avril 24, 2024

Les Conquérants de Troy

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Auteurs : Christophe Arleston et Ciro Tota

Editeur : Soleil

Genre : Héroïc-Fantasy

Résumé :

Le Monde de Troy vient d’être découvert : il appartient à la puissante compagnie transplanétaire du Consortium des Fleurs. Les colons y ont été déposés, par petits groupes. C’est le cas de Page-Blanche et de son jeune frère, Zuynn, arrachés de leur monde d’origine. À peine arrivés, ils n’hésiteront pas à mettre leur vie en péril pour retrouver la trace de leurs parents… Mais quel sera leur plus redoutable ennemi ? Un dragon femelle, une horde de gardes fleuris ou un dénommé Van Laack ?

Avis :

Tout comme le cinéma, le monde de la BD est assujetti aux réussites et aux échecs de certaines séries. De ce fait, il n’est pas rare de trouver des suites, des spin-off ou même des séries qui s’étirent jusqu’à devenir insupportables. Et s’il y a un monde qui se fait exploiter jusqu’à la moelle, c’est bien le monde de Troy. Lancé au départ par Lanfeust de Troy, une saga en huit tomes qui a révolutionné le monde de la fantasy, le monde de cette série fut par la suite utilisé à de nombreuses reprises dans d’autres sagas comme Trolls de Troy, Cixi de Troy, les Guerrières de Troy, Tykko des Sables, Gnomes de Troy ou encore Les Conquérants de Troy, une série qui fait aussi office de préquelle. Procédé déjà inutile au cinéma qui n’a pour but que de rapporter de l’argent, en est-il la même chose dans le neuvième art ? Oui et non puisque sur les quatre premiers tomes sortis il y a à boire et à manger mais on sent que les idées sont bien présentes.

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Il faut donc faire fi de tout ce que l’on connait sur Troy. Terre encore sauvage, elle va être colonisée par le consortium des fleurs qui veut exploiter le potentiel de cette planète, puisqu’elle donne un pouvoir à chaque habitant de la planète. Le seul problème, c’est que les colonisateurs ne viennent pas de leur plein gré et sont enlevés de leur planète d’origine. L’histoire se consacre donc sur Page-Blanche, une jeune pisteuse venant d’une planète sauvage. Avec son frère, elle veut retrouver ses parents, des scientifiques qui ont été envoyés pour puiser de la magie dans les plantes. Seulement, son frère va se faire enlever par Van Laack, qui a été nommé par le consortium pour construire une haute tour relayant la magie dans Troy. Elle va alors soulever une rébellion et se lier d’amitié avec d’autres personnages, ainsi qu’un dragon. Le pitch de base est donc plutôt intéressant et pas dénué d’intérêt pour ceux qui connaissent déjà le monde de Troy.

En effet, on aurait pu craindre une insulte faite aux fans en dénaturant ce qui a déjà été fait avant, mais ce ne sera jamais le cas, puisque rien, ou presque, n’est référencé aux séries suivantes. La seule chose que l’on sait, c’est que le bucheron qui répond au doux nom d’Eckmul sera surement le sage de la ville de Port-Fleuri qui changera de nom pour devenir Eckmul plus tard. La seule chose qui peut paraître bizarre (mais tout peut changer puisque la série est encore en cours), c’est que l’on voit des engins spatiaux et il n’y a aucune allocution dans la série de base, Lanfeust de Troy, à de quelconques ovnis. Doit-on y voir une référence à Lanfeust des Etoiles, je ne peux le dire, je ne les ai pas encore lus. Quoiqu’il en soit, le pire est évité avec Les Conquérants de Troy, qui évite avec brio la redite et la trahison. D’autant que le dessin de Ciro Tota n’est pas inintéressant, même si on peut lui reprocher de temps à autre des visages trop anguleux, surtout chez les femmes.

Cependant, il arrive que la série se prenne les pieds dans le plat et accumule par moments les facilités ou les incohérences. En premier lieu, dans sa globalité, la série reste très enfantine et se contente de remplir un cahier des charges sans prendre trop de risques. A titre d’exemple, il s’agit bien souvent de faire une quête, de ridiculiser Van Laack puis de repartir chercher ses parents. A ce rythme-là, la série peut durer éternellement. Mais le plus gênant, c’est qu’à chaque fois les héros s’en sortent sans trop de mal, annihilant ainsi tout effet de tension. D’ailleurs, les personnages sont assez peu charismatiques, car même Van Laack ou sa supérieure sont relativement ridicules, autant dans leur design que dans leurs actions. Enfin, on retrouve certaines aberrations au sein même du script, puisque Page Blanche doit s’endormir dès qu’elle a utilisé son pouvoir, et cet effet prend immédiatement. Hors, dans le dernier tome, elle ne s’endorme que quelques temps plus tard, une fois ses amis sauvés. Cela demeure assez gênant dans le sens où la dramatisation n’a pas vraiment sa place.

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Au final, Les Conquérants de Troy n’est pas une mauvaise série, d’autant plus qu’elle n’est pas encore terminée. Plutôt généreuse, elle donne ce que le lecteur fan de fantasy attend sans trop se prendre la tête. Et c’est dommage car les tenants et les aboutissants s’amenuisent au fil des tomes, ne laissant aucun doute sur la réussite de la quête de héros et sur leur sort. D’autant plus que la prise de risque est minimale avec une palette de personnages que l’on retrouve dans chaque BD fantasy de chez Soleil. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus.

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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