avril 19, 2024

Jessabelle – Vaudou Doux

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De : Kevin Greutert

Avec Sarah Snook, Mark Webber, David Andrews, Joelle Carter

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Victime d’un terrible accident, Jessabelle est de retour dans la maison de son enfance, une demeure isolée dans les bayous de Louisiane. Son père y vit seul depuis le décès de sa mère survenue peu après sa naissance. La jeune femme ne tarde pas à découvrir un mystérieux enregistrement vidéo que sa mère lui a laissé en héritage. Sa découverte et le secret qu’il contient vont provoquer l’ire d’un esprit tourmenté que rien ne semble pouvoir arrêter.

Avis:

Blumhouse est une maison de production assez surprenante. Il faut dire qu’elle est capable du pire comme du meilleur et qu’au rythme où sortent les films d’horreur, on a l’impression que Jason Blum a le monopole de l’horreur sur grand écran. Arpentant le chemin des salles obscures aussi bien que celui des rayons de DTV, Blumhouse propose une recette qui marche de temps à autre, mais qui bien souvent déconne, la faute à des films opportunistes et sans réel engagement. Mais avec Jessabelle, sommes-nous plutôt du côté obscur des mauvais films d’épouvante ou avons-nous droit à une petite surprise ?

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Jessie est une jeune fille amoureuse et enceinte mais qui va tout perdre en quelques secondes suite à un accident de voiture. Elle se retrouve paralysée des jambes et doit vivre chez son père, puisque sa mère et sa tante sont décédées depuis quelques années. Le problème, c’est qu’elle n’a pas vu son père depuis le décès de sa mère et qu’il a la bouteille facile. Elle va tout de même vivre chez lui, dans son village d’enfance. Mais alors qu’elle dort dans l’ancienne chambre de sa mère, une présence se fait sentir et Jessie trouve des cassettes vidéo de sa mère. Elle découvre alors que cette présence n’est que peut-être que son double maléfique.

Ceux qui ignorent le passé sont condamnés à le répéter. Voilà la phrase clé du film, qui sera sorti d’un personnage qui ne va pas vivre longtemps. Et force est de constater que Kevin Greutert, le réalisateur à qui l’on doit également les deux derniers Saw, n’a pas appliqué cette phrase à la lettre. En effet, Jessabelle est prévisible du début à la fin et ne fait rien pour sorti des sentiers battus du film de fantôme. Et c’est bien dommage car le métrage n’est pas exempt de qualité, à commencer par une thématique peu explorée dans le cinéma contemporain, le vaudou. Exit les zombies et les tontons macoutes de Craven (L’Emprise des Ténèbres), on nage ici en plein occulte avec un fantôme revanchard et violent dont le mystère va être dévoilé au fur et à mesure du métrage. C’est assez rare pour le signaler, mais le film essaye d’être cohérent avec ce thème et propose une vision macabre du vaudou, avec une communauté noire acceptée, mais qui possède toujours des velléités envers l’homme blanc.

Le principal problème va provenir de l’ambiance qui est loin d’être surprenante et qui n’instaure aucune tension. Certains passages sont vus et revus, comme le fantôme qui apparait derrière un rideau ou dans la flotte et la lumière du film n’est pas faite pour instaurer un malaise. D’autant plus que le film ne sait pas trop se positionner par rapport aux apparitions. A chaque fois que l’héroïne rêve, le fantôme apparait, donnant au film une ambiance proche d’un Silent Hill, ce qui est plutôt intéressant. Mais il devient aussi palpable en plein jour avec des proches de la fille, ce qui devient douteux et alarmant. Comment est-ce possible ? Le fantôme peut-il apparaître et devenir plus que tangible ? Autant d’étourderies que de lourdeurs à un film qui n’apporte finalement pas beaucoup de sens à cette histoire.

Et ce ne sera pas la seule chose dérangeante dans le métrage. La principale incohérence proviendra de la mise en place de la déchéance de l’héroïne. Elle perd tout et plus encore, mais l’état décide de la laisser seule dans la vieille bicoque de son père, alors qu’elle est en fauteuil roulant ? Tout cela n’est pa très rigoureux et même si ce n’est qu’un détail, il est tout de même différent des fils dramatiques parfois un peu gros que l’on peut voir dans le cinéma. Et c’est d’autant plus dommage que certains passages, trop rares, sont assez bons, comme la bagarre dans la salle de bains, qui n’est pas sans rappeler le remake de Evil Dead (pas terrible, c’est vrai) ou encore l’accident au tout début qui demeure ultra percutant. Sauf que l’ensemble ne tient pas vraiment la route, la faute aussi à une actrice qui surjoue toutes les émotions et pour laquelle on n’aura aucune empathie.

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Au final, Jessabelle est une grosse déception, comme c’est souvent le cas avec les sorties DTV de chez Blumhouse. Apathique, mal joué et avec un scénario qui n’offre finalement que peu de choix aux spectateurs, le film essaye vainement de jouer avec le vaudou et des traditions ancestrales pour faire peur, ce qu’il ne remplira pas du tout. Un film qui avait un potentiel certain mais qui ne sort pas de la route balisée inscrite par bien des films auparavant. Il serait peut-être temps de revoir son histoire et de fournir quelque chose de neuf, en apprenant des erreurs du passé.

Note : 06/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1vNtpNWi6Lk[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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