avril 19, 2024

Pitbull – Globalization – Attention Chien Gentil

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Avis :

Dans le domaine de la musique populaire et radiophonique, il y a certains personnages que l’on retrouve tout le temps, toutes les années et ressassant tout le temps la même musique. Bien évidemment, on ne parle pas de rock et encore moins de métal, mais bel et bien d’un mélange entre rap et musique électro. Et on ne le sait pas forcément, mais Pitbull officie dans le domaine musical (si on peut appeler ça comme ça) depuis l’aube des années 2000. En effet, après un passé douteux proche de la drogue et de la délinquance, Armando Christian Perez (beaucoup moins vendeur que Pitbull) décide de se ranger, de faire des études et de se consacrer à la musique. Il devient alors rappeur, mais aussi producteur et entrepreneur. Et bizarrement, si le talent fait durer, il faut croire qu’un nez dans la poudre et l’autre dans les affaires aident fortement à rester en haut de l’affiche. Mais comment y parvient-il ? Telle est la question quand on voit le nombre incalculable de chanteurs qu’il produit et le nombre grandiloquent de featuring sur ses skeuds, qu’il sort régulièrement, quasiment un par an. Globalization est son huitième album, sorti en 2014 et le moins que l’on puisse dire, c’est que si le skeud ne brille pas par sa qualité intrinsèque ou par sa générosité, Pitbull sait y faire et manie son public avec l’auriculaire.

D’entrée de jeu, Ah Leke annonce la couleur avec un featuring sympathique, offrant à Sean Paul un retour inespéré. Du coup, le titre oscille entre électro à grands renforts de beat bien lourds et dancehall. Le résultat est dégueulasse, mais il reste intéressant dans sa logique de construction relativement intelligente, offrant au fan ce qu’il attend, c’est-à-dire un rythme entrainant, une structure simple et quelques moments qui permettront aux plus chauds de danser. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, mais cela reste presque plus honnête qu’un David Guetta qui fait toujours la même chose, en essayant simplement de varier les genres pour finalement faire le même truc. Ici, Pitbull reste fidèle à ses origines cubaines et livre quelques titres sympathiques aux sonorités chaudes et sud-américaines. On peut citer par exemple Wild Wild Love ou encore We Are One (Ole Ola) en duo avec Jennifer Lopez. Il est clair que musicalement, on reste très bas du plafond, mais globalement, le rappeur ne ment pas sur sa marchandise et fournit un album qui permettra aux plus endurants de faire la fête. Même si certains titres sortent de l’aspect électro dance à l’image de Day Drinking, un titre plus calme et plus reggae, à la rythmique bien plus lente. Enfin, pour trouver un autre avantage à cet album, c’est que par moments, de vrais instruments sont utilisés comme des guitares sèches, ce qui donne une plus-value au skeud, s’éloignant parfois, bien que trop rarement, de la musique électro de base.

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Seulement, il devient difficile d’écouter l’album plus d’une fois sans ressentir une certaine langueur. En effet, l’album est pourtant court, mais on a la sensation que l’on a déjà entendu chaque chanson des milliards de fois. Il n’y a rien d’original dans l’album, aucun titre qui reste en tête et c’est là un défaut vraiment dommageable. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ces morceaux soient utilisés dans des films d’animation pour gosse, car c’est clairement le public qui sera le plus sensible à ce style, plus dansant que vraiment mélodique ou technique. On pourra donc se délecter avec Celebrate issu du film Les Pingouins de Madagascar. De ce fait, on se fout un peu de chaque titre, l’album et l’artiste représentant finalement de la musique fast-food qui n’est pas faite pour durer. Et c’est d’ailleurs pour cela que Pitbull est obligé de sortir un titre par an pour ne pas se faire oublier par le public qui consomme en masse ce genre de produit qui devrait presque être illicite tant il devient dangereux pour l’entreprise musicale. Enfin, les paroles des chansons sont d’une débilité sans nom, prônant le sexe (je n’ai rien contre, bien au contraire) où la femme est considérée comme un objet et non plus comme un être humain. La preuve en est faite avec Sexy Beaches, même si le jeu de mots élude de façon malhabile le vrai sens du titre. Bref, entre vulgarité cachée sous des paroles idiotes et un costard de maquereau, difficile de donner un gramme d’intelligence à Pitbull.

Au final, Globalization, le huitième album de Pitbull, n’est pas une purge en soi puisque l’artiste reste fidèle à lui-même et fournit un album que l’on pourrait presque qualifier d’honnête que les fans apprécieront sûrement. Maintenant, il dépeint un genre musical qui phagocyte les autres styles et il en devient presque omniscient alors qu’il fusille allègrement la diversité musicale. Bref, on pourrait presque être gentil avec ce genre de produit s’il n’était pas mis en avant à outrance alors que techniquement, il ne mérite pas tous ces égards et certainement pas toutes ces ventes.

  1. Ah Leke feat Sean Paul
  2. Fun feat Chris Brown
  3. Fireball feat John Ryan
  4. Time of Our Lives feat Ne-Yo
  5. Celebrate
  6. Sexy Beaches feat Chloe Angelides
  7. Day Drinking feat Heymous Molly
  8. Drive You Crazy feat Jason Derulo & Juicy J
  9. Wild Wild Love feat G.R.I.
  10. This is not a Drill feat Bebe Rexha
  11. We Are One (Ole Ola) feat Jennifer Lopez & Claudia Leitte

Note: 05/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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