avril 20, 2024

Esther 2: Les Origines

Titre Original : Orphan : First Kill

De : William Brent Bell

Avec Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland, Hiro Kanagawa

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Esther revient ! La saga terrifiante se poursuit dans cette préquelle palpitante. Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…

Avis :

Le nom de William Brent Bell, comme ça, ne me disait pas grand-chose. Je savais que je l’avais déjà lu quelque part, mais impossible de le débusquer dans ma mémoire. Je suis donc allé voir la filmographie du mec et dès la lecture du premier titre, je l’ai remis tout de suite, car c’est à lui qu’on doit l’horrible « Stay Alive« , film d’horreur qui « se passe dans un jeu vidéo ». Pour la suite, je dois dire que même si certains titres m’ont donné envie de m’y arrêter, comme les deux « The Boy« , je n’ai rien vu de ce qu’a réalisé William Brent Bell, metteur en scène de « Devil Inside« , « The Vatican« , « Wer » ou encore « Separation« .

Hollywood est une industrie qui est toujours surprenante. Parfois en bien et d’autres non, puis derrière ça, c’est aussi une industrie qui a tendance à faire du recyclage, et lorsqu’elle ne remake pas des classiques, elle peut aussi nous offrir des suites qu’on n’attendait pas, comme c’est le cas ici avec le personnage d’Esther.

Sorti en 2009, « Esther » fut un bon thriller bien sombre et un poil sadique, qui a très largement contribué à l’installation de Jaume Collet-Serra à Hollywood. « Esther » était un film qui se suffisait à lui tout seul, et n’appelait ni suite ou préquel, et voici que bien des années plus tard, cette bonne vieille « Esther » est sortie de son placard, et certains messieurs ont décidé de nous raconter ses origines. Pourquoi pas… Allez, on va lui laisser le bénéfice du doute… Et à la sortie de la projection, trois idées se bousculent. La première, c’est que le film n’est pas si mauvais que ça. La suivante, c’est qu’il arrive avec treize ans de retard. Et la dernière, et c’est peut-être la plus lourde, non, Isabelle Fuhrman, malgré son talent, n’arrive à aucun moment à nous faire croire qu’elle a neuf ans…

Estonie, 2007, dans l’institut psychiatrique de Varava réside Leena Klammer. La jeune femme de trente et un an est l’une des patientes de l’hôpital les plus dangereuses et furieuses. Pourtant, lorsqu’on la voit, c’est très loin d’être évident, puisque la jeune femme, qui souffre d’un dérèglement hormonal très rare, un pan hypopituitarisme, a tout d’une petite fille et on lui donnerait le bon dieu sans confession. Ce jour-là, Leena va s’évader de l’institut et par un odieux et très intelligent stratagème, elle va se faire passer pour une petite fille disparue aux Etats-Unis… Un plan parfait, enfin presque parfait…

Ce deuxième « Esther » est pour le moins compliqué tant on y trouve à boire et à manger, au sein d’un film qui n’est finalement ni bon, ni mauvais, tout dépendra de quel côté on se place. Ainsi, incontestablement, le film arrive avec des années de retard. Puis derrière ça, au départ, même s’il suit bien les lignes du premier film, nous expliquant bien l’évasion et l’arrivée aux USA, il y a dans cette « Esther » quelque chose qui sonne comme une rediffusion. Très vite, une fois placée dans cette famille, le processus d’Esther se met en place et pendant une grosse partie du film, le scénario manque clairement d’originalité. Les petits jeux sadiques de la jeune psychopathe ont bien du mal à nous séduire, tant on a l’impression de voir le même film qu’en 2009, même si le scénario offre quelques éléments sympathiques, comme l’idée de la peinture à la lumière noire. Dès lors, outre le fait qu’Isabelle Fuhrman en jeune fille qui se fait passer pour une gamine de neuf ans ne fonctionne pas, on se dit qu’ »Esther 2 » est perdu, et qu’il va être mauvais de bout en bout.

Puis d’un coup, d’un seul, au détour d’un tour de passe-passe scénaristique, « Esther 2 » tient la bonne idée, celle qu’on n’avait pas vu venir, le twist qui redonne un souffle, une nouveauté, une originalité et de nouveaux enjeux à l’intrigue. Et même si ça ne fonctionnera toujours pas avec Isbelle Fuhrman qui a beau essayer et y croire tant qu’elle peut, cette idée rehausse un peu « Esther 2 » et fait que finalement, le moment n’est pas si mauvais que ça. Mieux encore, on pourrait presque retrouver le petit plaisir un poil sadique qu’on avait ressenti avec le film de Jaume Collet-Serra. Avec ce petit truc en plus, on se plaît à suivre les personnages, même s’il faut aussi dire que le scénario est joué d’avance, puisque l’on connaît déjà ce qui est arrivé à Esther pour qu’elle échoue dans l’orphelinat où Kate et John vont la trouver deux ans plus tard.

Si le scénario a donc passablement réussi à nous rattraper, pour le reste, « Esther 2 » tient ses mauvais côtés et ses côtés plus amusants malgré lui (bon, en même temps, les producteurs et beaucoup de ceux qui ont bossé dessus l’ont bien cherché, mais on y reviendra). La première chose qui frappe d’entrée de film, c’est cette image sous buée sur toute la partie en Estonie. Le film donne l’impression que les caméras ont eu un choc thermique. Toute la première partie du film est difficilement lisible, tant on ne voit que ça, et surtout, on se demande ce qui se passe. Pourquoi, je vois flou ? Cette phrase, on se la repère pendante une belle demi-heure.

Pour le reste, sans être mauvais dans sa mise en scène, « Esther 2 » n’apporte rien de neuf et se fait assez convenu. Certes, le film se laisse suivre et l’ensemble est plutôt bien rythmé, mais au bout du compte, ça reste lambda et basique. Puis enfin, comme on l’évoquait plus haut, le film a ses côtés amusants, et cela vient du fait de l’idée improbable d’avoir pris Isabelle Furhman, âgée de vingt-trois ans au moment du tournage, et d’avoir cru un instant qu’elle pourrait passer pour une petite fille de neuf ans. Si on peut saluer l’idée d’avoir évité le numérique pour la rajeunir, on s’amusera à voir tous les petits trucs et astuces pour la rajeunir, maquillage, plans cadrés à la taille, actrice à genou, perspectives ou encore doublage par une enfant pour les plans larges et ça se voit beaucoup trop.

Ainsi, ce deuxième « Esther« , entre surprises et défauts, voire improbabilité qui ne fonctionne pas du tout, se pose comme une fausse bonne idée. Certes, le film est bien moins mauvais que ce à quoi on pouvait s’attendre, et mieux encore, puisqu’avec ce twist en plein milieu de film, « Esther 2 » arrive à retrouver du souffle et de l’originalité, ce qui fait qu’on ne passe pas un mauvais moment, mais de là à dire qu’on passe un bon moment comme l’avait été le film de Jaume Collet-Serra, on en est loin…

Note : 9,5/20

Par Cinéted

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