novembre 5, 2024

Bring me the Horizon – That’s the Spirit – Virage Artistique

cover

Avis :

Quel destin étrange que celui du groupe Bring me the Horizon. Originaire d’Angleterre et fondé en 2004, le groupe se destine à une carrière dans Deathcore puis dans le metalcore, abordant des mélodies brutales et un chant crié relativement dense. Mais les aléas de la vie sont ce qu’ils sont, et d’après la rumeur, Oliver Sykes, le chanteur, se serait pété les cordes vocales lors d’un concert. De ce fait, la voix devient plus éraillée et le chant plus complexe à manier. Néanmoins, impossible de savoir si ce changement de voix est la cause du virage amorcé par le groupe depuis l’avant-dernier album. Sempiternal, alors quatrième effort, montrait un changement assez abrupt et une déviation vers le métal alternatif tout en y ajoutant des sonorités électro. Le résultat fut satisfaisant, malgré la haine qu’éprouvent certains envers le groupe. C’est alors que sort deux ans plus tard That’s the Spirit, cinquième album du groupe, et qui confirme que le groupe a vraiment pris un virage artistique. Beaucoup moins dense, plus électro, plus édulcoré, That’s the Spirit change complètement l’image du groupe qui semble s’assagir et rentrer dans une catégorie où se bouscule déjà beaucoup de monde. Mais bizarrement, l’album est loin d’être désagréable, même si on sent que le virage pop n’est pas forcément la meilleure des idées.

Le skeud débute avec Doomed et le morceau n’est pas là pour rassurer sur le devenir du groupe. Démarrant tout doucement avec des sonorités électro et un Sykes qui susurre des mots tout doux, il faudra attendre le refrain pour avoir un soupçon d’énergie avec des riffs agressifs et un chant crié qui correspond mieux à l’image du groupe. Fort heureusement, le titre monte crescendo, sans jamais atteindre des sommets. Dans les faits, on a vraiment l’impression d’entendre une sorte de longue intro qui présente la mutation du groupe. Et cette mutation s’opérera en deux temps. En effet, afin de ne pas déstabiliser les fans, le groupe va enchainer trois titres absolument parfaits et d’une nervosité qui fait plaisir à entendre. Happy Song se permet de mettre en avant des chants d’enfant pour mieux casser cette douceur avec des riffs violents et une rythmique infernale. D’autant plus que le refrain est ultra entêtant et que cette ambivalence entre son saturé et chant doux fonctionne parfaitement. Throne continue sur cette lancée, laissant aussi beaucoup de place au claviériste, mais abordant une vraie symbiose entre grattes ardues et passage plus électro. Le morceau est direct et très efficace. Enfin, True Friends est résolument le meilleur morceau du skeud, alternant violence et violon et un refrain d’une efficacité hors du commun.

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Seulement, le groupe ne gèrera pas cette énergie sur toute la durée de l’album. Il suffit de voir la rupture avec Follow You pour se rendre compte que le groupe espère apporter un nouveau souffle à son style et il essaye de la faire en douceur, sans perturber ses fans. Le titre est très pop, voire électro par moments, et il montre aussi une nouvelle facette dans la voix du chanteur, avec un chant aigu relativement anecdotique. En fait, il s’agit là d’une ballade mais qui sied mal à l’image du groupe. On retrouvera cet aspect là avec Oh No, qui clôture l’album et qui reste l’un des plus mauvais morceaux du groupe, faisant vraiment dans la pop sans âme alors que Bring me the Horizon possède vraiment une aura, qui semble disparaître un petit peu. Alors dans cette deuxième partie, on pourra se raccrocher à certains titres plutôt sympathiques, qui seront un mix entre l’énergie de départ et cette volonté folle de faire plus mainstream. What You Need en est l’exemple parfait, avec sa petit ligne de basse au départ, ou encore Run, qui pourrait passer pour du Linkin Park. Mais on ne peut enlever au groupe anglais cette volonté de proposer quelque chose de différent et de finalement pas si mauvais que ça. Les compos sont propres, souvent originales, proposant un équilibre très juste entre nervosité et moments plus calmes. Blasphemy en est l’exemple le plus pertinent, tout comme Drown ou encore Avalanche.

Au final, That’s the Spirit, le dernier album de Bring me the Horizon, montre bien le changement radical de ton du groupe. Plus sage, plus axé métal alternatif et sonorités mainstream, le groupe ne se perd pas dans un marasme anecdotique et trouve un bon équilibre entre deux mondes assez différent. On regrettera juste quelques morceaux trop doux, pas assez rentre dedans et seulement trois titres vraiment vifs. Néanmoins, on peut dire que le groupe a réussi son pari, faisant un album hybride, plaisant et annonçant une changement en douceur.

  1. Doomed
  2. Happy Song
  3. Throne
  4. True Friends
  5. Follow You
  6. What You Need
  7. Avalanche
  8. Run
  9. Drown
  10. Blasphemy
  11. Oh No

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BpmJh2CjSIA[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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