avril 26, 2024

Chappie – Gangsta Robot Number One

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De : Neill Blomkamp

Avec Sharlto Copley, Dev Patel, Hugh Jackman, Yo-Landi Visser, Ninja Visser

Année: 2015

Pays: Etats-Unis, Mexique

Genre: Science-Fiction

Résumé :

Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.

Avis :

Il est dans la nature commune d’avoir des sujets de prédilection. C’est d’ailleurs pour cela que l’on retrouve des réalisateurs n’officiant que dans un seul et unique genre. On peut parler de Wes Craven ou Dario Argento qui n’ont fait que de l’horreur. Neill Blomkamp est le petit protégé de Peter Jackson et son sujet de prédilection est la science-fiction. Son premier film, District 9, fut un grand succès, s’inspirant de l’apartheid et du racisme pour faire un film où les aliens sont parqués dans des camps insalubres. Fort d’une mise en scène exemplaire et d’effets spéciaux saisissants, le film a mis en avant un nouvel acteur, Sharlto Copley, ami de lycée du réalisateur. Son deuxième film, Elysium, traite de la différence de traitement entre les riches et les pauvres. Doté d’un casting plus conséquent (Matt Damon et Jodie Foster en tête), le film se révèle simple, manichéen, mais diablement efficace. Chappie est donc sa troisième incursion dans le domaine de la science-fiction, et le cinéaste va s’intéresser à l’intelligence artificielle et à l’humanité d’un robot. Mais Neill Blomkamp nous sort-il encore une critique de quelque système ?

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Deon est un créateur de génie. Il travaille pour la société Tetravaal et a inventé les Scout, des robots policiers qui endiguent le taux de criminalité à Johannesburg. Il est en concurrence avec Vincent Moore, un ancien des services spéciaux et qui a inventé un énorme robot de défense. Si les scout sont autonomes, l’Orignal, le robot de Moore, doit se faire diriger par un humain, à distance à l’aide d’un casque neuronal. Mais Deon a d’autres préoccupations. Il veut créer le premier robot autonome avec une conscience. Alors qu’il est sur le point d’y arriver, il se fait kidnapper par trois voyous qui veulent, au départ, désactiver tous les robots pour faire un braquage car ils doivent beaucoup d’argent à un roi de la pègre nommé Hippo. Quand les voyous se rendent compte que Chappie peut être élevé, ils décident d’en faire une arme pour les aider dans leurs méfaits. Mais Deon ne l’entend pas de cette oreille, il veut lui aussi éduquer Chappie pour qu’il soit quelqu’un de bien. Pendant ce temps, Vincent Moore mène son enquête et décide de désactiver les scout pour créer une émeute et tester son robot.

Après un Elysium qui a déçu beaucoup de fans, notamment dans son écriture, Neill Blomkamp revient avec un autre film qu’il a écrit et qui est tiré d’un court-métrage qu’il a réalisé en 2003. Chappie s’inscrit dans la veine des films comme I, Robots, A.I Intelligence Artificielle ou encore Wall-E, dans lesquels les robots vont avoir leur propre conscience. Néanmoins, le film de Blomkamp s’éloigne des lois de Asimov pour proposer une vision qui titre plus sur l’éducation et sur le devenir d’une machine que l’on doit éduquer comme un bébé. Dans son concept, le film est intéressant, car il va montrer la noirceur de l’être humain, qui se retrouve plus bestial que le robot. Certes, ce message est très redondant et on le retrouve dans de nombreux films, dont ceux de Romero avec les zombies, mais dans ce film-ci, c’est un peu plus fin. En effet, on aura une nuance dans le propos entre des gangsters analphabètes et un créateur de génie qui n’ont pas la même vision des choses. Propos d’autant plus nuancé par la présence d’une femme, gangster, participant aux braquages, mais qui se révèle être une excellente mère auprès de Chappie. Cette vision des choses est intelligente car elle n’est pas manichéenne comme le fut Elysium.

Néanmoins, le film pêche par plusieurs aspects et notamment dans ses personnages. En effet, en floutant les traits de caractère des personnages, le réalisateur en oublie l’empathie que peut créer le robot. Ainsi, Chappie ne sera pas le personnage le plus touchant malgré toutes les misères qui lui arrive. Dans ce sens, on pourrait presque croire que le film est raté, car même si le robot demeure attachant, il ne procure pas tellement de sensations. A contrario des méchants du départ, qui sont drôles, assez imprévisibles, parfois violents avec Chappie, mais qui garde un côté sympathique, bloqués par leur dette. Mais le pire des personnages est vraiment Hugh Jackman en Vincent Moore. Cabotinant à mort, il n’est pas charismatique et reste l’un de ces clichés véhiculés par tous les films de zombie, montrant que finalement, l’homme est cruel et totalement déshumanisé. Il s’agit-là d’un personnage monochrome et sans relief, ce qui est dommage.

Mais Chappie ne se résume pas qu’à l’histoire et aux personnages. Au niveau de la réalisation, Blomkamp ne surprendra guère, reprenant tout ce qu’il aime faire. Ainsi, on aura droit à des ralentis lors de destructions de robots, avec tous les boulons qui sautent et les scènes d’action sont parfaitement maîtrisées. L’autre point intéressant, c’est que le film reste multi-référentiel, renvoyant à d’autres films cultes de SF. En premier lieu, on peut parler du manga Appleseed dont le réalisateur s’est inspiré pour Chappie. Mais il n’y a pas que ça. Le lieu du tournage rappelle étrangement District 9, son premier film et le design du robot de Vincent Moore fait de suite écho à la machine destructrice dans Robocop de Paul Verhoeven. On reconnaitra aussi la patte de Die Antwoord, qui fait du placement de produit sur tous les plans, les membres du groupe étant des personnages importants du film. On aura donc droit à des méchants assez punks dans leur look, nous renvoyant à Mad Max ou Doomsday de Neil Marshall ainsi qu’une décoration phallique du plus mauvais gout mais qui sied bien à l’environnement.

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Au final, Chappie est un film assez intéressant et plutôt bien foutu. Si l’écriture reste assez simpliste et que le film est cousu de fil blanc, la réalisation est au top et les effets visuels sont bluffants. Seule ombre au tableau, des personnages parfois caricaturaux et pas assez développés, à l’image de Hugh Jackman ou encore de Dev Patel, des personnages unilatéraux. Néanmoins, il faudra remarquer la toute fin, qui annonce finalement une belle ouverture sur le futur, où chaque homme bon pourra devenir un robot immortel. Un film qui possède des défauts, mais qui montre que Neill Blomkamp est un excellent metteur en scène et l’on espère vivement qu’il travaille avec un bon scénariste pour Alien 5.

Note : 16/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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