synonyme d’opportunisme, et c’est exactement ce qu’il va se passer avec ce second opus, qui se veut bigger and louder, mais qui sera surtout bien trop lourd.
Le premier problème que l’on rencontre avec ce métrage, c’est qu’il ne s’agit pas vraiment d’une suite car il n’y a aucun lien avec le premier film. Le bonhomme de pain d’épices se retrouve propulsé dans un studio de nanars et il ne souhaite qu’une chose, retrouver un corps. Pour cela, il doit tueur cinq personnes, puis une sixième mais qui doit être vierge. Un pitch complètement à côté de ses pompes qui lorgne aveuglément sur un certain Chucky et son incantation pour trouver un nouvel hôte. Mais ici, tout va de travers, la faute à des acteurs peu investis et qui ne font aucun effort pour jouer leur rôle à fond. C’est bien simple, c’est soit surjouer en permanence, soit proche du non-jeu et de l’inexpressivité. La mise en scène n’aide pas non plus, Silvia St Croix ne sachant pas manipuler une caméra et proposant des plans complètement aberrants, frôlant très souvent avec le mauvais goût.
Un mauvais goût que l’on retrouve constamment dans tout le métrage, que ce soit dans les personnages, entre la grosse chaudasse sur le déclin, le jeune premier qui veut percer à tout prix, le producteur peu scrupuleux et naïf ou le staff qui râle tout le temps ou dans l’ambiance générale qui se veut volontairement cheap et moche. Le film mise tout sur une mise en abîme avec un film dans le film. Projetant ce qui doit correspondre aux difficultés financières de Full Moon dans Gingerdead Man 2, on découvre les rouages d’un système à la dérive et qui danse constamment sur un fil pour subventionner ses films. Si l’œil critique aurait eu raison et donnait du cachet au métrage, montrant aussi une certaine distance de la part de Charles Band, il en ressort ici une moquerie évidente dotée d’un cynisme à toute épreuve qui ressemble plus à un gros fuck balancé à la tronche des spectateurs médisants. Le choix est fallacieux en plus d’être dénué d’intérêts.
Mais ce mauvais goût se retrouve même dans les meurtres. Plus généreux que le premier, avec un tueur qui aime toujours sortir des vannes de merde, le film essaye de faire plus gore. Sauf que là aussi, le mauvais goût est de mise. Entre l’homosexuel qui meurt avec un fer à lisser dans le cul, tout en y prenant plaisir ou le bonhomme de pain d’épices qui fornique avec une marionnette en forme de merde avant de la trancher en deux, on nage en plein délire abêtissant et qui finalement n’apporte rien à l’histoire. D’autant plus que l’ensemble est vraiment kitsch à souhait, partant très souvent dans le n’importe quoi comme cette marionnette en forme de bite ou encore cette fin qui n’a ni queue ni tête et qui place le tueur sur une croix de bois, ressemblant finalement au Christ, sans vraiment savoir pourquoi.
Au final, Gingerdead Man 2 est une belle déception même si on n’en attendait pas grand-chose. Voulant faire plus gras que son aîné, le film se plante sur toute la ligne offrant du mauvais goût et de vannes douteuses en plus d’un scénario indécent et d’une mise en scène au rabais. Il en résulte donc un très mauvais film, qui n’est ni drôle, ni apeurant, et c’est bien là tout son problème, surtout quand on est une comédie horrifique.
Note : 02/20
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Par AqME