De : Gonzalo Lopez-Gallego
Avec Sharlto Copley, Erin Richards, Joseph Morgan, Thomas Kretschmann
Année: 2013
Pays: Etats-Unis
Genre: Thriller, Horreur
Résumé :
Un homme se réveille dans un puits rempli de cadavres. Il se demande si ses sauveteurs sont responsables de ce massacre ou s’il est lui-même le meurtrier.
Avis :
Gonzalo Lopez-Gallego est un réalisateur espagnol, et comme bon nombre de ses congénères hispaniques, il est tombé dans la marmite du thriller/horreur dès ses débuts. Remarqué après son très bon film Les Proies, il enchaîne avec Apollo 18 et c’est un peu la douche froide. Alors que la première partie du film, qui est un found-footage, est vraiment réussie avec une ambiance pesante, la seconde moitié part en cacahuète et devient très décevante. Néanmoins, on ressent une envie d’innove’, de propose un cinéma d’horreur en utilisant les mêmes codes tout en brisant une structure basique et en mélangeant les genres. Apollo 18 était donc un mélange d’horreur et de science-fiction sous le format du found-footage. Open Grave (à ne pas confondre avec Open Graves dont Eliza Dushku fait partie) va revoir un thème récurrent du genre (qu’il ne faut pas dévoiler pour ne pas spoiler) tout en se focalisant sur la perte de mémoire. Il en résulte un film fort intéressant, pas dénué de défauts mais qui possède aussi beaucoup d’atouts.
Vu la crasse, ça fait un moment qu’ils sont pendus…
Le pitch de départ est très énigmatique. Un homme se réveille dans une fosse au milieu de cadavres. Une femme lui jette une corde, il sort de la fosse et rentre dans une maison ou plusieurs personnes se sont réveillées comme lui. Le seul problème, c’est que toutes ces personnes sont amnésiques et qu’elles ne se souviennent de rien. Entre conflits, suspicions, doutes, le groupe va essayer de se souvenir de son identité et de la raison de leur présence dans ce lieu, notamment lorsque le groupe trouve des cadavres accrochés aux arbres tout autour de la maison. En partant de ce pitch, le réalisateur offre un film où la tension est palpable à chaque moment et où l’intelligence de l’histoire consiste à en dévoiler petit à petit pour expliquer ensuite le pourquoi du comment. C’est relativement bien fichu mais cette narration possède un problème majeur.
En effet, le film et très original dès le départ et on se pose plein de questions. Seulement, la résolution finale retombe comme un soufflet, puisque l’on se doute bien de quelque chose et que finalement, le classique reprend les rênes et ne surprendra pas forcément le spectateur. Néanmoins, le film est assez tendu tout au long pour contrebalancer cette petite déception. On notera aussi quelques ellipses temporelles qui surprennent par moments et quelques facilités scénaristiques comme la découverte des véhicules par hasard.
Un soin particulier a été apporté à l’ambiance du film. On ressent quelque chose de lourd, de malsain dans le décor général et la prestation des acteurs ajoute à cette lourdeur. Certains éléments font penser à un film de zombies, alors qu’il n’y en pas mais on retrouve cette ambiance de fin du monde et d’urgence durant tout le film. La réalisation est relativement propre mais ne prend pas trop de risques. Heureusement, les flashbacks n’entachent pas trop le rythme qui reste tout de même soutenu. Ce dernier est soutenu grâce à un ultimatum que l’on découvre avec un calendrier et qui sera un mystère jusqu’à la fin.
Les acteurs sont vraiment au top. Au casting, on retrouve Sharlto Copley qui tient le rôle-titre. Découvert avec District 9 de Neil Blomkamp, il est relativement efficace dans la peau d’un mec paumé qui cherche juste à retrouver son passé pour comprendre qui il est et dans quel lieu il se trouve. A ses côtés, on notera la présence remarquable de Thomas Kretschmann qui est parfait dans le rôle du petit nerveux qui veut tout maîtriser et qui a peur des moindres détails. Le reste du casting est assez agréable et les acteurs se débrouillent plutôt bien, notamment la jolie blonde ou encore l’intello du groupe qui se rend compte qu’il sait lire plusieurs langues. Tout ce petit monde est investi dans son rôle et c’est plutôt bon. On restera plus de marbre devant l’asiatique qui ne transmet pas beaucoup d’émotions.
A quelque part, le film ressemble un petit peu à The End, autre film espagnol mais qui se traine une réputation mi-figue mi-raisin à cause d’un rythme assez lent, mais qui explore un genre plus science-fiction. On retrouve un mystère qui baigne tout le film, la recherche d’une explication et un groupe de personnes plus ou moins attachantes. Mais le fond reste différent et Open Grave demeure plus intéressant par une explication qui rentre dans le film de genre et qui explore une autre facette d’un genre qui a déjà été vu maintes et maintes fois.
La partie de cache-cache s’est éternisée
Au final, Open Grave est un film intéressant et surtout relativement intelligent. Se basant sur une narration différente avec un groupe de personnes amnésiques, le film explore le cinéma de genre et l’une des créatures les plus emblématiques dans quelque chose de jamais vu. Si la fin ne tient pas forcément toutes ses promesses et que le film possède des défauts, on reste devant une bonne surprise qui mérite le coup d’œil.
Note : 14/20
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Par AqME