mars 29, 2024

Blue Ruin

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De : Jeremy Saulnier

Avec Macon Blair, Devin Ratray, Amy Hargreaves, Kevin Kolack

Année: 2014

Pays: Etats-Unis

Genre: Thriller

Résumé:

Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée lorsqu’il retourne à sa maison d’enfance pour accomplir une vieille vengeance. Se faisant assassin amateur, il est entraîné dans un conflit brutal pour protéger sa famille qui lui est étrangère.

Avis:

Faire un film, même avec un petit budget demande du temps et de l’argent. Et trouver des producteurs, des acteurs ou encore toute une équipe pour faire un film, c’est très difficile. Blue Ruin aurait bien pu ne jamais voir le jour, tant son réalisateur Jeremy Saulnier a galéré pour trouver des financements et des acteurs. Alors comment est né ce métrage ? Tout simplement avec de l’esbroufe et beaucoup de chance. Il faut savoir que Macon Blair, qui tient le rôle principal, est le meilleur ami du réalisateur et qu’il n’a pas fait un autre film. Il faut aussi savoir que pour faire Blue Ruin, le réalisateur a utilisé sa vieille voiture, sa maison d’enfance et plein d’autres artifices afin de réduire au maximum les couts. Mais son plus gros coup de poker fut de créer une fiche acteur de Macon Blair sur IMbD pour convaincre d’autres acteurs plus connus de faire partie du projet. Alors on pourrait croire comme ça, que le film risque fort de faire amateur, mais il n’en est rien, le film étant plutôt réussi et faisant la synthèse entre le film d’auteur intello et le film de vengeance de série B.

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L’histoire se concentre sur un vagabond qui vie en marge de la société dans une vieille voiture bleue. Il reçoit alors la visite d’une policière qui lui annonce qu’un homme nommé Wade va être libéré de prison. Il décide alors de se venger et de le tuer. Seulement, son acte va avoir des répercussions sur toute sa famille et la violence ne va faire que monter crescendo. Alors comment faire la synthèse entre le film de vengeance simpliste et le film d’auteur qui veut se la jouer et qui essaye de faire du cinéma d’art et d’essai. Le mélange semble impossible et improbable et c’est pourtant avec un certain brio que Jeremy Saulnier parvient à rendre un film simpliste en un joli film sur la famille et les conséquences d’un drame.

Certains diront qu’il s’agit d’un Death Sentence sous Prozac et ils n’auront pas forcément tort. Blue Ruin est un film lent, très lent, qui prend son temps pour présenter son personnage dans toute son évolution. Réagissant sur un coup de tête, il va devoir s’improviser tueur et établir une stratégie pour ne pas se faire tuer ou tuer le reste de sa famille. On va donc voir un homme qui prend ses responsabilités et qui n’a finalement plus rien à perdre. La réalisation du jeune cinéaste est très intéressante, car il alterne des plans sublimes avec d’autres bien plus trash (il fut d’ailleurs aidé par l’équipe en charge des effets spéciaux sur The Walking Dead). Mais il utilise de manière intelligente les références des deux genres, c’est-à-dire un éclairage lumineux et des passages plus sombres comme un passage dans des toilettes d’un restaurant miteux totalement inspiré. Le seul défaut du film viendra de certaines longueurs et du fait que le film reste très silencieux et empêche parfois l’adhésion du spectateur.

En dehors de ça, le film reste très réussi, notamment grâce à la prestation incroyable de Macon Blair qui joue à la perfection le mec qui a tout perdu et qui semble lui-même totalement perdu. Pour son premier rôle, l’acteur est bluffant, touchant et il fait passer de nombreuses émotions. L’évolution de son personnage est vraiment réussi, nous faisant voir un homme normal, qui assouvi une vengeance presque veine mais nécessaire pour mettre le reste de sa famille à l’abri. Et c’est là le point fort du film, qui s’appuie sur quelque chose de réaliste, de troublant dans sa montée crescendo de la violence et dans son dénouement fataliste. Le film n’oublie aussi les codes du film de vengeance, avec quelques passages hard boiled et parfois bien gênant comme lorsque le héros essaye de s’enlever un carreau d’arbalète de la cuisse. Encore une fois, ce passage est réussi grâce à une superbe prestation de Macon Blair, mais aussi grâce à une volonté de coller au maximum à une réalité.

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Au final, Blue Ruin est un film relativement réussi qui arrive à faire la synthèse entre le film d’art et d’essai et le film de vengeance bis. Si le scénario est réellement basique, l’évolution du personnage principal est étonnante, montrant quelqu’un de touchant, perdu et qui assouvi une vendetta personnelle pour se sentir vivant. Le plus dommage, c’est que le film souffre des scories du film d’auteur, c’est-à-dire des non-dits détestables et certaines longueurs sur des plans qui semblent dispensables.

Note : 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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