mars 28, 2024

Gabriella Cilmi – The Sting

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Avis :

Si l’Australie est une terre avec un cinéma très engagé et relativement âpre (donnant lieu à une exploitation de ce cinéma appelée Ozploitation), il n’en est pas forcément de même avec la musique. Si le groupe de hard le plus connu vient de là-bas (AC/DC pour les incultes) et que ses rejetons prennent plutôt bien la relève (Airbourne pour les non-initiés), il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, hormis peut-être des musiques tribales à base de didjéridou. En 2008 est apparu sur nos écrans et écouteurs une jolie donzelle d’origine italienne mais de nationalité australienne, Gabriella Cilmi, qui fit un carton avec le morceau Sweet About Me. Bien entendu, le titre fut un hit dans son pays, mais il cartonna aussi en Angleterre. L’album qui suivit, Lessons to be Learned fut une réussite tant sur le plan commercial que critique. Il faut dire que la belle officie dans une sorte de pop teintée de soul qui n’est pas si dégueulasse que ça, si l’on excepte l’aspect mercantile de la chose. Malheureusement pour elle, son deuxième album sera un échec cuisant, surtout par rapport au premier skeud, et elle quittera sa maison de disques pour fonder son propre label. En ressort alors The Sting (ne rajoutez pas de r s’il vous plait), un troisième qu’elle considère comme meilleur, lui correspondant plus, mais qui est très décevant.

L’album démarre avec Highway, ce qui n’était pas forcément le meilleur choix pour mettre l’auditeur dans l’ambiance. Il faut dire que tout ce qu’il ressort de ce morceau, c’est une lenteur affligeante et une jolie voix. La lenteur viendra forcément de l’instru qui ne tient pa forcément la route. Hyper redondant, on s’ennuie très vite en écoutant ce morceau, dont le refrain reste carrément pénible, à cause d’une voix montante qui ne va pas du tout à la chanteuse. Néanmoins, on pourra reconnaître son joli timbre, qui fait de suite penser à Macy Gray et qui s’acclimaterait parfaitement avec de la soul, chose qu’elle essayera de faire un peu plus tard dans l’album, si on a le courage. Parce que du courage, il en faudra vraiment pour aller au bout des treize pistes qui composent ce skeud. Sweeter in History, qui fait référence à son premier tube est sur le même ton monocorde que le premier titre. C’est relativement linéaire et il ne se passe pas grand-chose dans le morceau. Et ce n’est pas la petite guitare électrique ou le piano qui vont y changer quelque chose. Et ce sera cela pour les trois quarts de la playlist. Don’t Look Back est un titre d’un ennui profond où la voix de la belle fait plus penser à une retraitée qui tente sa chance à The Voices. Alors après, certains titres essayent de sortir de cette torpeur, à l’image de The Sting, mais encore une fois, ce semblant de reggae/pop est un échec tant il n’a ni la carrure des gros succès commerciaux ni celui des morceaux techniquement irréprochables. Et c’est exactement la même chose avec I’m Just a Girl, qui est un morceau linéaire malgré une instru de bonne qualité et plutôt variée.

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Fort heureusement, certains titres sortent du lot pour égayer cette atmosphère morose qui ne sait jamais où se situer entre une pop sérieuse et une soul populaire. Symmetry permet de sortir un peu la tête de l’eau grâce à une excellente rythmique au piano et qui est bien suivi par une batterie scandant un joli rythme. L’ensemble, avec la voix de la chanteuse, fait que le morceau fonctionne et s’avère plutôt plaisant. L’ajout de violons sur la deuxième partie du morceau rajoute une plus-value pas si négligeable que cela. Le morceau fait plus grandiloquent que le reste et c’est tout ce qu’on lui demande. On peut aussi parler de Left With Someone Else qui est plus coloré que les autres titres avec une guitare électrique assez pesante mais qui colle parfaitement avec la voix de Gabriella Cilmi. Enfin, on peut aussi évoquer Vicious Love, un morceau très calme à la guitare sèche et à la voix susurrée qui est plutôt plaisant sans être renversant. Tout ce qu’on peut voir, c’est que peu de morceaux sortent du marasme mouligasse de cet album, malgré une instru qui s’éloigne grandement de l’électro que l’on nous sert habituellement. Il faut dire que tout cela manque de vigueur et d’envie de proposer autre chose.

Au final, The Sting, le dernier album de Gabriella Cilmi ne tient pas du tout ses promesses comme étant le meilleur album de la belle. Mou et souvent chiant, l’album bénéficie d’une bonne instrumentalisation mais ne s’en sert jamais, préférant rester sur ses lauriers et assurer le minimum. Un album qui manque d’originalité et de peps et qui ne permettra sûrement pas à la chanteuse de revenir sur le devant de la scène.

  1. Highway
  2. Symmetry
  3. Sweeter in History
  4. Don’t Look Back
  5. Not Sorry
  6. Left With Someone Else
  7. The Sting
  8. Vicious Love
  9. Every Memory
  10. I’m Just a Girl
  11. Parallel Universe
  12. Kill Ourselves
  13. Deep Water

Note : 07/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6QSume3T1XU[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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